Lecourant naturaliste prĂ©sent Ă  l’époque du 19e siĂšcle repose sur la certitude que l’ĂȘtre humain, tout comme la nature, constitue un objet d’étude scientifique. Ce courant Ă©loigne tout ce qui touche aux forces supĂ©rieures pour en expliquer la rĂ©alitĂ©. Deux thĂ©ories prĂ©dominent. Ily a l’évolutionnisme qui fait son

Les symboles Ă©gyptiens anciens et leur signification Rempli de nombreux mystĂšres et d'une grande spiritualitĂ©, la mythologie et la culture des anciens Égyptiens sont certainement une partie importante de l'histoire de la civilisation. Certes, dans une mesure limitĂ©e seulement, nous sommes aujourd'hui en mesure de comprendre les hiĂ©roglyphes dĂ©crivant les Ă©vĂ©nements qui se sont produits pendant l'Ăąge des dit, la connaissance du symbolisme Ă©gyptien est essentielle pour mieux comprendre cette Ă©poque. Pour ceux qui se demandent, voici les symboles Ă©gyptiens anciens les plus importants et leur signification Ankh, le symbole de vie Ă©gyptien. En tant que symbole le plus couramment utilisĂ© parmi les symboles Ă©gyptiens anciens, l'Ankh qui est Ă©galement connu sous le nom de croix ansĂ©e par les chrĂ©tiens coptes et reprĂ©sente la vie et l' a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ© comme symbole de l'union entre les hommes et les femmes, en particulier l'union d'Osiris et d'Isis, dont on pensait qu'elle inondait le fleuve du Nil, apportant ainsi la fertilitĂ© Ă  l'Egypte. C'est la raison pour laquelle l'ankh est aussi appelĂ© la Clef du Nil. En plus d'ĂȘtre utilisĂ© comme symbole du pouvoir purificateur et vivifiant de l'eau et de la clairvoyance la capacitĂ© de voir "l'au-delĂ ", l'ankh Ă©tait considĂ©rĂ© comme "la clĂ© de l'Ă©ternitĂ©", "la clĂ© du monde des morts".Parfois, les chevilles Ă©taient dessinĂ©es sur les murs des temples, car on croyait qu'elles offraient une protection divine. L'Oeil d'Horus Aussi connu sous le nom de Oudjat, le symbole de l'ƒil d'Horus reprĂ©sente la protection, la guĂ©rison, la bonne santĂ© et le pouvoir est aussi connu comme le symbole de la lune. Les anciens Egyptiens croyaient que les amulettes portant l'Oeil d'Horus avaient des pouvoirs de d'Horus a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ© comme un outil mĂ©dical pour mesurer les ingrĂ©dients pendant la prĂ©paration des mĂ©dicaments. Selon le mythe, Horus et Seth se battaient pour remplacer Osiris aprĂšs sa mort et Seth a crevĂ© l'Ɠil gauche d' ou Toth guĂ©rit l'Ɠil en utilisant la magie sur certaines parties et Seth offrit l'Ɠil Ă  son pĂšre, Osiris, pour le ramener Ă  la vie. C'est la raison pour laquelle l'Oeil d'Horus est aussi connu comme le symbole du sacrifice. L'ƒil de la Providence l'Ɠil maçonnique qui voit tout sur les billets de banque en dollars amĂ©ricains est dĂ©rivĂ© de l'Ɠil d' vous souhaitez en savoir plus sur l'ƒil d'Horus, Ă©galement connu sous le nom d'ƒil Ă©gyptien. L'Oeil de RĂȘ Il existe diffĂ©rents mythes concernant l'origine du symbole de l'Oeil de RĂȘ. Cependant, la plupart des experts croient que le symbole Ă©tait en fait l'Ɠil droit d'Horus et est devenu connu comme l'Ɠil de RĂȘ/RĂȘ dans le temps. Les deux symboles reprĂ©sentaient pour la plupart les mĂȘmes concepts. Cela dit, selon diffĂ©rents mythes, le symbole de l'Oeil de RĂȘ a Ă©tĂ© identifiĂ© comme la personnification de nombreuses dĂ©esses dans la mythologie Ă©gyptienne telles que Wadjet, Hathor, Mut, Sekhmet et Bastet. RĂȘ/RĂȘ est le dieu du soleil dans la mythologie Ă©gyptienne. Par consĂ©quent, l'Oeil de RĂȘ symbolise le soleil. Ouroboros Ouroboros dans la mythologie Ă©gyptienne Ă©tait l'un des symboles du soleil car il reprĂ©sentait les voyages d'Aton, le disque solaire dans la mythologie plus, l'ouroboros reprĂ©sentait la renaissance, la rĂ©crĂ©ation de la vie et la perpĂ©tuitĂ©. Dans le Livre des Morts, "le serpent qui se mange lui-mĂȘme/le serpent qui se mange la queue" est Ă©troitement associĂ© Ă  Atoum, le premier dieu qui est nĂ© des eaux chaotiques de Nun l'eau primordiale dont toute la crĂ©ation a commencĂ© en premier lieu, car il est nĂ© de ces eaux sous la forme d'un serpent qui se renouvelait chaque matin. Les Egyptiens ont transmis le symbole de l'ouroboros aux PhĂ©niciens qui l'ont finalement transmis Ă  la culture grecque. Le nom ouroboros a Ă©tĂ© donnĂ© au symbole par les connu sous le nom de symbole de l'infini, l'ouroboros est un symbole trĂšs utilisĂ© dans le monde entier, y compris dans la mythologie nordique oĂč il est connu sous le nom de vous souhaitez en savoir plus, cliquez ci-dessous pour lire notre article dĂ©taillĂ© sur les ouroboros, le symbole de l'infini, son histoire et ses usages dans diffĂ©rentes cultures Ă  travers l'histoire. Amenta Le symbole Amenta dans la culture Ă©gyptienne ancienne reprĂ©sente la Terre des Morts les Enfers.Amenta Ă©tait Ă  l'origine utilisĂ© comme symbole de l'horizon oĂč le soleil se couchait. Avec le temps, il a Ă©tĂ© utilisĂ© pour reprĂ©senter la rive ouest du Nil. Comme c'est aussi lĂ  que les Égyptiens enterraient leurs morts, on pense que c'est la raison pour laquelle amenta est devenu le symbole du monde souterrain dans le temps. ScarabĂ©e Le prochain sur notre liste est le ScarabĂ©e, l'un des symboles les plus importants de l'Égypte ancienne. Le scarabĂ©e Scarabaeus sacer, Ă©galement connu sous le nom de Bousier, reprĂ©sente le soleil, la rĂ©crĂ©ation de la vie/rĂ©surrection et la transformation. En voyant les scarabĂ©es bousier rouler des boules de fumier comme source de nourriture, les anciens Egyptiens croyaient que ces scarabĂ©es recrĂ©aient la c'Ă©tait parce qu'ils confondaient les Ɠufs pondus et enfouis dans le sable par les scarabĂ©es femelles avec les rouleaux faits comme source de nourriture. Par consĂ©quent, ils pensaient que ces colĂ©optĂšres "crĂ©aient la vie Ă  partir de rien". Pilier Djed Le pilier Djed, Ă©galement connu sous le nom de "colonne vertĂ©brale d'Osiris", est le symbole qui reprĂ©sente la force et la stabilitĂ© dans la culture Ă©gyptienne est associĂ© Ă  Ptah, le dieu de la crĂ©ation et Ă  Osiris, le dieu des enfers et des qu'il ait d'abord Ă©tĂ© connu comme le symbole de Ptah, le culte d'Osiris a adoptĂ© Ă  temps le symbole du pilier djed. C'est de lĂ  que vient le nom "l'Ă©pine dorsale d'Osiris".Les Egyptiens croyaient que le pilier Djed Ă©tait en fait la combinaison des quatre piliers qui retenaient les quatre coins de la terre. Tiet - Le noeud d'Isis Tiet/Tyet, aussi connu comme le nƓud d'Isis et le sang d'Isis, est un symbole Ă©gyptien qui ressemble beaucoup au symbole ankh. Sa signification a Ă©galement Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e comme Ă©tant similaire Ă  celle de l'ankh. Il est supposĂ© symboliser la Ă©tait gĂ©nĂ©ralement identifiĂ©e Ă  la dĂ©esse Isis et surtout utilisĂ©e avec le pilier ankh et Djed d'Osiris, c'est pourquoi elle Ă©tait interprĂ©tĂ©e comme la double nature de la n'y a aucune information prĂ©cise ou suggestion valable concernant le nom du Sang d'Isis mais il est supposĂ© ĂȘtre donnĂ© Ă  Tiet car il reprĂ©sentait le sang menstruel d'Isis et les pouvoirs magiques qu'il donnait. Symbole Ka / Esprit Ka Le symbole Ka dans l'un des symboles Ă©gyptiens les plus complexes utilisĂ©s dans les hiĂ©roglyphes. C'est parce qu'il reprĂ©sentait trois concepts spirituels diffĂ©rents. Ka Ă©tait le symbole de recevoir la vie d'autres hommes et dieux en plus d'ĂȘtre la source de ces pouvoirs et le double spirituel de tout homme mot "ka" signifie littĂ©ralement "esprit" ou "Ăąme" et on croyait qu'il reprĂ©sentait l'Ăąme que les dĂ©esses Heket ou Meskhenet insufflaient aux bĂ©bĂ©s Ă  leur Ă©tait aussi le double spirituel nĂ© avec chaque ĂȘtre humain. Il a vĂ©cu, mais il n'est pas mort avec cette personne et il a vĂ©cu aussi longtemps qu'il avait un endroit oĂč vivre. C'est-Ă -dire, tant qu'il avait un corps dans lequel l'une des principales raisons pour lesquelles les anciens Egyptiens momifiaient leurs morts. On croyait qu'une personne perdrait la chance d'avoir une vie Ă©ternelle si son corps se dĂ©composait, causant ainsi la mort de son ka. Ba En forme d'oiseau le plus souvent un faucon avec une tĂȘte humaine, le symbole Ba Ă©tait reprĂ©sentĂ© comme un oiseau quittant ou entrant dans la tombe de quelqu'un ou Ă  cĂŽtĂ© de son corps mot "Ba" pourrait ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme "Ăąme" ou "esprit" bien que "manifestation spirituelle" serait une traduction plus parce que Ba est connu comme une partie de l'Ăąme dans la croyance Ă©gyptienne ancienne. Plus prĂ©cisĂ©ment, on croyait que Ba Ă©tait le caractĂšre unique d'un se rapproche de la signification de "personnalitĂ©" par l'absence d'un meilleur mot. Selon cette croyance, mĂȘme un objet inanimĂ© pourrait avoir indiquĂ© dans les Textes du cercueil, Ba a vu le jour aprĂšs la mort d'une personne et a rejoint Ka, l'essence de la vitalitĂ© dans l'au-delĂ , tandis que certaines personnes croyaient qu'elle existait avant la mort et ont survĂ©cu Ă  cette Ćœabkar, Ă©gyptologue de renom, suggĂ©ra que Ba qui ressuscita aprĂšs la mort Ă©tait la personne elle-mĂȘme, l'existence physique de cette personne plutĂŽt qu'un ĂȘtre immatĂ©riel. La plume de MaĂąt La plume de MaĂąt/Ma'at est l'un des symboles Ă©gyptiens les plus courants utilisĂ©s dans les hiĂ©roglyphes. La dĂ©esse MaĂąt reprĂ©sentait la justice dans la culture Ă©gyptienne et la Plume de MaĂąt peut ĂȘtre vue dans le contexte d'"assurer la justice" dans les inscriptions parce que les anciens Egyptiens croyaient que leur cƓur serait pesĂ© contre la Plume de MaĂąt dans la Salle des Deux VĂ©ritĂ©s lorsque leur Ăąme entrerait dans DouĂąt le Monde des Morts.Si son cƓur s'avĂ©rait Ă©gal ou plus lĂ©ger que cela signifierait qu'il Ă©tait une personne vertueuse et qu'il irait Ă  Aaru paradis dirigĂ© par Osiris.Sinon, son cƓur serait dĂ©vorĂ© par Ammit, la dĂ©esse mangeuse d'Ăąme, et il serait maudit pour rester aux Enfers pour toujours. Ouas Le symbole Ouas ou le sceptre Ouas Ă©tait le symbole du pouvoir dans la culture Ă©gyptienne ancienne. Elle reprĂ©sentait la domination des dieux, c'est-Ă -dire une domination et une puissance divine plutĂŽt qu'une puissance la croyance, elle assurait Ă©galement la continuitĂ© de la prospĂ©ritĂ© d'un roi. Deshret Deshret, aussi connu sous le nom de Couronne Rouge d'Egypte, est le symbole qui reprĂ©sente la Basse Egypte, les terres de la dĂ©esse Wadjet. Il est Ă©galement utilisĂ© comme symbole de Kemet, les terres fertiles du territoire de Seth. Hedjet Hedjet la Couronne Blanche Ă©tait l'une des deux couronnes de l'Egypte qui reprĂ©sentaient le royaume de Haute Egypte. Il a Ă©tĂ© combinĂ© avec la Couronne rouge de Basse-Égypte, Deshret, pour former le Pschent, Double Couronne d'Égypte lorsque le pays a Ă©tĂ© unifiĂ©. Pschent Le Pschent Ă©tait la Double Couronne d'Egypte composĂ©e de la Couronne Rouge et de la Couronne Blanche, Deshret et Hedjet reprĂ©sentant respectivement la Basse Egypte et la Haute Egypte. Elle reprĂ©sentait l'unitĂ© de l'Egypte et le contrĂŽle total du pharaon sur toute l'Egypte. Anneau de Shen Shen est le symbole du cercle enroulĂ© ou du cartouche dans la culture Ă©gyptienne ancienne qui reprĂ©sente la divinitĂ©. Il Ă©tait surtout utilisĂ© en MĂ©sopotamie et en symbole, qui avait Ă  l'origine la forme d'un cercle, Ă©tait parfois utilisĂ© comme cartouche. Ce type d'utilisation visait Ă  reprĂ©senter la protection que la personne dont le nom Ă©tait Ă©crit Ă  l'intĂ©rieur du symbole Shen, le plus souvent un roi ou une royautĂ©, Ă©tait sous protection divine selon la croyance. ï»ż Uraeus DĂ©rivĂ© du mot "iaret" signifiant "le ressuscitĂ©", Uraeus est un symbole Ă©gyptien ancien significatif qui est fait d'un cobra montant. Le symbole d'Uraeus reprĂ©sentait le lien entre les dieux et les rois/pharaons et les pharaons Ă©taient reconnus avec le symbole d'Uraeus qu'ils a Ă©galement symbolisĂ© l'autoritĂ© et la puissance absolues des dieux et des croyait qu'il donnait des pouvoirs magiques et assurait une protection magique Ă  celui qui le portait. Seba Seba Ă©tait le symbole des Ă©toiles dans la culture Ă©gyptienne antique et reprĂ©sentait les dieux des Ă©toiles ou la mythologie Ă©gyptienne, les Ă©toiles Ă©taient appelĂ©es "les disciples d'Osiris" puisqu'elles Ă©taient identifiĂ©es aux Ăąmes des morts dans DouĂąt, l'Enfer. Lorsqu'il est dessinĂ© dans un cercle, le symbole Seba reprĂ©sente DouĂąt. Hekha et Nekhakha Dans la culture Ă©gyptienne ancienne, le symbole de l'escroc du berger Ă©tait le symbole du pouvoir de l'État sur son peuple. Le mot "hekha HqA", qui est aussi une Ă©pithĂšte d'Osiris, signifie "gouverner". De mĂȘme, le flĂ©au nekhakha Ă©tait considĂ©rĂ© comme le symbole du pouvoir royal. Le cĂ©lĂšbre Ă©gyptologue Toby Wilkinson a suggĂ©rĂ© que le symbole du flĂ©au reprĂ©sentait le pouvoir coercitif d'un roi et son contrĂŽle sur ses sujets. Colline Primordiale Le symbole primordial de la colline que l'on retrouve dans les inscriptions Ă©gyptiennes est l'un des symboles les plus anciens qui ont Ă©tĂ© utilisĂ©s. Les Egyptiens croyaient que cette colline avait créé des terres pendant le processus chaotique de la crĂ©ation. On pense qu'il a inspirĂ© l'idĂ©e de construire des pyramides. Le Menat AssociĂ© Ă©troitement Ă  Hathor et Ihy, son fils, Menat Ă©tait connu comme le symbole de la dĂ©esse Hathor. En fait, "le Grand Menat" Ă©tait l'un des noms d'Hathor. Le symbole du Menat reprĂ©sentait la vie, la fertilitĂ©, la naissance, la renaissance, la puissance et la Égyptiens portaient des amulettes menat en espĂ©rant que cela apporterait prospĂ©ritĂ©, fertilitĂ© et dĂ©sirez en apprendre d'avantages sur la mythologie Ă©gyptienneSi vous ĂȘtes amoureux de l’Égypte ancienne, n'hĂ©sitez pas Ă  dĂ©couvrir les bijoux Ă©gyptiensAidez vous du guide des tailles pour les bagues

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Siune partie de l’ñme d’Ariana a trouvĂ© refuge dans le corps de Croyance, l’obscurus Ă©tant l’ñme d’Ariana, Croyance serait devenu l’obscurus d’Ariana. Ceci expliquerait pourquoi Le Phoenix vient Ă  Croyance dans sa jeunesse puis, Ă  la fin du film Les Crimes de Grindelwald alors que, seul un Dumbledore peut ĂȘtre choisi par ce Phoenix (qui au passage
Art jaĂŻnuserFlicka CC BY-SA Le JaĂŻnisme est l'une des plus anciennes religions du monde. Le nom vient de jiva Ăąme ou force de vie, Ă©galement ConquĂ©rant Spirituel car il soutient que tous les ĂȘtres vivants possĂšdent une Ăąme immortelle, qui a toujours existĂ© et existera toujours, et que l'Ăąme peut ĂȘtre libĂ©rĂ©e de la souffrance par l'autodiscipline en adhĂ©rant aux principes jaĂŻns. Le JaĂŻnisme est originaire du nord de l'Inde et s'est propagĂ© de lĂ  vers le sud, mais on ne sait pas comment il a dĂ©butĂ©. Son fondateur est souvent identifiĂ© Ă  tort comme le sage Vardhamana plus connu sous Mahavira, vers 599-527 AEC, mais il n'est en fait que le 24Ăšme tirthankara "bĂątisseur de guĂ©" du JaĂŻnisme. Tout comme les Hindous croient que les Vedas ont toujours existĂ© et n'ont Ă©tĂ© "entendus" et Ă©crits qu'Ă  un certain moment dans le passĂ©, les JaĂŻns soutiennent que leurs prĂ©ceptes sont Ă©ternels, ont Ă©tĂ© reconnus par 23 sages Ă  travers le temps, pour finalement ĂȘtre Ă©tablis par Mahavira sous leur forme actuelle. C'est une religion non thĂ©iste, elle ne professe pas une croyance en un dieu crĂ©ateur, mais croit en des ĂȘtres supĂ©rieurs les devas, qui sont mortels, et dans le concept de karma dirigeant la vie prĂ©sente de chacun et ses futures incarnations. Cependant, les devas n'ont pas de pouvoir sur les personnes, et ne sont pas recherchĂ©s comme guides ou aides pour se libĂ©rer du lien karmique. Dans le JaĂŻnisme, il appartient Ă  chaque individu d'atteindre le salut - dĂ©fini comme la libĂ©ration du cycle de la renaissance et de la mort samsara - en adhĂ©rant Ă  un code de comportement spirituel et Ă©thique strict. Ce code est basĂ© sur les Cinq VƓux exprimĂ©s dans l'ouvrage fondamental, le Tattvartha Sutra Ahimsa non-violence Satya dire la vĂ©ritĂ© Asteya ne pas voler Brahmacharya chastetĂ© ou fidĂ©litĂ© au conjoint Aparigraha dĂ©tachement Les Cinq VƓux dirigent les pensĂ©es et le comportement de chacun car on croit que, comme on pense, on agira. Il ne suffit pas de s'abstenir simplement de la violence, du mensonge ou du vol, on ne doit mĂȘme pas penser Ă  ces choses. Si l'on adhĂšre Ă  cette discipline, on Ă©chappera au cycle du samsara et on atteindra la libĂ©ration. Une fois que l'on a pu accomplir cela, on devient un tirthankara, "un passeur de guĂ©", qui peut montrer aux autres comment traverser en toute sĂ©curitĂ© les courants de la vie en rejetant le dĂ©sir, en se libĂ©rant de l'ignorance, et en refusant les tentations du monde. Dans le JaĂŻnisme, la souffrance est causĂ©e par l'ignorance de la vraie nature de la rĂ©alitĂ©, et la libĂ©ration est obtenue par l'Ă©veil spirituel, puis par la vie dans la vĂ©ritĂ© dont on a pris conscience. Le dĂ©veloppement de la foi de Mahavira eut lieu dans le contexte d’un mouvement gĂ©nĂ©ral de rĂ©forme religieuse en Inde aux 5Ăšme - 4Ăšme siĂšcles AEC en rĂ©ponse Ă  l'Hindouisme, foi dominante Ă  cette Ă©poque, que certains penseurs jugeaient dĂ©connectĂ© des besoins spirituels et physiques des gens. À cĂŽtĂ© du JaĂŻnisme, de nombreuses autres philosophies ou systĂšmes religieux se dĂ©veloppaient Ă  cette Ă©poque comme le Charvaka et le Bouddhisme, qui prospĂ©raient pendant un certain temps, puis soit gagnaient du terrain, soit Ă©chouaient. Le JaĂŻnisme a pu survivre et attirer des adeptes grĂące au patronage royal de puissances politiques tels que l'Empire Maurya 322-185 AEC. Il survĂ©cut plus tard Ă  des persĂ©cutions sous divers souverains musulmans aux 12Ăšme-16Ăšme siĂšcles EC, rĂ©sista Ă©galement aux efforts des missionnaires chrĂ©tiens au 19Ăšme siĂšcle EC, et se maintint comme une foi fervente jusqu'Ă  nos jours. Origines & DĂ©veloppement SELON LA CROYANCE JAÏN, MAHAVIRA N'ÉTAIT PAS LE FONDATEUR DE LA FOI, MAIS SEULEMENT UN D’UNE LONGUE LIGNÉE DE SAGES ÉCLAIRÉS QUI PRIRENT CONSCIENCE DE LA VRAIE NATURE DE LA RÉALITÉ ET DE L'ÂME. Le systĂšme de croyance qui devait finir par se dĂ©velopper en Hindouisme Sanatan Dharma, "l'Ordre Ă©ternel", pour les adeptes arriva dans la vallĂ©e de l'Indus quelque temps avant le 3Ăšme millĂ©naire AEC avec une coalition de tribus aryennes qui migra vers la rĂ©gion depuis l'Asie centrale. Le caractĂšre aryen fait rĂ©fĂ©rence Ă  une classe de gens, pas Ă  une nationalitĂ©, et signifiait libre» ou noble». Le terme n'avait aucun lien avec les Caucasiens jusqu'aux 19-20Ăšmes siĂšcles EC, et les affirmations concernant une ancienne "Invasion Aryenne" Ă  peau claire ont Ă©tĂ© depuis longtemps discrĂ©ditĂ©es. Ces Aryens ont apportĂ© avec eux la langue sanskrite et, aprĂšs qu'ils se soient assimilĂ©s aux peuples indigĂšnes, elle est devenue la langue de leurs textes sacrĂ©s, les Vedas, qui inspirĂšrent l'Hindouisme. Vous aimez l'Histoire? Abonnez-vous Ă  notre newsletter hebdomadaire gratuite! Une premiĂšre version de l'Hindouisme Ă©tait le Brahmanisme, qui affirmait que l'univers et le monde fonctionnaient selon des rĂšgles Ă©ternelles mises en mouvement par un ĂȘtre qu'ils appelaient Brahman, qui non seulement faisait fonctionner tout, mais Ă©tait rĂ©alitĂ© absolue lui-mĂȘme. Cette rĂ©alitĂ© - l'Univers - "disait" certaines vĂ©ritĂ©s qui furent finalement "entendues" par d'anciens sages et Ă©crites en sanskrit, qui devinrent les Vedas, fixĂ©es entre 1500 et 500 AEC. Les Vedas furent chantĂ©s par les prĂȘtres hindous, qui les interprĂ©tĂšrent pour le peuple, mais la majoritĂ© ne pouvait pas comprendre le sanskrit, et la pratique et ce problĂšme donnĂšrent lieu Ă  des mouvements de rĂ©forme religieuse. Les systĂšmes de croyances philosophiques/religieuses qui en rĂ©sultĂšrent tombaient dans deux catĂ©gories Astika "cela existe", qui acceptait les Vedas comme la plus haute autoritĂ© spirituelle; Nastika "cela n'existe pas", qui a rejetait l'autoritĂ© des Vedas et des prĂȘtres hindous. Les trois Ă©coles nastika qui continuĂšrent Ă  se dĂ©velopper Ă  partir de cette pĂ©riode Ă©taient le Charvaka, le Bouddhisme et le JaĂŻnisme. Le JaĂŻnisme Ă©tait dĂ©fendu par l'ascĂšte spirituel Vardhamana, connu sous le nom de Mahavira "Grand HĂ©ros", mais les Ă©vĂ©nements de sa vie, mis Ă  part cela, sont peu connus. Son lieu de naissance, sa sphĂšre d'influence et son lieu de dĂ©cĂšs sont tous contestĂ©s. On dit qu'il Ă©tait fils de parents aisĂ©s qui moururent quand il avait 28 ou 30 ans. À ce moment, il renonça Ă  sa richesse et Ă  toutes les possessions matĂ©rielles et vĂ©cut la vie d'un ascĂšte religieux pendant les douze annĂ©es qui ont suivi. En prenant conscience de la vraie nature de l'Ăąme et en atteignant l'omniscience kevala jnana, il fut reconnu comme un ConquĂ©rant Spirituel Jina et un tirthankara, aprĂšs quoi il commença Ă  prĂȘcher la vision JaĂŻn. Vardhamana MahaviraJules Jain CC BY-NC-SA Selon la croyance JaĂŻn, cependant, Mahavira n'Ă©tait pas le fondateur de la foi, seulement un d’une longue lignĂ©e de sages Ă©clairĂ©s qui avaient perdu leur ignorance et pris conscience de la vraie nature de la rĂ©alitĂ© et de l'Ăąme. Les prĂ©ceptes du JaĂŻnisme, prĂ©tend-on, sont Ă©ternels; ils n'ont jamais Ă©tĂ© produits par aucun mortel, ils ont Ă©tĂ© seulement reçus» par les 24 sages Ă©clairĂ©s qui les ont transmis aux autres. Comme dĂ©jĂ  notĂ©, c'est la mĂȘme affirmation que celle faite par les hindous concernant les Vedas. Le chercheur Jeffrey D. Long commente Peut-ĂȘtre que les deux traditions ont Ă©mergĂ© simultanĂ©ment et de façon interdĂ©pendante, partant de diffĂ©rentes rĂ©gions du sous-continent, Ă  travers un processus de dialogue, de transformation mutuelle et de synthĂšse qui se poursuit jusqu'Ă  prĂ©sent. Jainism, 56 Bien que l'on pense gĂ©nĂ©ralement que le JaĂŻnisme s'est dĂ©veloppĂ© Ă  partir de l'Hindouisme, et c’est ce que maintiennent les Hindous, cette affirmation est rejetĂ©e par les JaĂŻns eux-mĂȘmes. Croyances Le JaĂŻnisme soutient que tous les ĂȘtres vivants sont animĂ©s par une Ăąme immortelle prise dans le cycle de la renaissance et de la mort causĂ© par la matiĂšre karmique qui s'est accumulĂ©e Ă  travers ses actions passĂ©es. L'Ă©tat spirituel initial de chacun attire cette matiĂšre karmique de la mĂȘme maniĂšre qu'une Ă©tagĂšre recueille la poussiĂšre. Une fois que la matiĂšre s'attache Ă  l'Ăąme, chacun est liĂ© incarnation aprĂšs incarnation Ă  la roue du samsara qui nous rend aveugle Ă  la vĂ©ritable nature de l'Ăąme et de la rĂ©alitĂ©. Le chercheur John M. Koller commente la vision jaĂŻn de l'Ăąme L'essence de l'Ăąme jiva est la vie, et ses principales caractĂ©ristiques sont la perception, la connaissance, la fĂ©licitĂ©, et l'Ă©nergie. Dans son Ă©tat pur lorsqu'elle n'est pas associĂ©e Ă  la matiĂšre, sa connaissance est omnisciente, sa fĂ©licitĂ© est pure et son Ă©nergie est illimitĂ©e. Mais la matiĂšre qui incarne l'Ăąme souille sa fĂ©licitĂ©, fait obstacle Ă  sa connaissance et limite son Ă©nergie. C'est pourquoi la matiĂšre est considĂ©rĂ©e comme une entrave liant l'Ăąme. Le mot pour matiĂšre, pudgala masse-Ă©nergie est dĂ©rivĂ© de pum, signifiant "s'assembler" et gala, signifiant "se sĂ©parer", et rĂ©vĂšle la conception jaĂŻn de la matiĂšre comme ce qui est formĂ© par l'agrĂ©gation d'atomes et ce qui est dĂ©truit par leur dissociation. La matiĂšre renvoie Ă  la fois Ă  la masse des choses et aux forces d'Ă©nergie qui structurent cette masse, la faisant et la refaisant sous ses diverses formes. Le mot "karma" signifie "faire", et dans le JaĂŻnisme, il se rĂ©fĂšre Ă  la fabrication et Ă  la refonte de la matiĂšre karmique qui incarne l'Ăąme
 Cette vision du karma en tant que force matĂ©rielle distingue la vue jaĂŻn des autres vues indiennes qui amĂšnent le karma Ă  ĂȘtre seulement une force psychologique ou mĂ©taphysique. 33 Dans l'Hindouisme et le Bouddhisme, le karma est compris comme une action qui, soit encourage la libĂ©ration, soit nous lie plus Ă©troitement au samsara, alors que dans le JaĂŻnisme, il est une fonction naturelle de l'interaction de l'Ăąme avec la rĂ©alitĂ©. L'Ăąme se trouble, Ă  nouveau comme avec la poussiĂšre obscurcissant un objet, elle ne peut pas reconnaĂźtre sa vraie nature et par cette ignorance, elle accepte l'illusion de la vie au lieu de sa rĂ©alitĂ©, et elle se condamne Ă  la souffrance et Ă  la mort. UN ASPECT INTÉRESSANT DE LA FOI EST L’ACCENT MIS SUR LES LIMITES DE LA PERSPECTIVE & SUR L'INCAPACITÉ DE CHACUN À EXPRIMER UNE VÉRITÉ COMPLÈTEMENT OBJECTIVE. Un aspect intĂ©ressant de la foi - Ă©galement chez Charvaka - est l'accent mis sur les limites de la perspective et, par consĂ©quent, sur l'incapacitĂ© de chacun Ă  exprimer une vĂ©ritĂ© complĂštement objective. Les JaĂŻns utilisent la parabole de l'Ă©lĂ©phant et des cinq aveugles pour illustrer ce problĂšme. Chacun des aveugles, convoquĂ© par le roi pour dĂ©finir un Ă©lĂ©phant qui se tient devant eux, touche diffĂ©rentes parties de l'animal et parvient Ă  ses propres conclusions. Pour l'un, qui touche les oreilles, un Ă©lĂ©phant est un grand Ă©ventail; pour un autre qui touche une jambe, c'est un gros poteau; pour un autre, qui touche le cĂŽtĂ©, c'est un mur, et ainsi de suite. Chaque aveugle est limitĂ© par la perspective et l'interprĂ©tation individuelle de la mĂȘme maniĂšre que chaque ĂȘtre humain l'est par les limites de ce qu'il peut comprendre dans l'Ă©tat de rĂȘve dans lequel il est de valeurs subjectives, d'ignorance et d'illusion. Afin de se rĂ©veiller et d’atteindre la libĂ©ration de la matiĂšre, il faut faire les Cinq VƓux et ensuite mener Ă  bien les actions qui en dĂ©coulent. Ces actions nous mĂšnent sur un chemin en 14 Ă©tapes allant de l'ignorance et la servitude Ă  l'illumination et la libertĂ©. Écritures, Sectes et Pratiques Ce chemin est suggĂ©rĂ© par les Ă©critures jaĂŻns - les Agamas et, selon certains, les Purvas - censĂ©s avoir Ă©tĂ© "entendus" de l'univers et transmis oralement de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration par les tirthankaras. À cĂŽtĂ© du Tattvartha Sutra composĂ© du 2Ăšme au 5Ăšme siĂšcle EC, il existe d'autres Ă©critures non acceptĂ©es par tous les JaĂŻns, telles que les Upangas, les Cheda Sutras, les Mula Sutras, les Prakina Sutras et les Culika Sutras transmis par tradition orale jusqu'Ă  ce qu'ils soient passĂ©s dans l'Ă©criture. Jeffrey D. Long commente Le problĂšme de la transmission orale est que, si ceux qui portent la connaissance d'un texte meurent avant de la transmettre Ă  d'autres, ou aprĂšs ne l'avoir transmise que partiellement, cette connaissance est Ă  jamais perdue. Ceci rappelle une situation dans laquelle tous les exemplaires d'un livre donnĂ© sont dĂ©truits
 Cela semble avoir Ă©tĂ© la situation de la premiĂšre communautĂ© jaĂŻn et c'est la raison pour laquelle il a Ă©tĂ© finalement pris la dĂ©cision de mettre la tradition textuelle sous forme Ă©crite [Ă  l'Ă©poque de Chandragupta de l'Empire Maurya, rĂšgne vers 321-297 AEC]. Jainism, 64 Les JaĂŻns sont divisĂ©s en deux sectes majeures bien qu'il y en ait d'autres, les Digambara "vĂȘtus du ciel" et les Svetambara vĂȘtus de blanc» dont les points de vue sur la foi diffĂšrent considĂ©rablement. Les Digambara sont plus orthodoxes, rejettent le canon des Ă©critures Svetambara, croient que seuls les hommes peuvent atteindre la libĂ©ration et que les femmes doivent attendre d'ĂȘtre incarnĂ©es en tant qu'homme pour le faire. Leurs moines vont nus, rejetant mĂȘme le besoin de vĂȘtements conformĂ©ment Ă  la tradition selon laquelle Mahavira et ses les 11 premiers disciples ne possĂ©daient rien et ne portaient rien. Le clergĂ© Svetambara porte des vĂȘtements blancs sans couture, ils croient avoir conservĂ© la plupart des Ă©critures originales transmises par Mahavira et reconnaissent que les femmes peuvent atteindre la libĂ©ration aussi bien que les hommes. TĂȘte d'un Tirthankara jaĂŻnJames Blake Wiener CC BY-NC-SA Cette libĂ©ration, comme dĂ©jĂ  mentionnĂ©, est rĂ©alisĂ©e en 14 Ă©tapes qui sont basĂ©es sur les Ă©critures et les Cinq VƓux Étape 1 L'Ăąme languit dans les tĂ©nĂšbres, ignorant sa vraie nature, et esclave des passions et de l'illusion. Étape 2 L'Ăąme entrevoit la vĂ©ritĂ© mais est trop enlisĂ©e dans l'illusion pour la retenir. Étape 3 L'Ăąme reconnaĂźt sa propre servitude et essaie de se libĂ©rer, mais elle est toujours liĂ©e aux attachements et Ă  l'illusion et retombe au stade 1. Étape 4 L'Ăąme, ayant reconnu sa servitude, aspire Ă  se libĂ©rer Ă  nouveau mais refoule, plutĂŽt qu'Ă©liminer, ses attachements et reste donc liĂ©e. Étape 5 L'Ăąme a un Ă©clair d'illumination et comprend qu'elle doit prendre les Cinq VƓux et y adhĂ©rer afin de se libĂ©rer de la servitude. Étape 6 L'Ăąme est capable de restreindre ses attachements et ses passions dans une certaine mesure grĂące Ă  la discipline des Cinq VƓux. Étape 7 L'Ăąme surmonte la lĂ©thargie spirituelle et est renforcĂ©e par la mĂ©ditation et l'observance des Cinq VƓux. La conscience de soi grandit de mĂȘme que se dĂ©veloppe une vision plus large de la nature de l'Ăąme elle-mĂȘme et de la rĂ©alitĂ©. Étape 8 Le karma blessant est abandonnĂ©, la maĂźtrise de soi est perfectionnĂ©e, et une comprĂ©hension plus profonde est obtenue. Étape 9 Plus de dette karmique est Ă©liminĂ© Ă  travers une vie consciente, et une plus grande comprĂ©hension spirituelle est atteinte. Étape 10 À ce stade, on a Ă©liminĂ© presque complĂštement les attachements, mais on est toujours attachĂ© au concept de son corps en tant que soi-mĂȘme. Ceci est perçu comme "aviditĂ© pour un corps", qu'il faut surmonter pour progresser. Étape 11 Ici, on travaille Ă  Ă©liminer l'identification de soi avec le corps et Ă  libĂ©rer tous les autres attachements. On reconnaĂźt la nature transitoire des personnes et objets auxquels on est attachĂ© et on les libĂšre. Étape 12 Toutes les passions productrices de karma ont Ă©tĂ© Ă©liminĂ©es Ă  ce stade, y compris l'attachement au corps. Étape 13 Prenant pleinement conscience de la nature de la rĂ©alitĂ© et de l'Ăąme, on s'engage dans une mĂ©ditation profonde pour se retirer de toute activitĂ© qui pourrait entraĂźner des passions productrices de karma et revenir Ă  un stade antĂ©rieur. Étape 14 À l'approche de la mort, on est libĂ©rĂ© de toute dette karmique et on expĂ©rimente la libĂ©ration du moksha, la comprĂ©hension complĂšte, la sagesse et une libĂ©ration totale de la servitude de l'Ăąme individuelle. L'Ăąme est libĂ©rĂ©e et ne sera plus jamais incarnĂ©e sur le plan terrestre pour vivre la souffrance et la mort. Pour certaines personnes, comme les tirthankaras, le stade 14 est atteint bien avant la mort quand ils atteignent le nirvana, la libĂ©ration et ils sont reconnus ConquĂ©rants Spirituels ils se sont complĂštement maĂźtrisĂ©s et des "bĂątisseurs de guĂ©" qui apprennent ensuite aux autres comment faire comme ils ont fait. La clĂ© de cette maĂźtrise est la combinaison de la foi, de la connaissance et de l'action connue sous le nom de Ratnatraya ou Trois Joyaux la Foi Juste la Connaissance Juste la Conduite Juste La Foi Juste, bien sĂ»r, est la croyance en la validitĂ© de la vision JaĂŻn; la Connaissance Juste est la comprĂ©hension de la vĂ©ritable nature de l'Ăąme et de la rĂ©alitĂ©; la Conduite Juste agit fidĂšlement sur les deux premiers. Ceci inclut un respect pour tous les ĂȘtres vivants et le monde naturel, qui inspire le vĂ©gĂ©tarisme jaĂŻn. Les JaĂŻns, les moines en particulier, balaient doucement le chemin devant eux afin de ne pas marcher par inadvertance sur un insecte et portent des masques faciaux pour s'empĂȘcher d'en inhaler, afin que mĂȘme les plus petits ĂȘtres vivants ne soient pas blessĂ©s. Un profond respect de la nature et de la vie de tous les ĂȘtres et formes animĂ©es et inanimĂ©es de la vie fait partie intĂ©grante de la vision JaĂŻn. Symbole JaĂŻn Cette vision est illustrĂ©e par le symbole JaĂŻn, image en forme d'urne avec un point en haut, trois en dessous, la croix gammĂ©e et le hamsa paume de la main levĂ©e avec le mandala au centre et l'inscription. Ce symbole n'est pas ancien, il a Ă©tĂ© créé en 1974 EC, Ă  l'occasion du 2 500Ăšme anniversaire du nirvana de Mahavira, pour reprĂ©senter la plĂ©nitude du systĂšme de croyance JaĂŻn. Symbole JaĂŻnPierre Doyen CC BY-NC-ND L'image en forme d'urne reprĂ©sente l'univers, le point en haut symbolise la libĂ©ration de la servitude, les trois points en dessous reprĂ©sentent les Trois Joyaux, la croix gammĂ©e - symbole ancien de transformation avant son appropriation par le parti nazi allemand au 20Ăšme siĂšcle EC - symbolise les quatre Ă©tats d'existence les esprits cĂ©lestes, les humains, les esprits dĂ©moniaques et les esprits infra-humains tels que les plantes et les insectes, tous sur la roue du samsara. La croix gammĂ©e a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e pour reprĂ©senter le vĂ©ritable caractĂšre de l'Ăąme Ă©nergie sans limite, bonheur sans limite, connaissance sans limite et perception et perspicacitĂ© sans limite. L'image hamsa symbolise le courage et l'engagement dans la non-violence. Le mandala suggĂšre le samsara. L'inscription dans la paume de la main se lit comme "Les Ăąmes se rendent service les unes les autres" ou "La vie est unie par le soutien mutuel et l'interdĂ©pendance", du fait que les JaĂŻns croient que tout de la vie est sacrĂ© et que chaque aspect du monde naturel mĂ©rite le plus grand respect, amour et soin. Conclusion La tradition JaĂŻn soutient que Chandragupta Maurya Ă©tait devenu disciple du sage Bhadrabahu vers 367-298 AEC, qui Ă©tait le dernier moine Ă  conserver une connaissance orale complĂšte des textes avant qu'ils ne soient Ă©crits. Chandragupta patronna le JaĂŻnisme en l'honneur de Bhadrabahu et aida Ă  Ă©tablir la religion tout comme son petit-fils, Ashoka le Grand rĂšgne 268-232 AEC, devait le faire pour le Bouddhisme. Plus tard, les monarques hindous soutinrent le JaĂŻnisme en commandant la construction de temples. Siddhartha Gautama, le Bouddha vers 563-483 AEC, jeune contemporain de Mahavira, pratiqua l'ascĂ©tisme jaĂŻn avant d'atteindre l'illumination et de former son propre systĂšme de croyance. Entre les 12Ăšme et 16Ăšme siĂšcles EC, les JaĂŻns ont Ă©tĂ© persĂ©cutĂ©s par les envahisseurs musulmans qui dĂ©truisirent leurs temples ou les transformĂšrent en mosquĂ©es et assassinĂšrent des moines. MĂȘme la valeur de longue date de la non-violence jaĂŻn a pu ĂȘtre suspendue dans les cas oĂč l'on devait se dĂ©fendre, dĂ©fendre sa famille ou un site sacrĂ© contre les attaques musulmanes. Au 19Ăšme siĂšcle EC, les missionnaires britanniques ont interprĂ©tĂ© le JaĂŻnisme comme une secte de l'Hindouisme ce qui a donnĂ© lieu Ă  l'affirmation, encore rĂ©pĂ©tĂ©e aujourd'hui, selon laquelle le JaĂŻnisme s'est dĂ©veloppĂ© Ă  partir de l'Hindouisme et ont tentĂ© de convertir les JaĂŻns avec le reste de la population sans grand succĂšs. Le JaĂŻnisme a survĂ©cu Ă  ces deux tentatives d'Ă©radication et a continuĂ© Ă  prospĂ©rer en Inde, se propageant finalement Ă  d'autres nations dans le monde entier. Bien que la plupart des JaĂŻns rĂ©sident toujours en Inde, il y a environ 5 millions d'adeptes dans le monde, de l'Australie Ă  l'Europe, au Japon et aux États-Unis. La plupart des fameux temples jaĂŻns se trouvent encore en Inde comme le temple de Ranakpur ou le temple Dilwara au Rajasthan, le grand temple Gomateshwara au Karnataka - qui abrite la plus grande statue monolithique du monde - ou le temple Hanumantal Ă  Jabalpur, oĂč la cĂ©lĂ©bration de l’anniversaire de Mahavira a lieu chaque annĂ©e. Les JaĂŻns honorent les tirthankaras ou acharya l'un des cinq devas suprĂȘmes et, incarnĂ©, le fondateur d'un ordre monastique lors de cultes rĂ©guliers et s'encouragent mutuellement dans la foi. De nombreux temples en Inde sont des lieux de pĂšlerinage fameux pour les JaĂŻns en raison de leurs diverses associations, mais des temples ailleurs dans le monde remplissent Ă©galement une fonction importante. Le JaĂŻn Center of America, dans le Queens, NY, abrite les temples Mahavir et Adinath et est un lieu de culte pour la communautĂ© jaĂŻn locale. À travers ces sites et d'autres, le JaĂŻnisme poursuit sa vision de la non-violence, de l'autodiscipline et du respect de tous les ĂȘtres vivants d'aujourd'hui comme dans les temps anciens.

Lacroyance, comme la foi, est un des acte d'adhĂ©sion de l'esprit Ă  certaines propositions.Les deux termes sont Ă  peu prĂšs synonymes. La foi, cependant, dans le langage ordinaire, relĂšve du religieux, comme dans le Christianisme (Foi religieuse), alors que la croyance, mĂȘme si elle peut Ă©galement ĂȘtre de cet ordre (avec, dans ce cas, sinon une connotation pĂ©jorative, du moins l

Que dit le catĂ©chisme de l’Église catholique ?Pour le CatĂ©chisme de l’Église catholique, le Credo chrĂ©tien, c’est-Ă -dire la profession de foi en Dieu le PĂšre, le Fils et le Saint-Esprit, et dans son action crĂ©atrice, salvatrice et sanctificatrice, culmine en la proclamation de la rĂ©surrection des morts Ă  la fin des temps, et en la vie Ă©ternelle » paragraphe 988. Nous croyons fermement, et ainsi nous espĂ©rons, que de mĂȘme que le Christ est vraiment ressuscitĂ© des morts, et qu’il vit pour toujours, de mĂȘme aprĂšs leur mort les justes vivront pour toujours avec le Christ ressuscitĂ© et qu’il les ressuscitera au dernier jour cf Jean 6, 39-40 », poursuit le rĂ©surrection qui, comme celle du Christ, sera l’Ɠuvre de la TrinitĂ©, ainsi que l’exprime saint Paul dans ses lettres Si l’Esprit de celui qui a ressuscitĂ© JĂ©sus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscitĂ© JĂ©sus-Christ d’entre les morts donnera aussi la vie Ă  vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous » lettre de saint Paul aux Romains 8, 11. Quant au terme chair », il dĂ©signe l’homme dans sa condition de faiblesse et de mortalitĂ© ». La ”rĂ©surrection de la chair” signifie qu’il n’y aura pas seulement, aprĂšs la mort, la vie de l’ñme immortelle, mais que mĂȘme nos “corps mortels” lettre de saint Paul aux Romains 8, 11 reprendront vie. » La rĂ©surrection concerne toute la personne, explicite le P. Jean-Pierre Brice Olivier, dominicain et auteur de Oser la chair 1. La chair telle que le christianisme la conçoit est la personne tout entiĂšre, corps, Ăąme, esprit, tout ce qu’elle a bĂąti, souffert, aimĂ©, toute sa vie. »La croyance dans la rĂ©surrection des morts est, depuis le dĂ©but, un Ă©lĂ©ment essentiel de la foi chrĂ©tienne. Tertullien, thĂ©ologien chrĂ©tien du IIIe siĂšcle, Ă©crit ainsi que la rĂ©surrection des morts est une conviction des chrĂ©tiens » et que cette croyance nous fait vivre ». DĂ©jĂ , dans sa premiĂšre lettre aux Corinthiens, saint Paul s’interrogeait Comment certains d’entre vous peuvent-ils dire qu’il n’y a pas de rĂ©surrection des morts ? S’il n’y a pas de rĂ©surrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscitĂ©. Mais si le Christ n’est pas ressuscitĂ©, alors notre prĂ©dication est vide, vide aussi votre foi. » 1 Co 15, 12-14.Quelles difficultĂ©s cet article de foi soulĂšve-t-il ?Si cet article de foi est un Ă©lĂ©ment essentiel du christianisme, il suscite nĂ©anmoins incomprĂ©hensions et oppositions », reconnaĂźt le CatĂ©chisme de l’Église catholique paragraphe 996. Sur aucun point, la foi chrĂ©tienne ne rencontre plus de contradiction que sur la rĂ©surrection de la chair », Ă©crit saint Augustin. L’idĂ©e qu’aprĂšs la mort corporelle, l’ñme de la personne continue Ă  vivre est beaucoup plus facilement admise que la croyance en la rĂ©surrection d’un corps si manifestement mortel. L’importance donnĂ©e Ă  la chair dans le christianisme est sans Ă©quivalent dans aucune autre religion religion de l’incarnation de Dieu, lequel se donne Ă  manger dans l’eucharistie et se montre ressuscitĂ© Ă  ses disciples dans un corps glorifiĂ© qui porte les stigmates de sa la foi chrĂ©tienne, lors de la mort, sĂ©paration de l’ñme et du corps, le corps de l’homme tombe dans la corruption. Son Ăąme, elle, va Ă  la rencontre de Dieu, tout en demeurant en attente d’ĂȘtre rĂ©unie Ă  son corps glorifiĂ©, explique encore le CatĂ©chisme de l’Église catholique. Dieu dans sa toute-puissance rendra dĂ©finitivement la vie incorruptible Ă  nos corps en les unissant Ă  nos Ăąmes, par la vertu de la RĂ©surrection de JĂ©sus ».Devant l’incrĂ©dulitĂ© de ses contemporains face Ă  cette question de la rĂ©surrection de la chair, Tertullien s’enflamme Cette chair que Dieu assembla de ses mains Ă  l’image de Dieu, qu’il anima de son souffle Ă  la ressemblance de sa puissance de vie 
 cette chair-lĂ  ne ressusciterait pas aprĂšs avoir Ă©tĂ© tant de fois la chose de Dieu ? ArriĂšre, arriĂšre, la pensĂ©e que Dieu puisse abandonner Ă  une destruction Ă©ternelle l’Ɠuvre de ses mains, l’objet des soins de son intelligence 
, la sƓur de son Christ. Dieu 
 aime la chair qui est son prochain Ă  tant de titres. » Notre ”chair” est la sƓur du Christ. Elle sera sauvĂ©e dans la rĂ©surrection comme la sienne, au mĂȘme titre que tout ce qui fait notre condition concrĂšte 
 », explique le thĂ©ologien Bernard SesboĂŒĂ©, analysant les propos de Tertullien 2.Quand et comment se passera la rĂ©surrection des corps ? Mais, dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils ?, s’interroge saint Paul dans sa premiĂšre lettre aux Corinthiens 15, 35-37. 42. Avec quel corps reviennent-ils ? InsensĂ© ! Ce que tu sĂšmes, toi, ne reprend vie, s’il ne meurt. Et ce que tu sĂšmes, ce n’est pas le corps Ă  venir, mais un grain tout nu 
. On sĂšme de la corruption, il ressuscite de l’incorruption ; 
 les morts ressusciteront incorruptibles. »Tous ressusciteront, dit en effet saint Jean Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal, pour la damnation » Jn 5, 29. Une rĂ©surrection qui devrait avoir lieu au dernier jour » Jn 6, 39-40, car intimement associĂ©e Ă  la Parousie du Christ », explique le CatĂ©chisme de l’Église catholique qui prĂ©cise S’il est vrai que le Christ nous ressuscitera “au dernier jour”, il est vrai aussi que, d’une certaine façon, nous sommes dĂ©jĂ  ressuscitĂ©s avec le Christ. En effet, grĂące Ă  l’Esprit Saint, la vie chrĂ©tienne est, dĂšs maintenant sur terre, une participation Ă  la mort et Ă  la RĂ©surrection du Christ. »En quoi la rĂ©surrection de la chair est-elle diffĂ©rente de la rĂ©incarnation ?La rĂ©incarnation suppose la dualitĂ© de l’ñme et du corps, une mĂȘme Ăąme habitant successivement plusieurs enveloppes corporelles. Au contraire, le christianisme suppose l’unitĂ© profonde qui existe chez l’homme entre son corps et son Ăąme. C’est la personne entiĂšre, avec sa personnalitĂ©, avec tout ce qu’elle a vĂ©cu dans sa vie qui va ressusciter, glorifiĂ©e », explique le P. Jean-Pierre Brice Olivier. Le corps humain n’est pas une prison dont l’homme doit se libĂ©rer au plus tĂŽt, un vĂȘtement qu’il doit quitter au plus vite, explique de son cĂŽtĂ© le P. Pierre Descouvemont 3. 
 Le fils de Dieu lui-mĂȘme s’est uni pour toujours Ă  un corps de chair, nĂ© de la Vierge Marie », et non Ă  un corps qui ne l’aurait accueilli que temporairement.
croyanceque tout objet a une ame en 5 lettres - 4 rÉponses : * Les rĂ©sultats sont triĂ©s par ordre de pertinence avec le nombre de lettres entre parenthĂšses. Cliquez sur un mot pour dĂ©couvrir sa dĂ©finition .

L'inconscient peut-il ĂȘtre objet de science ? Lors d'un procĂšs criminel, il est de rĂšgle de faire appel Ă  des experts pour dĂ©terminer le degrĂ© de responsabilitĂ© de l'accusĂ©. Ce dernier en effet est sensĂ© avoir agit librement, en toute connaissance de cause dans le cas contraire, s'il s'avĂ©rait que son inconscient, cette zone d'ombre dont le psychisme humain semble affligĂ©, soit Ă  l'origine de ses actions, alors sa responsabilitĂ© ne pourrait ĂȘtre engagĂ©. C'est accorder un Ă©norme pouvoir aux experts, pouvoir fondĂ© sur leur savoir ils disposeraient aujourd'hui de connaissances scientifiques suffisantes sur l'inconscient pour pouvoir se prononcer avec une marge d'erreur faible. Cependant nombreux sont les cas oĂč les experts ne sont pas d'accord, oĂč leurs analyses sont dĂ©menties l'opinion commune en vient Ă  douter que l'inconscient puisse ĂȘtre objet de science ... Ce que l'on nomme aujourd'hui inconscient, en suivant en gĂ©nĂ©ral l'usage freudien, correspond Ă  cette sĂ©rie de phĂ©nomĂšnes peu clairs que tout un chacun constate dans son psychisme Ă  cotĂ© de phĂ©nomĂšnes conscients et logiques, nous Ă©prouvons des colĂšres, des peurs inexpliquĂ©es, des sentiments dont nous constatons la prĂ©sence et dont nous ne connaissons ni les tenants ni les aboutissant. Ce moi en moi qui n'est pas moi constitue une prĂ©sence inquiĂ©tante la tentation est grande de demander Ă  ce type de connaissance spĂ©cifique qu'est la science, fondĂ©e sur la mĂ©thode expĂ©rimentale, et qui dans de si nombreux domaines a donnĂ© des rĂ©sultats probants, d'investir l'objet inconscient pour en dĂ©couvrir les lois de fonctionnement. En cours de philosophie, cependant, la question reste posĂ©e cet objet, l'inconscient, est-il susceptible d'une investigation scientifique, ou bien est-il par nature d'une essence telle que la science demeure face Ă  lui impuissante et qu'il faille alors, si cela est possible, envisager un autre mode de connaissance que l'approche scientifique ? C'est ce que nous examinerons en envisageant dans un premier temps l'approche psychanalytique de l'inconscient, puis, devant les difficultĂ©s rencontrĂ©es, les rĂ©sultats qu'obtiennent des sciences plus classiques comme la biologie, la neurologie, l'Ă©thologie. Enfin nous nous demanderons si l'inconscient ne comporte pas des caractĂ©ristiques qui font que l'approche scientifique, trop rĂ©ductrice, ne saurait ĂȘtre suffisante. I. Oui, inconscient dynamique, Freud A. La thĂšse 1 Expo freudisme inconscient objet de mĂ©thode expĂ©rimentale travail de Freud 2 arg. 1 les mĂ©canismes des deux topiques expliquent le cas des patients; la validitĂ© des thĂ©ories est Ă©prouvĂ©e au cours de la thĂ©rapeutique 3 arg 2 cette science psychologique s'avĂšre prĂ©cieuse =confirmation quand on dĂ©passe simple individu. Par sublimation je rends compte des phĂ©nomĂšnes artistiques, religieux, politique etc. ; 4 arg 3 ce n'est pas de la philo les incohĂ©rences reprochĂ©es montre bien qu'on est dans une science qui se coltine avec le rĂ©el expĂ©rimental tel qu'il est dans l'observation et pas tel que la conscience s'attend Ă  le trouver. B / rĂ©futation 1 rĂ©sultat efficacitĂ© n'est jamais preuve. Une erreur peut avoir de bons rĂ©sultats. Et d'ailleurs, est-ce qu'il y a des rĂ©sultats chez Freud? 2 En quoi l'hypothĂšse chez Freud est scientifique? Suit pas la falsifiabilitĂ©, les mĂ©canismes ne sont pas des purs mĂ©canismes, il y a de la cause finale. 3 curieux arg 3 c'est pas parce que c'est de la mauvaise philo que c'est de la bonne science. Voyons la bonne science Les meilleurs professeurs de Philosophie disponibles4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !C'est partiII oui, inconscient non freudien.. au sens de la biologie. Alla thĂšse 1 Expo progrĂšs science depuis Freud la biologie, Ă©thologie, neurologie, science cognitive. On est plus prĂ©cis, on est rentrĂ© dans le mĂ©canisme de la bĂȘte ». 2 arg 1 c'est bien de la science, c'est matĂ©rialiste passage par les instincts et l'animal. 3 arg 2 c'est matĂ©rialiste, chimie du cerveau, substance mĂ©dicamenteuse qui agissent. 4 arg 3 c'est objectif, pur mĂ©canisme, d'ailleurs quantifiable, expĂ©rimentable, pas cause finale. B/ rĂ©futation 1 arg 3 cause finale, cause efficiente si diffĂ©rent? Logiquement toute description en cause finale peut ĂȘtre transposĂ©e en description en cause efficiente changement flĂšche du temps Mais ce n'est pas pour cela que l'on connaĂźt le fond de la rĂ©alitĂ©. 2 arg 1/ 2 c'est bien matĂ©rialiste, mais sont-ce encore des pensĂ©es, n'a-t-on pas jetĂ© le bĂ©bĂ© avec l'eau du bain? La conscience aussi est devenue mĂ©canisme ». Et quid de la spĂ©cificitĂ© de la pensĂ©e? III Non. l'inconscient. ca pense. il s'agit des passions 1 Expo la passion, le phĂ©nomĂšne inconscient est du cotĂ© de la pensĂ©e. Dualisme Ăąme/corps type Descartes. Science = corps. PensĂ©e = philo. Et inconscient» bien du cĂŽtĂ© pensĂ©e. 2 arg 1 passion objet d'une prise de conscience cela implique maĂźtrise, mĂȘme relative, et libertĂ©, pas approchable par la science. 3 arg 2 science mesure effet sur le corps. Mais le corps n'est intĂ©ressant que si effet sur l'Ăąme, sinon l'Ăąme bouge pas. Donc science utile pour expliquer mĂ©canisme corps mais s'arrĂȘte ensuite, et faut faire un traitĂ© des passions. 4 arg 3 phĂ©nomĂšne interprĂ©table seulement en terme de finalitĂ©, sinon ça n'a plus de sens. C'est au fond ce qu'Ă  bien compris Freud on ne peut pas faire de la science classique ». Bref, faut faire de la philo et de la bonne, ce serait mieux. Conclusion rĂ©sumĂ© solution + mise en garde du danger Ă  demander tout Ă  la science. Comme la plus belle fille du monde, elle ne peut donner que ce qu'elle a.

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Objetsde ces croyances, ùme, logos, souffle de vie permettent des élaborations plus complexes comme celles de la résurrection et de la réincarnation ; elles découlent toutes d'une séparation mentale opérée chez le croyant entre son expérience d'un soi unique (conscience du soi) et celle de son corps (schéma corporel). D'autres croyances portant sur l'expérience du schéma

1 L’objectif de cet article n’est pas de donner une dĂ©finition qui distinguerait sans ambiguĂŻtĂ© ce que sont des Ă©motions de ce qui n’en sont pas. Le terme ne le permet pas. Émotion » et autres mots semblables n’ont pas Ă©tĂ© créés avec un objectif si prĂ©cis. Ils existent pour dĂ©signer des phĂ©nomĂšnes comportementaux et expĂ©rientiels qui sortent de l’ordinaire. Le mouvement de l’esprit, parfois considĂ©rable, est caractĂ©ristique de ces phĂ©nomĂšnes. Les Romains disaient motus ou motus animi, mouvement de l’ñme. Une autre particularitĂ© tient au fait que ces mouvements de l’ñme sont souvent dĂ©clenchĂ©s par des Ă©vĂ©nements ou des objets qui affectent l’ñme sans que la personne en question les ait recherchĂ©s. Ils ne sont pas directement soumis Ă  la volontĂ© ; ils s’imposent des impulsions, des actions, des pensĂ©es, des sentiments. Le Latin les dĂ©signait par affectio – dont les mots français affection » et affectif » sont issus. Outre le mouvement de l’esprit, ces phĂ©nomĂšnes comprennent aussi l’apparition de mouvements et de rĂ©actions corporelles – comme la respiration, les battements du cƓur, les cris et les soupirs – rĂ©actions qui ne sont pas provoquĂ©es par la chaleur, l’effort physique, ou l’ingurgitation excessive d’alcool 
 Ces derniĂšres caractĂ©ristiques ont conduit Descartes Ă  recourir au terme Ă©motion, un mot courant de la langue française de son Ă©poque signifiant Ă©meute » ou agitation ». Aristote pointait la mĂȘme caractĂ©ristique dans son emploi du mot kinĂšsis. Enfin, ces phĂ©nomĂšnes extra » ordinaires se caractĂ©risent par la force, inhabituelle, de leurs actions et leur persĂ©vĂ©rance face aux obstacles, aux interruptions, aux protestations d’autrui voire de soi-mĂȘme l’on dit ou l’on fait des choses dont on sait au mĂȘme moment qu’il ne faut pas les dire ou les faire. C’est ce qui fait penser que l’agent est poussĂ© Ă  faire ce qu’il fait et qu’il n’est plus maĂźtre de lui. Les actions, ou les raisons d’agir, paraissent avoir pris une prĂ©sĂ©ance dans l’organisation du comportement, du ressenti et de la pensĂ©e. C’est Ă  cela que renvoient les mots pathĂȘ en Grec, et passion dans d’autres langues ces phĂ©nomĂšnes suggĂšrent la passivitĂ© face aux affections et ont conduit certains philosophes, dont Kant au XVIIIe, Ă  interprĂ©ter ce que nous appelons Ă©motions comme des Ă©tats de folie passagĂšre. Autrement dit, Ă©motion » n’est pas une catĂ©gorie solide. Ni ne le sont, du reste, les catĂ©gories Ă©motionnelles diffĂ©renciĂ©es par les noms de colĂšre, joie, peur, ou angoisse 
 Comme le soulignent les travaux de Wierzbicka 1999, les catĂ©gories recouvrent des significations plus ou moins diffĂ©rentes selon les langues. Ainsi, sadness en anglais n’est pas l’exact synonyme du mot français tristesse ». 2 Ce que ces phĂ©nomĂšnes dĂ©signent, en revanche, c’est l’opĂ©ration d’un ensemble de modalitĂ©s psychologiques fondamentales qui dĂ©terminent et guident les interactions de tout organisme avec son entourage. La notion d’ Ă©motion » sert Ă  indiquer des rĂ©ponses complexes ou multi-componentielles » Scherer, 1984, c’est-Ă -dire composĂ©es de plusieurs rĂ©ponses, qu’elles soient physiologiques, motrices, cognitives, affectives et/ou ressenties syndrome multi-componentiel ». Chacune de ces rĂ©ponses, suscitĂ©e par les stimuli et exigences de la situation du moment, rĂ©sulte de l’interaction de ces modalitĂ©s de base. Chaque Ă©motion reprĂ©sente ainsi un pattern de rĂ©ponses diffĂ©rent. C’est le point de vue avancĂ© par des auteurs comme Scherer 1994, Frijda 2007 et Coan 2010. La vraie nature des Ă©motions rĂ©side dans les modalitĂ©s fondamentales et leurs interactions, plutĂŽt que dans un nombre restreint de patrons spĂ©cifiques. Cette derniĂšre perspective correspond Ă  l’idĂ©e centrale de la thĂ©orie des Ă©motions de base » au nombre de sept – joie, tristesse, peur, colĂšre, surprise, dĂ©goĂ»t, mĂ©pris comme l’ont proposĂ© les approches dominantes durant le vingtiĂšme siĂšcle, les thĂ©ories d’Ekman 1982, Izard 1977, Plutchik 1980 et Tomkins 1984. Pour ces derniĂšres, chaque Ă©motion de base est l’exemplaire d’un nombre restreint de patrons spĂ©cifiques innĂ©s. Pour les thĂ©ories multi-componentielles, en revanche, les Ă©motions relĂšvent de modalitĂ©s de base qui opĂšrent selon une sĂ©quence fonctionnelle. 3 L’objectif de cet article est de proposer une conception relationnelle de l’émotion. Ainsi, dans un premier temps, les modalitĂ©s de base constituant l’émotion sont exposĂ©es, suivies, dans un deuxiĂšme temps, de la sĂ©quence fonctionnelle de l’émotion. Cette sĂ©quence est prĂ©sentĂ©e sous l’éclairage thĂ©orique d’un modĂšle perceptif des Ă©motions rendant compte des processus qui rĂ©gissent l’interaction des modalitĂ©s de base. Ce modĂšle perceptif articule des arguments issus de la perspective Ă©cologique gibsonienne, de la psychologie de la Gestalt et des travaux plus rĂ©cents sur la cognition incarnĂ©e. Enfin, dans un troisiĂšme et dernier temps, les manifestations de l’émotion sont convoquĂ©es en soutien de cette approche relationnelle. 1. – Les modalitĂ©s constitutives de l’émotion 4 La perspective multi-componentielle stipule que l’émotion relĂšve d’une sĂ©quence fonctionnelle impliquant l’interaction de plusieurs modalitĂ©s. Les Ă©motions sont en premier lieu le produit conjoint de deux modalitĂ©s dĂ©terminantes l’évaluation et les intĂ©rĂȘts ». L’évaluation affective et cognitive d’un objet ou Ă©vĂ©nement en dĂ©termine sa pertinence vis-Ă -vis d’un ou plusieurs intĂ©rĂȘts du sujet. Les Ă©motions se caractĂ©risent Ă©galement par la prĂ©sĂ©ance des rĂ©ponses Ă  l’évĂ©nement – modalitĂ© qui traduit leur prĂ©valence sur les conduites en cours – et par la production d’une attitude prĂ©paratoire sous la forme d’une disposition Ă  l’action » qui pousse le sujet Ă  modifier sa relation Ă  l’objet ou l’évĂ©nement. Cette modalitĂ©, enfin, favorise la sĂ©lection d’actions impulsives qui permettent l’issue visĂ©e par la disposition Ă  l’action. Les points suivants dĂ©taillent ces modalitĂ©s l’une aprĂšs l’autre. – Évaluation 5 Les Ă©motions sont, en quelque sorte, des dĂ©tecteurs de pertinence » Scherer, 2005. Les thĂ©ories multi-componentielles partent du principe que la pertinence d’un objet ou d’un Ă©vĂ©nement est dĂ©terminĂ©e par un processus complexe d’évaluation appraisal, en anglais, extrĂȘmement rapide de l’ordre de 100 msec ; Grandjean & Scherer, 2009 qui relĂšve de plusieurs niveaux de traitement. Ceux-ci vont d’un niveau de traitement automatique et implicite Ă  un niveau de traitement conceptuel conscientisĂ©. Ainsi, ces processus d’évaluation transforment les Ă©vĂ©nements rencontrĂ©s – Ă©vĂ©nements bruts affectant les sens et le corps – en Ă©vĂ©nements pourvus, d’une part, d’une signification pour le sujet, signification en fonction de ses intĂ©rĂȘts cf. ci-aprĂšs – et d’autre part, d’une valeur affective Ă©vĂ©nement agrĂ©able ou attrayant, dĂ©sagrĂ©able ou repoussant, ou indiffĂ©rent, le cas Ă©chĂ©ant. 6 En principe, ces processus d’évaluation se poursuivent automatiquement, et l’information qui prend part Ă  ces processus reste le plus souvent inconsciente. Il arrive parfois qu’elle soit manifeste, comme lorsqu’elle facilite la suite du traitement d’information. C’est ce qui ressort des expĂ©rimentations utilisant l’amorçage, qui montrent l’influence de stimuli prĂ©sentĂ©s trop faiblement pour ĂȘtre perçus consciemment par exemple par backward masking sur les pensĂ©es ou perceptions qui succĂšdent Zajonc, 1984 ; Bargh, 1997. – IntĂ©rĂȘts 7 L’évaluation de la pertinence d’un Ă©vĂ©nement vis-Ă -vis des intĂ©rĂȘts du sujet constitue l’aspect probablement le plus central de l’émotion Frijda, 2007. Chaque Ă©vĂ©nement peut avoir des rĂ©percussions pour la satisfaction ou l’entrave de quelque intĂ©rĂȘt. L’évaluation de cette pertinence est automatique. Sans pertinence vis-Ă -vis d’un intĂ©rĂȘt, il n’y aura pas d’émotion, c’est-Ă -dire qu’aucun des composants qui forment une rĂ©ponse multi-componentielle ne sera activĂ©. Ainsi, la signification de l’évĂ©nement est directement liĂ©e aux intĂ©rĂȘts. Un intĂ©rĂȘt reprĂ©sente une sensibilitĂ© pour une classe d’objets, problĂšmes, Ă©vĂ©nements, conceptions de soi-mĂȘme ou du monde cf. le modĂšle cybernĂ©tique de Carver & Scheier, 1990. Si un Ă©vĂ©nement relĂšve d’une telle sensibilitĂ©, il Ă©voque de l’appĂ©tence, attire l’attention, comme quand on entend son nom mentionnĂ© dans une conversation qui se tient Ă  cĂŽtĂ©. La pertinence vis-Ă -vis d’un ou plusieurs intĂ©rĂȘts est la condition sine qua non pour l’émergence d’une Ă©motion. Les Ă©motions ont donc deux conditions d’émergence l’occurrence d’un Ă©vĂ©nement et l’existence d’un intĂ©rĂȘt vis-Ă -vis duquel l’évĂ©nement est pertinent, c’est-Ă -dire dont la satisfaction ou l’entrave pourrait ĂȘtre affectĂ©e par l’évĂ©nement. 8 Les intĂ©rĂȘts sont des variables latentes, silencieuses. Ce n’est que lorsqu’un Ă©vĂ©nement excite la sensibilitĂ©, faisant surgir l’émotion, que l’intĂ©rĂȘt se dĂ©voile. La notion d’intĂ©rĂȘt inclut des sortes d’intĂ©rĂȘts trĂšs diffĂ©rentes des besoins comme les besoins biologiques la faim, la soif, la chaleur corporelle et ceux moins biologiques, comme le besoin d’appartenance Ă  un groupe social ; des ressorts, des valeurs, comme les amitiĂ©s et les amours, etc. DĂšs 1938, Murray en avait dressĂ© la liste des plus communs. Bon nombre d’intĂ©rĂȘts se conçoivent comme des valeurs de rĂ©fĂ©rence, telles la faim ou tempĂ©rature Toates, 1986. Les origines des intĂ©rĂȘts sont plurielles. Certains sont clairement des produits de l’évolution. D’autres proviennent des valeurs ou des orientations socioculturelles Schwartz, 1992. Des recherches comparatives interculturelles montrent ainsi des variations considĂ©rables dans l’importance des valeurs sociales entre les diffĂ©rentes cultures Schwartz & Boehnke, 2004. D’autres encore proviennent des expĂ©riences personnelles, comme celles d’attachement. Et d’autres intĂ©rĂȘts encore ont leur source dans les aptitudes cognitives la curiositĂ© en est un exemple et affectives la vue d’un enfant vulnĂ©rable ou des images de l’évanescence des sentiments ; Tan & Frijda, 1999. La psychologie manque Ă  ce jour de thĂ©ories concernant la nature gĂ©nĂ©rale des intĂ©rĂȘts. 9 Les intĂ©rĂȘts concernent ce dont l’individu cares about, selon l’expression du philosophe Frankfurt 1988, c’est-Ă -dire ce qui tient Ă  cƓur ». Les individus, qui en possĂšdent chacun une multitude, diffĂšrent dans leurs intĂ©rĂȘts que ce soit en termes de variabilitĂ© qu’en termes de degrĂ© de sensibilitĂ© Gray & McNaughton, 2000. Certains ralentissent Ă  chaque oiseau qu’ils voient, d’autres ne distinguent pas un moineau d’un Ă©tourneau. Cette multitude d’intĂ©rĂȘts explique la variation considĂ©rable des Ă©motions aux niveaux intra-individuel, interindividuel et interculturel. Elle explique Ă©galement un autre fait essentiel des Ă©motions, Ă  savoir la pertinence d’un Ă©vĂ©nement particulier vis-Ă -vis de plusieurs intĂ©rĂȘts, qui suscite par consĂ©quent des Ă©motions diffĂ©rentes, voire contradictoires, en mĂȘme temps. La mort d’une personne chĂšre aprĂšs une longue maladie reprĂ©sente une cause de chagrin tout autant que du soulagement. L’euthanasie peut Ă©mouvoir Ă  la fois comme crime et comme bienfait. On peut se trouver en Ă©tat de conflit entre deux Ă©motions causĂ©es par un mĂȘme Ă©vĂ©nement. – PrĂ©sĂ©ance 10 Comme cela a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© soulignĂ© en introduction, les Ă©motions se manifestent comme des phĂ©nomĂšnes de prĂ©sĂ©ance en anglais control precedence. C’est ce qui donne aux Ă©motions d’une certaine vigueur le caractĂšre de passions. À l’exception de Ribot dans son Essai sur les passions 1907, peu de chercheurs se sont intĂ©ressĂ©s Ă  ces phĂ©nomĂšnes de prĂ©sĂ©ance. Les rĂ©ponses dĂ©clenchĂ©es par un Ă©vĂ©nement Ă©valuĂ© comme pertinent vis-Ă -vis d’un intĂ©rĂȘt prennent la prioritĂ© sur les pensĂ©es et les actions en cours. Ribot Ă©voque au sujet des Ă©motions leur impĂ©tuositĂ© irrĂ©sistible » [2]. Elles interfĂšrent avec ce que la personne est en train de faire. Lorsque l’alerte Ă  incendie se dĂ©clenche, toute affaire cessante, on court dehors ou restons paralysĂ©s. Elles persistent malgrĂ© l’éventuelle prĂ©sence d’obstacles, elles font nĂ©gliger les raisons de ne pas agir de la sorte les recommandations de la Raison. Sous l’effet de la colĂšre on dit des choses dont on sait au mĂȘme instant qu’on les regrettera. Le degrĂ© de prĂ©sĂ©ance correspond Ă  l’intensitĂ© de l’expĂ©rience Ă©motionnelle subjective Frijda, 2007. La prĂ©sĂ©ance traduit l’activation du systĂšme neuronal qui Ă©met la dopamine dans le diencĂ©phale. Ce neurotransmetteur active les Ă©tats de disposition ou prĂ©paration Ă  l’action, en opĂ©rant sur les ganglions de la base Panksepp, 1998 ; Berridge, 2007 ; Robbins & Everitt, 2007. 11 La prĂ©sĂ©ance est une propriĂ©tĂ© de la rĂ©ponse multi-componentielle dans son entier. Elle reprĂ©sente l’engagement de la personne dans ce qui se passe. L’individu est engagĂ© tout entier, avec toutes les fonctions qui soutiennent la rĂ©ponse l’attention, l’activation d’informations en mĂ©moire, la motivation, la prise de conscience, la mobilisation Ă©nergĂ©tique au niveau de la motricitĂ©, l’activation physiologique 
 Tous ces composants sont issus des diffĂ©rents aspects de l’évaluation, et par l’interaction des diffĂ©rents composants eux-mĂȘmes Scherer, 2009. Ces composants prĂ©sentent une synchronie » Scherer, 2005 ils s’influencent et s’accommodent, pour contribuer ensemble Ă  la rĂ©alisation de la modalitĂ© fondamentale suivante un Ă©tat appelĂ© disposition Ă  l’action ». – L’attitude prĂ©paratoire » la disposition Ă  l’action 12 Si l’évĂ©nement est Ă©valuĂ© comme Ă©tant pertinent vis-Ă -vis d’un intĂ©rĂȘt, il suscite une Ă©motion. Plus prĂ©cisĂ©ment, il produit une action readiness, c’est-Ă -dire une disposition Ă  l’action » ou prĂ©paration Ă  l’action ». Une telle disposition vise la mise en relation ou le changement de la relation – Ă©tablir, renforcer, rompre la relation – entre le sujet et l’évĂ©nement. La disposition Ă  l’action forme le cƓur de l’émotion maintenir ou modifier la relation actuelle entre le sujet et l’évĂ©nement afin de produire une situation plus favorable – ou moins dĂ©favorable – aux intĂ©rĂȘts. De telles attitudes [3] comprennent aussi le dĂ©ficit attitudinal, comme dans l’épuisement, ou l’attitude Ă©quivoque, observĂ©e lorsque les circonstances ne permettent aucune action propice, comme dans l’apathie agitĂ©e de l’angoisse. Les dispositions Ă  l’action forment donc la raison d’ĂȘtre des Ă©motions. Les prĂ©parations Ă  l’action constituent les prĂ©mices d’actions portant sur la relation entre le sujet et un objet, dĂ©terminĂ©es par l’évaluation. Elles sont la liaison active de deux Ă©tats l’actuel et celui Ă  venir. Les dispositions Ă  l’action se comprennent comme inclinant plus que ne rĂ©alisant ; elles dirigent vers un acte et non pas nĂ©cessairement dans l’exĂ©cution de cet acte. C’est pourquoi on peut ressentir un dĂ©sir de fuir sans bouger un muscle. Les dispositions Ă  l’action correspondent souvent davantage Ă  des Ă©lans la mobilisation du corps qu’à la rĂ©alisation d’une action rĂ©elle. On peut Ă©prouver un dĂ©sir d’entrer en contact avec quelqu’un sans dire un mot. Ce sont des intentions motrices Burloud, 1938. Bien qu’inclinant plus que rĂ©alisant, les Ă©tats de prĂ©paration Ă  l’action consistent en l’établissement de rĂ©elles dispositions Ă  agir, aboutissant, le cas Ă©chĂ©ant, Ă  des vraies actions ou inactions, comme dans l’apathie. Ce ne sont pas seulement des pensĂ©es ou des images mentales. Ils consistent d’abord en des activations neurales qui peuvent durer jusqu’au moment oĂč l’action se dĂ©ploie. L’existence de cette prĂ©paration a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©e par les expĂ©riences de Jeannerod 2006 les rĂ©seaux neuronaux actifs lors des mouvements volontaires le sont aussi quand on s’imagine faire ces mouvements. En outre, comme cela a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mentionnĂ©, la disposition Ă  l’action activĂ©e par un Ă©vĂ©nement augmente l’émission de dopamine, qui augmente la prĂ©sĂ©ance. Il y a donc correspondance entre l’évaluation de la pertinence, l’attitude motrice visant Ă  modifier ou maintenir la relation, et la forme ou la direction des mouvements qui s’ensuivent cf. ci-aprĂšs. 13 Les diffĂ©rentes dispositions Ă  l’action se distinguent par la relation instaurĂ©e ou visĂ©e. La relation visĂ©e renvoie Ă  ce que la disposition s’emploiera Ă  rĂ©aliser par l’action. Les diffĂ©rents modes de disposition Ă  l’action cf. permettent de reprĂ©senter les attitudes dont relĂšvent les diffĂ©rentes Ă©motions et ainsi de les dĂ©crire sans avoir recours aux noms d’émotions. La distinction de ces dispositions Ă  l’action est utile car chacune d’elles produit une relation sujet–objet diffĂ©rente. Les dispositions Ă  l’action participent de l’expĂ©rience subjective, contribuant Ă  la rendre diffĂ©rente d’une Ă©motion Ă  l’autre. On peut faire l’hypothĂšse qu’un nombre restreint de dispositions Ă  l’action constitue un arsenal d’Ur-emotions Frijda & Parrott, 2011. Les Ur-emotions sont des universaux abstraits, identifiables Ă  travers les cultures malgrĂ© la variabilitĂ© de leur actualisation et de leur co-occurrence avec d’autres composants du syndrome multi-componentiel que sont les Ă©motions. Ils renvoient aux homologies existant dans les diffĂ©rentes cultures, rendant ainsi inutile le postulat de l’universalitĂ© in extenso de ces syndromes multi-componentiels. Ce ne sont pas les Ă©motions dans leur totalitĂ© qui sont basiques et universelles mais plutĂŽt ces Ur-emotions. Tous les Ă©tats Ă©motionnels humains et ceux issus d’un arsenal probablement un peu diffĂ©rent dans d’autres espĂšces animales consistent en l’une ou plusieurs de ces Ur-emotions. Les bases de cet arsenal se trouvent dans les circuits anciens du cerveau, appelĂ©s autrefois le systĂšme limbique et les ganglions de la base, associĂ©s aux neurotransmetteurs correspondants Panksepp, 1998. Tableau Ă  l’action et noms d’émotions Dispositions Ă  l’action et noms d’émotions 14 Le concept de dispositions Ă  l’action trouve son origine dans le fait que, face Ă  une situation qui suscite une Ă©motion, on peut observer une variĂ©tĂ© de comportements qui paraissent servir une mĂȘme finalitĂ©. Les diffĂ©rentes actions aboutissent, dans le meilleur des cas, au mĂȘme changement de relation. En colĂšre – c’est-Ă -dire en rĂ©ponse Ă  une obstruction causĂ©e par un tiers – on peut rĂ©pondre par des coups de poing, par une insulte, ou en endommageant l’un de ses biens, tout autant d’actions qui nuisent Ă  l’antagoniste et qui peuvent le motiver Ă  mettre fin Ă  son entrave. Il y a Ă©quifinalitĂ© » des diverses actions vis-Ă -vis de l’issue visĂ©e. C’est prĂ©cisĂ©ment la diffĂ©rence entre un rĂ©flexe, par exemple la rĂ©action stĂ©rĂ©otypĂ©e du sursaut, et une Ă©motion, dont le patron de rĂ©ponses est variable en fonction des variations circonstancielles du moment [4]. Les modes de disposition Ă  l’action comprennent aussi des modes de manque explicite de prĂ©paration Ă  l’action. Il y a parfois, en effet, absence apparente de prĂ©paration Ă  l’action, comme par exemple dans l’apathie, l’indiffĂ©rence, et le dĂ©sespoir ou l’impuissance helplessness en anglais. L’inclination Ă  agir existe, mais aucune une action praticable pour rĂ©soudre la situation n’est accessible. Cela est manifeste dans ces situations qui provoquent l’anxiĂ©tĂ©, la panique, la paralysie – mais qui sont profondĂ©ment diffĂ©rentes de celles induisant la peur – ces situations de confrontation Ă  un grand danger dont on ignore d’oĂč il surgira un bombardement, un tremblement de terre ou un tsunami. Inversement, beaucoup d’émotions impliquent plusieurs dispositions Ă  l’action du reste, la plupart des rapports verbaux d’émotions en mentionnent plusieurs ; Oatley & Duncan, 1992. L’enfant s’approche d’un objet qu’il convoite, mais le fait avec rĂ©serve car il se sent observĂ©. Les dispositions Ă  l’action simultanĂ©es peuvent interfĂ©rer les unes avec les autres, s’inhiber, ou se renforcer. On tend Ă  se rĂ©frĂ©ner dans une querelle maritale parce que l’hostilitĂ© de la colĂšre rivalise avec l’affection pour son partenaire ou avec la peur de consĂ©quences dĂ©mesurĂ©es. En face d’une menace, la disposition Ă  fuir est contrariĂ©e par la disposition Ă  y faire face, voire Ă  s’en approcher disposition motivĂ©e par l’intĂ©rĂȘt liĂ© Ă  son amour-propre, par exemple. En visant deux issues en mĂȘme temps, les deux intentions se modifient, ou produisent des Ă©tats conflictuels. Ceci est au cƓur de la rĂ©gulation Ă©motionnelle Frijda, 2010, 2012 ; Frijda & Mesquita, 2000, qui n’est pas un moment qui fait suite Ă  l’émotion, mais en fait partie intĂ©grante Mesquita & Frijda, 2011. Soulignons que les dispositions Ă  l’action consistent en des structures cognitives » portant sur l’issue Ă  atteindre, des attentes sur des actions Ă  venir et des cibles. Ces structures cognitives pourraient ĂȘtre mieux spĂ©cifiĂ©es, bien qu’avec difficultĂ©, puisque, lors de leur dĂ©roulement, elles sont inaccessibles au codage verbal Jackendoff, 2007. – Actions impulsives 15 Les actions Ă©motionnelles qu’appellent les dispositions Ă  l’action visent une issue l’établissement, le maintien, ou la modification d’une relation avec l’objet. Ce ne sont pourtant pas des actions dĂ©libĂ©rĂ©es. Elles ne sont pas guidĂ©es par un but, la reprĂ©sentation prĂ©alable d’une finalitĂ© Ă  atteindre. Elles sont impulsives. Dans les distinctions opĂ©rĂ©es dans le temps entre les diffĂ©rents types de comportements, Wundt 1900 considĂ©rait que les actions qui relĂšvent des Ă©motions ne sont ni des rĂ©flexes, ni des habitudes, ni des actions volontaires, mais des Triebhandlungen, ou actions motivĂ©es ; McDougall 1923 les appelait des instincts. Ce sont des actions impulsives, des actions qui ne sont pas prĂ©cĂ©dĂ©es d’un plan ou d’un but, ni initiĂ©es par une intention prĂ©alable. Elles ne sont pas dĂ©libĂ©rĂ©es. Elles ont nĂ©anmoins une direction. Pour cela, elles n’ont pas besoin d’un but prĂ©alable parce que la recherche d’une action appropriĂ©e est dĂ©jĂ  orientĂ©e vers l’issue. Cette derniĂšre est dĂ©terminĂ©e par l’évaluation de l’évĂ©nement. Cette issue correspond Ă  l’issue comprise dans la disposition Ă  l’action sĂ©lectionnĂ©e, disposition Ă  l’action qui appelle une rĂ©ponse capable d’instaurer la relation en question. Dans la peur, en face d’une menace, on est confrontĂ© Ă  la proximitĂ© d’un danger. En consĂ©quence, on ne cherche pas une sĂ©curitĂ© future dont on peut bien ignorer oĂč elle se situe. On rĂ©pond Ă  ce qui est prĂ©sent dans la perception du moment on produit une action de protection contre un danger proche. Dans le dĂ©sir, on ne cherche pas tant Ă  s’approcher de l’objet qu’à anĂ©antir la distance qui nous sĂ©pare de l’objet et qui empĂȘche l’interaction. Dans l’amour, on suit l’affordance prĂ©sente d’intimitĂ© plutĂŽt que de se reprĂ©senter les dĂ©lices futurs. Dans la colĂšre, on trouve dans son rĂ©pertoire d’actions une action qui peut neutraliser un saligaud, plutĂŽt que de penser Ă  prĂ©server l’ordre social. L’action impulsive, donc, est contrĂŽlĂ©e non pas par un but prĂ©alable, comme l’action volontaire, mais par la disposition Ă  l’action ou les dispositions Ă  l’action le cas Ă©chĂ©ant visant Ă  faire disparaĂźtre l’objet Ă©valuĂ© nĂ©gativement, ou Ă  obtenir l’objet dĂ©sirable, ou Ă  intensifier l’interaction avec lui. Selon la signification accordĂ©e Ă  l’objet, la disposition Ă  l’action correspondante est convoquĂ©e. Le seuil de dĂ©clenchement d’une action impulsive est variable. Pour se mettre en colĂšre, il faut parfois une frustration sĂ©vĂšre ; mais parfois un lĂ©ger contretemps suffit. La diffĂ©rence dĂ©pend, entre autres, des Ă©vĂ©nements et des Ă©motions prĂ©existantes, de l’humeur du moment, c’est-Ă -dire d’une activation en deçà du seuil de la disposition de rĂ©ponse. Ces traits convergent vers la notion de prĂ©sĂ©ance, la prĂ©dominance des actions et pensĂ©es suscitĂ©es par l’émotion sur les autres activitĂ©s Frijda, 2003. 16 Les actions impulsives ne sont pas des actions spĂ©ciales. Elles trouvent leur origine, pour la plupart, parmi les actions sociales et instrumentales de la vie courante. D’autres sont créées pour solutionner un problĂšme d’interaction spĂ©cifique. La notion d’impulsivitĂ© s’applique en fait aux conditions d’apparition de l’action, appelĂ©e par la disposition Ă  l’action, cette derniĂšre imposant sa prĂ©sĂ©ance. Hormis cette propriĂ©tĂ© de prĂ©sĂ©ance, elles procĂšdent du mĂȘme processus d’apparition que celui de toute action ou pensĂ©e non rĂ©flĂ©chie et intuitive » Kahneman, 2012 ; Rietveld, 2008. La comparaison entre les rĂ©sultats attendus de l’action et ceux obtenus via le feedback de l’action guide ce processus. Autrement dit, les actions impulsives rĂ©sultent de la correspondance entre l’information cognitive et la prĂ©paration Ă  l’action obtenue lors de l’évaluation, et l’acquisition d’information nouvelle de la perception ou la pensĂ©e quand il y a des signaux d’erreur ». Des donnĂ©es montrent que ces comparaisons ont lieu dans le cortex prĂ©frontal et le cortex moteur supplĂ©mentaire Ridderinkhof Forstmann, Wylie, Burle, & van den Wildenberg, 2011. La comprĂ©hension du processus de traitement de l’information est aujourd’hui loin d’ĂȘtre complĂšte. Toutefois, pour les thĂ©ories de prĂ©diction perceptuelle et cognitive Friston, 2010, 2011 ; Clark, 2012, Ă©laborĂ©es Ă  partir des considĂ©rations thĂ©oriques de Helmholtz 1860, toute l’information constitue un immense rĂ©seau interconnectĂ© oĂč les excitations se propagent. À la suite de la thĂ©orie d’infĂ©rence inconsciente de Helmholtz, ces nouvelles thĂ©ories postulent que la perception est le rĂ©sultat d’une machine Ă  faire des prĂ©dictions ». Chaque perception ou pensĂ©e engendre des prĂ©dictions concernant l’information et/ou l’action Ă  venir, la vĂ©rification de ce qui se produit rĂ©ellement, et l’émission de signaux d’erreurs quand une discordance apparaĂźt. Les Ă©motions suivent vraisemblablement de telles procĂ©dures de traitement d’information car rien ne permet de penser qu’il existerait des procĂ©dures qui leur seraient spĂ©cifiques. 2. – SĂ©quence fonctionnelle de l’émotion 17 La sĂ©quence fonctionnelle de l’émotion peut ĂȘtre dĂ©crite de la façon suivante les processus d’évaluation transforment les Ă©vĂ©nements rencontrĂ©s en Ă©vĂ©nements pourvus, d’une part, de sens en fonction des intĂ©rĂȘts du sujet et, d’autre part, d’une valeur affective. Les Ă©vĂ©nements sont pourvus de sens en ce qu’ils requiĂšrent un changement de relation. Les Ă©vĂ©nements qui dĂ©clenchent l’émotion, entravant ou facilitant les intĂ©rĂȘts du sujet, convoquent des actions propres Ă  amĂ©liorer la situation. Une attitude motrice, sous la forme d’une disposition Ă  l’action est donc gĂ©nĂ©rĂ©e Ă  cette fin. La rĂ©quisition impose la prĂ©sĂ©ance de l’attitude motrice. La disposition Ă  l’action se traduit, le cas Ă©chĂ©ant en action impulsive bien qu’elle puisse rester Ă  l’état de seule disposition. Dans cette sĂ©quence, l’affordance Gibson, 1979 joue un rĂŽle capital. – L’affordance 18 Comme mentionnĂ© auparavant, les processus d’évaluation touchent Ă  la signification de l’évĂ©nement Ellsworth & Scherer, 2003 ce que l’évĂ©nement peut faire au sujet, peut lui apporter, lui permettre ou non de faire 
 Gibson 1979 Ă©voque Ă  ce sujet le concept d’affordance cf. Luyat & Regia-Corte, 2009, pour un exposĂ© des rĂ©centes formalisations. L’affordance du verbe to afford fournir, offrir la possibilitĂ© est la facultĂ© de l’organisme Ă  se comporter en percevant ce que l’environnement lui offre en termes de possibilitĂ©s d’actions. L’affordance initie les mouvements et leurs dispositions neuronales comme cela a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© par l’utilization behavior de patients souffrants de certaines perturbations cĂ©rĂ©brales, Lhermitte, 1983. 19 L’affordance est une propriĂ©tĂ© de la relation organisme – environnement elle est une opportunitĂ© d’action Stoffregen, 2003. Elle dĂ©pend donc Ă  la fois de l’environnement et de l’organisme considĂ©rĂ© par exemple, l’eau afforde la respiration pour le poisson mais pas pour l’humain ; le sol afforde la marche pour l’humain mais pas pour le poisson. De nombreuses affordances ont Ă©tĂ© mises en Ă©vidence expĂ©rimentalement dans les domaines de l’action motrice et de la locomotion telles que le caractĂšre passable d’une ouverture, le caractĂšre saisissable d’un objet, le caractĂšre franchissable d’un fossĂ©, etc.. Les affordances se traduisent en anglais par le suffixe ability ajoutĂ© au verbe d’action considĂ©rĂ© ex. climbability d’un escalier la grimpabilitĂ© » d’un escalier. Jusqu’à prĂ©sent, les Ă©tudes ont essentiellement portĂ© sur les affordances neutres » l’escalier, l’ouverture, etc.. Or, dans la vie quotidienne, tout sujet navigue dans un environnement qui n’est pas seulement neutre ». La relation organisme – environnement peut parfois s’avĂ©rer potentiellement nocive ou particuliĂšrement propice favorable – notamment la navigation dans le monde social, celui des interactions interpersonnelles. Aussi est-il essentiel de percevoir des objets davantage que leur grimpabilitĂ© » ou leur passabilitĂ© ». Il s’agit de percevoir comment ils constituent un obstacle ou une opportunitĂ©, une menace ou une invitation Ă  la caresse 
 autrement dit, leur valeur affective. Or, prĂ©cisĂ©ment, les processus de traitement d’information pourvoient aussi les Ă©vĂ©nements rencontrĂ©s en valeur affective. Les processus d’évaluation doublent simultanĂ©ment la signification de l’évĂ©nement d’une attitude hĂ©donique Ă  son Ă©gard. Anelli, Borghi et Nicoletti 2012 ont, de la sorte, montrĂ© expĂ©rimentalement que des objets prĂ©hensibles mais dangereux n’invitent pas Ă  s’en saisir. À caractĂšre saisissable Ă©quivalent, les temps de rĂ©action sont plus lents pour des objets dangereux. Leurs rĂ©sultats Ă©voquent donc l’existence d’affordances aversives, ces derniĂšres pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des affordances affectives » qui se traduisent par une attitude affective d’attraction ou de rĂ©pulsion vis-Ă -vis de l’évĂ©nement. Des affordances affectives sont aussi observĂ©es par Coello, Bourgeois et Iachini 2012 en matiĂšre d’accessibilitĂ© d’objets dangereux et potentiellement menaçants. L’affordance affective, propriĂ©tĂ© relationnelle du systĂšme sujet–objet [5], est l’opportunitĂ© d’action envers ou l’opportunitĂ© d’action Ă  l’encontre offerte par les objets au sujet. Une personne offensante invite Ă  ĂȘtre giflĂ©e ou toute autre forme de riposte, une personne attrayante invite Ă  ĂȘtre embrassĂ©e. 20 C’est au cƓur de cette relation sujet–objet, qui est une relation agissante, que se situe l’émotion. Dans le systĂšme indivisible que constituent l’organisme le sujet et son environnement cf. Gibson, 1979 [6], le sujet, en constante interaction avec son environnement, est Ă©galement constamment prĂȘt Ă  modifier cette interaction ; il est ainsi continuellement dans un Ă©tat de prĂ©paration Ă  l’action Frijda, 1986, 2007. L’émotion surgit quand survient un changement notable dans la relation sujet–objet organisme–environnement. Il y a Ă©motion quand il y a rupture de continuitĂ© » RimĂ©, 2005, c’est-Ă -dire une modification soudaine de l’interaction sujet–objet en cours, faisant passer la relation d’un Ă©tat Ă  un autre l’interaction est rompue ou intensifiĂ©e ou rĂ©duite, etc. Autrement dit, il y a Ă©motion quand il y a un changement de la prĂ©paration Ă  l’action. Par consĂ©quent, l’émotion est un processus d’extraction par l’action. Elle partage en cela le mĂȘme trait que la perception. Le conducteur, devant qui surgit un obstacle imprĂ©vu, ne mĂ©dite pas le coup de frein ou le coup de volant qui empĂȘchera la collision. Percevoir l’obstacle comme un danger, c’est l’apprĂ©hender comme requĂ©rant une certaine rĂ©ponse ou action un coup de frein, un coup de volant, action–rĂ©ponse qui constitue l’émotion. C’est la fameuse notion d’émeute ou d’agitation de Descartes pour qui l’émotion est un mouvement physique de l’homme face au monde et de kinĂšsis d’Aristote de fait, l’émotion ne serait pas ce qu’elle est sans son exhortation Ă  l’action ou exhortation Ă  ne pas agir, comme dans l’accablement. L’émotion incite Ă  s’approcher, ou Ă  s’en aller, ou Ă  s’interrompre, etc. La compassion incite Ă  apporter de l’aide, la honte incite Ă  se cacher, Ă  disparaĂźtre de la vue des autres 
 Or, dans la perspective de la thĂ©orie de Gibson plus rĂ©cemment formalisĂ©e par Stoffregen, 2003, 2004, notamment [7], mouvement et perception sont indissociables car la perception Ă©merge grĂące au mouvement. La perception est une saisie d’information information pickup [8] par l’action. C’est l’action qui fournit l’information [9], l’information Ă©tant ce que l’organisme fait Ă©merger de l’environnement par son action et qu’il saisit pick up. Pour Gibson, la perception est directe et ne passe pas par une reprĂ©sentation intermĂ©diaire. La perception n’est pas un processus interne d’interprĂ©tation, c’est un processus d’extraction par l’action. La dimension cinesthĂ©sique est donc centrale dans cette approche. C’est prĂ©cisĂ©ment ici que prennent place les Ă©motions. – La cinesthĂ©sie 21 Emotion et action sont Ă©troitement liĂ©es dans la mesure oĂč l’émotion peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme relevant de la perception cinesthĂ©sique. La perception ou sensibilitĂ© cinesthĂ©sique est la perception de la position du corps et des mouvements du corps [10]. Elle concerne la sensation de mouvement des diffĂ©rentes parties du corps. La cinesthĂ©sie, formĂ©e de deux racines grecques [11], est ainsi le sens du mouvement, la forme de sensibilitĂ© qui renseigne d’une maniĂšre spĂ©cifique sur la position et les dĂ©placements des diffĂ©rentes parties du corps. Traduite en termes Ă©motionnels, la cinesthĂ©sie se comprend de la façon suivante percevoir l’obstacle comme un danger, c’est l’apprĂ©hender comme requĂ©rant une certaine rĂ©ponse – un coup de volant par exemple. C’est cette rĂ©ponse, ou, plus prĂ©cisĂ©ment, sa perception cinesthĂ©sique, qui constitue l’émotion. L’expĂ©rience subjective du danger, c’est l’expĂ©rience de son corps mobilisĂ© en vue d’une certaine rĂ©ponse une prĂ©paration Ă  la fuite, ou Ă  la paralysie, ou Ă  l’attaque prĂ©ventive. Autrement dit, la phĂ©nomĂ©nologie de la peur est celle de la mobilisation du corps en vue d’une prĂ©paration Ă  la fuite ou Ă  la paralysie, ou Ă  l’attaque prĂ©ventive. L’expĂ©rience subjective de la tendresse, c’est l’expĂ©rience de son corps mobilisĂ© en vue d’étreindre ou de caresser l’autre. Dans un Ă©pisode de tendresse, nous percevons une personne comme enjoignant une caresse ou une Ă©treinte. Les Ă©motions sont alors conçues comme livrant au sujet un monde chargĂ© de valeurs, sous la forme d’objets invitant Ă  l’action. 22 Par consĂ©quent, les processus d’évaluation qui, comme on l’a vu plus haut, transforment les Ă©vĂ©nements rencontrĂ©s en Ă©vĂ©nements pourvus Ă  la fois d’une signification pour le sujet – en fonction de ses intĂ©rĂȘts – et d’une valeur affective, sont d’une nature particuliĂšre. En effet, la signification de l’objet ou de l’évĂ©nement n’est pas une Ă©valuation cognitive entendue comme un acte isolĂ© d’apprĂ©ciation intellectuelle ; c’est une forme de comprĂ©hension mĂ©diĂ©e par sa propre mobilisation corporelle. C’est ce que traduit la notion de enactive appraisal Colombetti, 2007 ou Ă©valuation Ă©nactive » [12]. L’objet attire ou repousse. Des impulsions poussent » le sujet envers ou Ă  l’écart de l’objet. Le psychologue gestaltiste Kölher 1929 considĂšre que la valeur de l’objet est tout aussi immĂ©diatement perçue que ses qualitĂ©s sensibles. Pour lui, la valeur est rĂ©quisition requiredness. Ce que l’objet requiert comme rĂ©ponse constitue sa valeur ex. la valeur danger. La valeur de l’objet provient donc de la phĂ©nomĂ©nologie corporelle comme l’affirment Deonna & Teroni 2012, la mobilisation du corps constitue l’expĂ©rience de la valeur danger ». Une offense requiert des actions pouvant la juguler ; un Ă©vĂ©nement attrayant requiert une action d’approche et d’ouverture pour bĂ©nĂ©ficier de l’objet. Aussi la perception est-elle autant un processus moteur qu’un processus sensoriel. Du reste, au niveau neuronal, les processus sensoriels et moteurs ont un codage commun Colombetti & Thompson, 2005. En effet, comme l’explique Northoff 2012, les donnĂ©es de neuro-imagerie indiquent l’existence d’une activitĂ© neuronale procĂ©dant Ă  un codage relationnel convergence intĂ©ro-extĂ©roceptive qui, en couplant corps, cerveau et environnement, permet l’assignation de propriĂ©tĂ©s subjectives et affectives Ă  des stimuli qui, autrement, demeurent objectifs et non affectifs. La perception est donc Ă©nactive ; c’est un type d’action, l’action constituant la perception Colombetti, 2007 ; NoĂ«, 2004 ; Varela, Thompson & Rosch, 1991. Au niveau psychologique, action et perception sont constitutivement enchevĂȘtrĂ©s. C’est ce qu’a soulignĂ© Kölher et d’autres psychologues avec lui Rosenthal & Visetti, 1999, 2006 ; Wallon, 1949, p. 66. D’ailleurs, lorsque les mouvements moteurs de l’individu sont inhibĂ©s, on observe une interfĂ©rence dans l’expĂ©rience Ă©motionnelle et dans le traitement de l’information Ă©motionnelle Niedenthal, 2007. Dans cette perspective, les ressentis Ă©motionnels sont les perceptions de ces dispositions Ă  l’action, c’est-Ă -dire les perceptions de l’engagement dynamique du corps sa prĂ©paration Ă  l’action dans l’interaction avec l’objet. Plus prĂ©cisĂ©ment, l’expĂ©rience phĂ©nomĂ©nologique d’une Ă©motion est la perception cinesthĂ©sique, la perception de son corps mobilisĂ© en vue de modifier, d’une certaine façon, la relation sujet–objet, la perception de la mobilisation du corps en vue d’une certaine action vis-Ă -vis de l’objet. Ainsi, cette sĂ©quence Ă©motionnelle permet de rendre compte de l’essence de ces phĂ©nomĂšnes appelĂ©s Ă©motions » leur intentionnalitĂ© et leur expĂ©rience phĂ©nomĂ©nale. Ces deux aspects sont dĂ©veloppĂ©s ci-dessous. – IntentionnalitĂ© Ă©valuative 23 Les Ă©motions sont intentionnelles, c’est-Ă -dire qu’elles sont toujours Ă  propos de quelque chose » ; elles possĂšdent nĂ©cessairement un objet [13]. Elles sont dĂ©clenchĂ©es par un Ă©vĂ©nement, une situation, une personne, un souvenir tel enfant a peur du noir, tel autre est fier de son tricycle. Il s’agit, plus prĂ©cisĂ©ment, d’une intentionnalitĂ© Ă©valuative Deonna et Teroni, 2008. Si l’enfant est fier de son tricycle, c’est qu’il a une certaine croyance Ă  propos de son tricycle qu’il est le plus beau des tricycles. Les croyances impliquĂ©es dans les Ă©motions sont d’un certain type en ce sens qu’elles relĂšvent de valeurs axiologiques. Pour les philosophes Döring, 2009 ; Goldie, 2009, ces valeurs axiologiques ne sont pas des valeurs abstraites ou des idĂ©aux vers lesquels tend l’individu. Il s’agit d’un type particulier de propriĂ©tĂ©s que l’objet exemplifie. Ces valeurs sont conçues comme des qualitĂ©s formelles des propriĂ©tĂ©s Ă©valuatives de l’objet qui suscite l’émotion. Autrement dit, certains objets illustrent – ou exemplifient – certaines valeurs. Etre jaloux d’une tierce personne c’est croire qu’elle est un rival la tierce personne exemplifie la valeur rivalitĂ© », ĂȘtre dĂ©goĂ»tĂ© Ă  la vue d’un plat d’épinards, c’est croire qu’il est immonde le plat d’épinards exemplifie la valeur immondice ». Ces valeurs sont directement liĂ©es aux intĂ©rĂȘts de la personne ; c’est pourquoi le mĂȘme malheur affectera davantage s’il frappe son enfant que s’il s’abat sur l’enfant d’un autre, bien que la valeur en jeu soit identique dans les deux cas. Chaque famille d’émotion se distingue ainsi par une valeur particuliĂšre celle de l’offense pour la colĂšre, celle du danger ou de la menace pour la peur, celle de la perte pour la tristesse et le chagrin, etc. Lazarus 1991 a forgĂ© la notion de core relational theme pour les dĂ©signer. Pour autant, on ne peut pas rĂ©duire les Ă©motions Ă  des seules croyances axiologiques. En effet, comme le soulignent Deonna et Teroni 2008, p. 52, une croyance axiologique n’est ni nĂ©cessaire, ni suffisante Ă  une Ă©motion ». Ils invoquent plusieurs raisons. PremiĂšrement, la complexitĂ© cognitive d’une attribution axiologique la rend impossible chez les trĂšs jeunes enfants et chez les animaux. Les uns comme les autres ne maĂźtrisent pas les concepts participant de ses croyances des concepts axiologiques tels que celui de danger, de rivalitĂ©, etc.. Pourtant, bien que dĂ©nuĂ©s de tels concepts, il ne fait aucun doute qu’ils ressentent des Ă©motions. DeuxiĂšmement, il n’est pas rare de ressentir une Ă©motion en l’absence de la croyance axiologique contingente relative Ă  cette Ă©motion on peut ĂȘtre persuadĂ© qu’une araignĂ©e n’est pas dangereuse et pourtant en avoir terriblement peur ; on peut ĂȘtre convaincu de n’avoir transgressĂ© aucun impĂ©ratif moral, et ĂȘtre cependant rongĂ© par la culpabilitĂ©. TroisiĂšmement, certaines croyances laissent paradoxalement de marbre fumer tue » mentionne le paquet de cigarette. Oui, le fumeur le croit volontiers. Pourtant, il n’éprouve aucune peur absence d’émotion en prĂ©sence de la croyance axiologique. Enfin, le rapport entre l’émotion et la valeur peut ĂȘtre anormal, comme lorsqu’on se rĂ©jouit du malheur d’autrui Dumouchel, 2002. Par consĂ©quent, on ne peut pas considĂ©rer les Ă©motions comme de simples » jugements de valeurs, de simples phĂ©nomĂšnes intellectuels. L’émotion, ou plus exactement la disposition Ă  l’action, apparaĂźt ainsi comme un principe d’extraction spontanĂ© de la valeur. Autrement dit, la nature des processus d’évaluation ne relĂšve pas de jugements cognitifs tels qu’entendus, par exemple, par le modĂšle des processus composants Grandjean & Scherer, 2009. La nature de l’évaluation est Ă©nactive. – PhĂ©nomĂ©nologie 24 En sus de son intentionnalitĂ©, l’émotion se caractĂ©rise par sa dimension phĂ©nomĂ©nale. Une Ă©motion est quelque chose que l’on ressent ressentir le vide absolu dans la tristesse, ressentir le besoin impĂ©rieux de disparaĂźtre sous terre dans la honte, se sentir rongĂ© par la convoitise, se sentir excitĂ© et dĂ©bordant d’énergie, paralysĂ© et incapable de penser rationnellement 
 Les psychologues parlent Ă  ce sujet d’expĂ©rience subjective. Dans le langage courant du reste, le terme Ă©motion » dĂ©signe en premier lieu cette expĂ©rience subjective je ressens une Ă©motion. La description du contenu » de l’expĂ©rience subjective est souvent trĂšs ardue. Pour en rendre compte, le recours Ă  la dimension corporelle est frĂ©quent avoir des bouffĂ©es de chaleur, sentir sa gorge se nouer, son cƓur battre Ă  tout rompre, etc. Ainsi, l’idĂ©e que l’émotion consistait en une perception viscĂ©rale s’est imposĂ©e Ă  la suite de la thĂ©orie pĂ©riphĂ©rique de James-Lange. Seulement, comme l’ont montrĂ© les psychologues tout au long du XXe siĂšcle, l’émotion ne peut pas ĂȘtre rĂ©duite Ă  la seule perception des modifications physiologiques. Tout d’abord, en matiĂšre de sensations corporelles, les diverses Ă©motions sont ressenties trĂšs diffĂ©remment Ă  travers les nombreuses cultures. En Belgique, la tristesse se caractĂ©rise par un nƓud dans la gorge et des sensations gastro-intestinales RimĂ©, Philippot, & Cisamolo, 1990 tandis qu’en Équateur, elle se manifeste par un douloureux mal de tĂȘte et des palpitations cardiaques Le Breton, 1998. Les Français, rĂ©alisant qu’ils ont commis un impair, sentent leur cƓur s’arrĂȘter de battre et le rouge leur monter au front Lelord et AndrĂ©, 2001 tandis que les Chewong Malaisie expriment leur honte par le fait que leur foie est tout rĂ©trĂ©ci. Quant aux Samoans PolynĂ©sie ou aux Ifaluks MicronĂ©sie, ces peuples ne rapportent aucune sensation corporelle lorsqu’ils dĂ©crivent une Ă©motion donnĂ©e Mesquita et Frijda, 1992. De plus, au-delĂ  du fait que des diffĂ©rences interculturelles existent dans la façon de ressentir physiquement les Ă©motions, les recherches psychophysiologiques sur la viscĂ©roception ont montrĂ© que les sensations corporelles ne pouvaient pas ĂȘtre dĂ©terminĂ©es par des changements physiologiques rĂ©els puisqu’on n’a jamais pu Ă©tablir de corrĂ©lation significative entre les sensations corporelles et des changements neurovĂ©gĂ©tatifs objectifs par exemple, le rythme cardiaque mesurĂ© par Ă©lectrocardiogramme ; Edelmann & Baker, 2002. En rĂ©alitĂ©, l’ĂȘtre humain est incapable de viscĂ©roception 
 ce qui signifie que, plutĂŽt que de correspondre Ă  des modifications physiques sous-jacentes, les sensations corporelles sont en fait la traduction de reprĂ©sentations cognitives culturelles appelĂ©es schĂšmes psychophysiologiques Philippot, 1997 [14]. À ceci s’ajoutant que les recherches psychophysiologiques aient Ă©tĂ© incapables d’établir des configurations physiologiques spĂ©cifiques de chaque Ă©motion et que la thĂ©orie pĂ©riphĂ©rique s’est trouvĂ©e dans l’incapacitĂ© de rendre compte de la dimension intentionnelle des Ă©motions c’était la principale objection des thĂ©ories cognitives Ă  son Ă©gard, l’idĂ©e selon laquelle l’émotion serait la perception de sensations internes a Ă©tĂ© abandonnĂ©e. 25 L’expĂ©rience subjective constitue l’un des composants majeurs de l’émotion. Cette expĂ©rience consciente de l’émotion reflĂšte les modalitĂ©s Ă©valuation, intĂ©rĂȘts, prĂ©sĂ©ance 
 non conscientes sous-jacentes, bien qu’elle ne le fasse qu’en partie et gĂ©nĂ©ralement Ă  l’insu du sujet. En effet, la plupart de ces modalitĂ©s passent inaperçues comme Bargh 1997 entre autres l’a montrĂ© dans ses travaux. Ou encore, le sujet attribue sa rĂ©ponse par exemple une prĂ©fĂ©rence Ă  une modalitĂ© qui en rĂ©alitĂ© n’en est pas responsable. Cette attribution erronĂ©e repose sur des prĂ©conceptions cognitives. Ainsi, dans les expĂ©riences de Nisbett & Wilson 1977 la prĂ©fĂ©rence pour l’un des deux stimuli deux linges identiques sur un prĂ©sentoir n’était pas attribuĂ©e Ă  sa cause rĂ©elle sa localisation sur le cĂŽtĂ© droit de l’étalage, mais Ă©tait attribuĂ©e Ă  d’autres raisons. Ces donnĂ©es conduisent certains auteurs Ă  considĂ©rer l’expĂ©rience subjective de l’émotion comme un Ă©piphĂ©nomĂšne superflu, dont le rĂŽle n’est pas essentiel dans le processus Ă©motionnel LeDoux, 1996. Les raisons pour lesquelles cette vue est dĂ©cidĂ©ment incorrecte sont exposĂ©es ci-aprĂšs. – Les niveaux de conscience dans l’expĂ©rience subjective 26 L’expĂ©rience consciente a un rĂŽle important dans les Ă©motions. Tout d’abord, sans expĂ©rience consciente il n’y a pas d’action ou mouvement intentionnel spontanĂ© Dehaene & Naccache, 2001 ; Weiskrantz, 1997. Des patients blindsight, c’est-Ă -dire dont la cĂ©citĂ© est due Ă  des sections de la rĂ©tine, peuvent discriminer correctement des stimuli parvenant Ă  ces sections quand on les invite Ă  deviner ce qui pourrait s’y trouver. Il en est de mĂȘme quand la cĂ©citĂ© est causĂ©e par interfĂ©rence par backward masking. Les patients peuvent Ă©ventuellement rĂ©pondre correctement quand on leur demande de deviner. NĂ©anmoins, ces directives sont essentielles, car si on ne lui demande pas de deviner, le sujet n’est pas spontanĂ©ment curieux vis-Ă -vis de ce qu’il ne voit pas. Voir consciemment et ĂȘtre curieux une capacitĂ© de premiĂšre importance, mĂȘme pour une souris ou un merle ! En deuxiĂšme lieu, l’inspection visuelle par le regard prolonge la durĂ©e de rĂ©ception de l’information, la quantitĂ© d’information reçue, et l’étendue des rapports verbaux Ă  autrui Baars, 1997. De plus, en prĂ©sence de stimuli agrĂ©ables ou intĂ©ressants, des actions pour augmenter leur rĂ©ception sont produites, comme quand on fait couler le vin autour de sa langue ou que l’on regarde encore et encore une personne attrayante. Ces actions ne sont pas vaines. Ce sont des actions appelĂ©es mouvements d’acceptation » Frijda, 1986. Elles forment ou renforcent un lien affectif et une inclination Ă  retourner Ă  l’interaction. Ce phĂ©nomĂšne s’observe aux niveaux les plus bas des fonctions cognitives, comme l’enfant sans cortex cĂ©rĂ©bral qui sourit en tenant un bĂ©bĂ© dans ses bras Merker, 2007. Ces enrichissements d’information dans la mĂ©moire ou le souvenir – et les sentiments donc – trouvent probablement leur base dans la rĂ©currence d’activitĂ©s neurales dans les mĂȘmes rĂ©seaux de neurones Edelman & Tonino, 2000 ; Lamme, 2006. Enfin, un dernier argument est celui de la recherche des plaisirs et le fait de prendre le temps et l’initiative de les expĂ©rimenter. Il n’y aurait aucune raison d’entreprendre des activitĂ©s qui procurent du plaisir assister Ă  des spectacles, faire du sport, s’engager dans des interactions amicales si on n’éprouvait aucun sentiment en les pratiquant 
 La raison de ces plaisirs provient de la satisfaction des intĂ©rĂȘts concernĂ©s, lesquels sont dĂ©finis par les Ă©tats du sujet ou du monde en question. L’inverse est vrai pour la douleur. Elle signale l’absence de satisfaction des intĂ©rĂȘts, ou l’entrave Ă  leur satisfaction. Aristote, dans son Éthique Ă  Nicomaque, a prĂ©sentĂ© la raison des sentiments. Son explication reste valable. Les sentiments Ă©lĂ©mentaires – plaisir, douleur, dĂ©sir – forment les moniteurs du fonctionnement du systĂšme animal en gĂ©nĂ©ral, et rĂ©sument le bilan du fonctionnement de toutes les fonctions en cours d’opĂ©ration Frijda, 2007. 27 Le recours au terme consciente » nĂ©cessite quelques prĂ©cisions. L’émotion procĂšde de niveaux de conscience diffĂ©rents Tcherkassof & Mondillon, 2013. Ces niveaux de conscience sont dits anoĂ©tique, noĂ©tique, et autonoĂ©tique Philippot, Douilliez, Baeyens, Francart, & Nef, 2003 [15]. Lorsqu’elle relĂšve d’un niveau de conscience anoĂ©tique, l’émotion n’accĂšde pas Ă  la conscience elle est non consciente. Elle est suscitĂ©e par un antĂ©cĂ©dent non conscient, c’est-Ă -dire que l’évĂ©nement qui cause l’émotion est inconscient. L’émotion est bien prĂ©sente car on en observe l’influence au plan cognitif au niveau du raisonnement, de la catĂ©gorisation, des infĂ©rences, de la prise de dĂ©cision, etc. ; cf. Damasio, 1995, qui a dĂ©montrĂ© le rĂŽle clĂ© des Ă©motions dans les processus de dĂ©cision ; voir aussi Channouf, 2006, pour une revue. De plus, certains de ses composants sont activĂ©s on observe des manifestations physiologiques ou comportementales, par exemple. Cependant, la personne n’est pas capable de verbaliser sa rĂ©action Ă©motionnelle au moment oĂč elle se produit » et ne rapporte aucune expĂ©rience subjective Ă©motionnelle. Ainsi, l’évaluation d’une boisson par des participants qui indiquent ne rien ressentir de particulier mais qui ont Ă©tĂ© soumis Ă  une induction Ă©motionnelle sans qu’ils en soient conscients Ă©tait congruente avec la valence de l’induction Winkielman & Berridge, 2004. L’émotion peut aussi relever d’un niveau de conscience dit noĂ©tique, sorte de conscience Ă©motionnelle phĂ©nomĂ©nologique immĂ©diate et non rĂ©flexive Block, 2007. Par exemple, en matiĂšre de perception visuelle, le piĂ©ton, marchant dans la rue tout en Ă©tant absorbĂ© dans une discussion et pourtant esquivant les obstacles arbres, bancs publics, bornes Ă  incendie, etc., prouve l’existence d’une conscience des obstacles. Toutefois, le piĂ©ton n’a pas conscience de ces obstacles, il n’en prend pas conscience et ne les Ă©vite pas sciemment et sera par exemple incapable de rappeler par la suite les obstacles rencontrĂ©s. Ce type de conscience a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© empiriquement par Dehaene, Changeux, Naccache, Sackur et Sergent 2006. Des Ă©tudes en neuro-imagerie leur ont permis de cerner un Ă©tat d’activitĂ© prĂ©conscient transitoire au cours duquel l’information est potentiellement accessible, sans que le sujet y accĂšde consciemment cf. aussi Lamme, 2006. En matiĂšre Ă©motionnelle, ce niveau de conscience constitue la forme la plus commune de l’expĂ©rience Ă©motionnelle et caractĂ©rise l’expĂ©rience Ă©motionnelle des jeunes enfants notamment. L’expĂ©rience subjective apparaĂźt diffuse et inarticulĂ©e. Elle n’est pas verbalisable. Elle s’apparente, par exemple, Ă  l’expĂ©rience directe du goĂ»t du vin, c’est-Ă -dire qu’elle relĂšve de la seule sensation ou qualia. La personne n’identifie pas l’émotion qui l’affecte, tout comme le piĂ©ton n’identifie pas les obstacles. Elle est immergĂ©e dans son rapport Ă  l’objet ici et maintenant Frijda, 2005. C’est une conscience Ă©motionnelle irrĂ©flĂ©chie dans laquelle la personne et l’objet de l’émotion sont indissolublement unis Sartre, 1939. Un truisme phĂ©nomĂ©nologique caractĂ©rise ce niveau de conscience le monde ne semble pas comme ci ou comme ça ; il est comme ci ou comme ça – vivre dans un enfer oĂč il n’y a aucun moyen de s’échapper. Dans le bonheur, le monde n’apparaĂźt pas comme s’il Ă©tait rempli de gens bons et beaux ; les gens sont bons et beaux. Ce niveau de conscience favorise la mise en Ɠuvre de processus d’attributions afin de donner du sens Ă  ce qui est ressenti Schachter & Singer, 1962 ; Weiner, 1986 faisant alors passer l’expĂ©rience subjective au niveau autonoĂ©tique. La conscience d’ĂȘtre le sujet d’une Ă©motion clairement identifiĂ©e rĂ©sulte de processus autonoĂ©tiques ; c’est lorsque la personne prend conscience qu’elle est dans un Ă©tat Ă©motionnel particulier. Dans ce cas, elle peut verbaliser son Ă©tat Ă©motionnel je suis vraiment trĂšs en colĂšre ». Il s’agit d’une conscience rĂ©flexive dans laquelle l’expĂ©rience Ă©motionnelle est davantage articulĂ©e l’un des ou plusieurs composants de l’émotion devient l’objet de rĂ©flexion. La personne prĂȘte attention Ă  ses propres Ă©tats et les interprĂšte selon la thĂ©orie naĂŻve des Ă©motions Ă  laquelle elle souscrit. Cette thĂ©orie naĂŻve comporte les diffĂ©rents scripts en vigueur dans la culture de la personne et toutes les considĂ©rations de sens commun concernant le rĂŽle des pensĂ©es, des sensations corporelles, des inclinations comportementales, etc., au sujet des Ă©motions. Ainsi, Lambie et Marcel 2002 notent que les expĂ©riences subjectives de peur, d’anxiĂ©tĂ© et de tristesse sont davantage dĂ©crites par les Chinois, comparativement aux AmĂ©ricains blancs de classe moyenne, en termes de sensations corporelles et de concomitants interpersonnels et ne le sont jamais en termes de caractĂ©ristiques intrapsychiques comme des pensĂ©es par exemple. En revanche, les descriptions des Ă©motions que font les Samoans ou les Ifalukiens n’incluent aucune rĂ©fĂ©rence Ă  des corrĂ©lats physiologiques Mesquita & Frijda, 1992. 3. – Les manifestations de l’émotion 28 La notion de disposition Ă  l’action devient plus explicite lorsqu’on examine les actions occasionnĂ©es par des Ă©vĂ©nements Ă©motionnels, et en particulier en examinant les expressions faciales et corporelles. Pour de nombreux auteurs de l’école nĂ©o-darwinienne amĂ©ricaine par exemple Ekman, 1982 ; Tomkins, 1984, l’interprĂ©tation de ces expressions » est souvent celle d’actions de communication servant Ă  informer autrui de son Ă©motion. Mais il est plus appropriĂ© de leur donner une tout autre interprĂ©tation. Il faut considĂ©rer ces mouvements comme des actions, ou parties d’actions, qui servent Ă  Ă©tablir ou modifier une relation avec un objet ClaparĂšde, 1928 ; Dewey, 1894 ; Frijda, 1986 ; Kafka, 1950 ; McDougall, 1923 ; Ribot, 1907 ; Sartre, 1939 ; Wundt, 1900. – L’expression Ă©motionnelle comme attitude relationnelle 29 Les Ă©motions se conçoivent difficilement sans leur dimension expressive. Les actions dĂ©terminĂ©es par les dispositions Ă  l’action montrent que les Ă©motions ne sont pas que des perturbations internes, comme Descartes l’avait bien relevĂ©. Elles reprĂ©sentent des phĂ©nomĂšnes se dĂ©roulant entre un sujet et un objet, qu’il soit rĂ©el ou imaginĂ©. Elles relĂšvent d’attitudes envers cet objet, dans la perspective de Bull 1951 et de Deonna et Teroni 2012, ou de positions adoptĂ©es envers l’objet Frijda, 1953, des attitudes qui peuvent se manifester dans des actions rĂ©elles. Les dispositions ne sont pas des attitudes se dĂ©ployant au sein du sujet. Elles ne se dĂ©ploient pas dans le sujet. Elles se dĂ©ploient entre le sujet et l’objet. On essuie une remarque offensante et on y rĂ©pond par une action destinĂ©e Ă  blesser l’offenseur et Ă  le dĂ©courager de persister dans son action. Les dispositions Ă  l’action instituent un certain type de relation avec l’environnement. C’est pourquoi l’émotion est un processus relationnel. Elle se dĂ©roule entre le sujet et l’objet. Elle est dans cette relation agissante. 30 Le terme expressif » signifie que la comprĂ©hension du comportement implique la comprĂ©hension de la signification du comportement. L’observateur ne perçoit pas le comportement expressif comme un mouvement vain ou insignifiant. Comme l’ont soulignĂ© les approches gibsonienne, mais aussi gestaltistes et phĂ©nomĂ©nologiques, en matiĂšre de perception, la signification est inhĂ©rente au phĂ©nomĂšne expressif. Elles indiquent par lĂ  le caractĂšre sĂ©miotique de la perception, c’est-Ă -dire que ce qui est perçu l’est toujours comme expression qui fait sens » Visetti & Rosenthal, 2006. Tout comportement est porteur de sens, il vĂ©hicule des significations, c’est pourquoi il est dit expressif ». De quelle façon ? Tout d’abord, la Gestalt psychologie a mis en exergue le fait que l’enchaĂźnement des mouvements est pourvu d’organisation unitaire Kölher, 1929. La conduite d’une personne est organisĂ©e de maniĂšre Ă  concorder avec l’organisation de son projet motivationnel en cours. Il y a continuitĂ© de ses intentions. Cette organisation est perçue par autrui, c’est-Ă -dire que le comportement exprime » cette organisation. Les mouvements apparaissent comme un courant cohĂ©rent de faits visuels. Plus prĂ©cisĂ©ment, le comportement expressif se prĂ©sente sous la forme d’un flux continu et, par consĂ©quent, en tant que flux continu, il parvient Ă  l’observateur comme un tout » Toniolo, 2009. Son caractĂšre cinĂ©tique est fondamental la dynamique motrice du comportement expressif participe de son organisation. Toute rupture de continuitĂ© de ce flux, c’est-Ă -dire toute modification du fil » de la conduite, traduit la mise en place d’une nouvelle organisation motivationnelle, d’un nouvel Ă©tat intentionnel. Cette discontinuitĂ© est comprise comme telle par l’observateur. Notons que la discontinuitĂ© ne doit pas seulement ĂȘtre conçue comme un changement brutal ou radical du flux comportemental. La rupture de continuitĂ© se traduit aussi par le changement de rythme et/ou d’intensitĂ©. Lambie et Marcel 2002 Ă©voquent Ă  cet Ă©gard les qualitĂ©s prosodiques » des comportements Ă©motionnels. Comme le souligne Kölher 1929, l’expression Ă©motionnelle partage les caractĂ©ristiques de l’expression musicale. De la mĂȘme façon que les indications de mouvement, de phrasĂ© et de nuance figurant sur la partition permettent Ă  l’interprĂšte de confĂ©rer toute son expression Ă  la musique, mouvement, phrasĂ© et nuance confĂšrent toute son expressivitĂ© au comportement. En musique, le mouvement ou tempo dĂ©signe l’allure Ă  laquelle une mĂ©lodie doit ĂȘtre interprĂ©tĂ©e. Il correspond au rythme de battement de mĂ©tronome allegro animĂ© par exemple. Le phrasĂ©, lui, se rapporte aux fluctuations dynamiques les changements de tempo accelerando par exemple. De mĂȘme, dans le domaine comportemental, le mouvement expressif peut durer ou non, peut apparaĂźtre brusquement ou plus graduellement. Au fur et Ă  mesure que s’installe le souvenir de l’injustice dont elle a Ă©tĂ© victime, la personne marchera avec une vitesse croissante, au rythme de son indignation grandissante. Dans la dynamique musicale, les nuances dĂ©signent la variation d’intensitĂ© d’une note ou d’un accord, d’une phrase, etc. sforzando c’est-Ă -dire accentuation soudaine d’intensitĂ© par exemple. Les termes crescendo et diminuendo correspondent aux changements progressifs d’intensitĂ©. La personne exaspĂ©rĂ©e de devoir rĂ©pĂ©ter sa rĂ©ponse Ă  son auditeur inattentif la criera violemment en derniĂšre instance. Ainsi, les propriĂ©tĂ©s temporelles du mouvement de mĂȘme que celles relatives Ă  ses nuances renvoient au mode intentionnel du comportement expressif. 31 Le caractĂšre intentionnel du comportement expressif renvoie au fait que le comportement est saisi comme interactif. La perception du mouvement est la perception d’une relation [16]. En situation rĂ©elle, l’observateur perçoit le sujet comme se comportant dans un contexte donnĂ© et comme rĂ©agissant Ă  ce contexte c’est-Ă -dire le systĂšme sujet–objet. Aussi le sujet est-il perçu comme interagissant avec son environnement, comme rĂ©pondant activement Ă  quelque Ă©vĂ©nement de son environnement comme prĂȘtant attention Ă  quelque chose, comme ayant un mouvement de recul face Ă  quelque chose 
. Lorsqu’on voit que les yeux d’une personne s’orientent dans une direction particuliĂšre, ce qui se trouve dans cette direction est aussitĂŽt mis en rapport avec ses yeux, son visage et l’ensemble de sa personne. Autrement dit, les traits du visage du sujet et/ou la position des membres de son corps sont pourvus d’un contenu intentionnel. Par exemple, des yeux grands ouverts et des sourcils levĂ©s ne sont pas de simples globes luisants surmontĂ©s d’une touffe de poils. Ils sont pourvus de rĂ©fĂ©rence intentionnelle ces yeux regardent quelque chose ou quelqu’un. Par consĂ©quent, la signification d’un comportement expressif expression faciale ou posturale correspond Ă  son caractĂšre intentionnel », c’est-Ă -dire impliquant une relation entre un sujet et un objet vers lequel le sujet s’oriente. Kölher 1929 souligne que cette mise en relation sujet–objet est l’un des principes perceptifs mis en avant par la Gestalt psychologie le groupement perceptif. Cela est Ă©galement vrai lorsque, par exemple, la personne s’écarte. Ici encore, la rĂ©fĂ©rence Ă  un objet apparaĂźt clairement Ă  l’observateur. Si la personne s’écarte, c’est qu’elle Ă©vite quelque chose. Le sujet est perçu comme rĂ©pondant activement Ă  quelque Ă©vĂ©nement de son environnement et non comme un-individu-exprimant-une-Ă©motion » c’est-Ă -dire comme signalant quelqu’état Ă©motionnel interne. Du reste, la perception de la signification Ă©motionnelle n’est pas d’ordre sĂ©mantique, elle n’implique pas nĂ©cessairement l’attribution d’un Ă©tat interne. Les enfants de quatorze mois donc non verbalisĂ©s de l’étude de Gergely, Bekkering et KirĂĄly 2002 dĂ©gageaient l’intention des actions qu’ils observaient chez des adultes pour Ă©laborer leurs propres actions cf. aussi Rossano, 2012. L’expression perçue ne va donc pas au-delĂ  du fait perceptuel. Comme l’affirme Toniolo 2009, le comportement expressif donne lieu Ă  une connaissance subjective au sens phĂ©nomĂ©nologique du terme. Il parvient Ă  la conscience de celui qui le perçoit comme un donnĂ© immĂ©diat exempt de mĂ©diation conceptuelle ». Ainsi, le visage ou les gestes d’autrui ne sont pas vus comme isolĂ©s mais comme une Gestalt, c’est-Ă -dire une-personne-en-mouvement-dans-une-certaine-situation » et interprĂ©tĂ©e comme telle. L’intentionnalitĂ© qui est, comme on l’a vu plus haut, au cƓur de l’émotion est Ă©galement au cƓur de l’interprĂ©tation de son expression. C’est pourquoi l’on peut avancer que la signification reconnue dans un comportement expressif est la prĂ©paration Ă  l’action du sujet, c’est-Ă -dire la façon dont il se relie ou ne se relie pas Ă  son environnement Ă  un moment donnĂ©. En effet, le comportement expressif est perçu immĂ©diatement dans sa dimension intentionnelle. De fait, lorsqu’on compare le taux reconnaissance d’expressions faciales d’émotions mesurĂ©e soit par l’assignation de modes de dispositions Ă  l’action soit par celle de noms d’émotions, les rĂ©sultats montrent que les taux de reconnaissance sont Ă©quivalents Tcherkassof, 1999 ; Tcherkassof & de Suremain, 2005. La reconnaissance de la signification d’un comportement expressif correspond donc Ă  la reconnaissance de la prĂ©paration du sujet Ă  Ă©tablir une relation avec l’environnement, et surtout Ă  la reconnaissance de la forme de la relation approcher, rejeter, se cacher, se soumettre. De la sorte, Ă©motion et comportement expressif sont Ă©troitement liĂ©s car les Ă©motions, prĂ©cisĂ©ment, sont des dispositions Ă  l’action. 32 Les phĂ©nomĂšnes expressifs les gestes, la dĂ©marche, les jeux de physionomie, le ton de la voix, la prosodie reflĂštent toute la complexitĂ© des dispositions Ă©motionnelles le mĂ©lange d’attrait et de rĂ©pulsion, de curiositĂ© et de mĂ©fiance, une bienveillance mĂȘlĂ©e de froideur, une cordialitĂ© un peu dĂ©daigneuse, etc. On peut rire d’un trait d’humour sans se dĂ©partir tout Ă  fait de son angoisse d’un bilan de santĂ© ; on peut s’attrister du malheur d’autrui sans se dĂ©partir tout Ă  fait de son bonheur d’ĂȘtre enceinte. L’expression Ă©motionnelle peut se comparer Ă  un langage dont les rĂ©flexes, tombĂ©s pour la plupart sous la dĂ©pendance de la volontĂ©, en composeraient le vocabulaire et dont la syntaxe, naturelle chez l’animal, serait chez l’ĂȘtre humain, en grande partie socialisĂ©e. Par exemple, lorsqu’une personne peu ou pas familiĂšre s’approche de lui, l’enfant soit dĂ©tourne son regard, soit s’éloigne, soit se dissimule derriĂšre les jupes de sa mĂšre. DĂšs que l’on cesse de s’occuper de lui, il jette de temps Ă  autre un regard furtif du cĂŽtĂ© de l’intrus. Le sens apparent de cette conduite est trĂšs clair et se perçoit directement ce n’est pas tant une rĂ©action de timiditĂ© ou de peur qu’une rĂ©action de dissimulation. Pour Burloud 1938, il s’agit trĂšs probablement lĂ  d’une rĂ©action instinctive accordĂ©e, dans le passĂ© ancestral, Ă  l’expĂ©rience de longues gĂ©nĂ©rations d’individus qui ont appris Ă  leurs dĂ©pens le danger de se livrer naĂŻvement Ă  autrui, prĂ©dateur en puissance. Ainsi, des correspondances fonctionnelles Ă©tablies par la mĂ©moire, par les habitus et par l’hĂ©rĂ©ditĂ© relient un comportement expressif aux dispositions Ă©motionnelles qu’il manifeste extĂ©rieurement voir aussi Oatley et Jonhson-Laird, 1987. Bien que l’expression Ă©motionnelle puisse se comparer Ă  un langage, les signes qui composent ce langage n’appellent pas une lecture analytique. Les comportements expressifs ne sont pas tout d’abord saisis dans leur morphologie, morphologie qui serait ensuite interprĂ©tĂ©e. Les expressions faciales, par exemple, ne sont pas de simples suites d’unitĂ©s d’actions cf. les Actions Units du FACS d’Ekman et Friesen, 1978 dont la configuration morphologique Ă  un instant t serait le prototype d’une Ă©motion donnĂ©e et par consĂ©quent identifiĂ©e comme telle. Les conduites expressives, expressions faciales comprises, rĂ©organisent le champ de l’observateur et Ă©tablissent une Gestalt, comme la succession de notes de musiques Ă©tablit une mĂ©lodie. C’est pourquoi mĂȘme l’émotion d’expressions inauthentiques » peut malgrĂ© tout ĂȘtre reconnue. Ainsi, Guillaume Duchenne de Boulogne, neurologue du XIXe siĂšcle, explique dans son ouvrage sur l’expression des passions que l’artiste ayant façonnĂ© la fameuse sculpture antique du Laocoon, exposĂ©e au musĂ©e du Vatican, a commis une erreur de modelage puisqu’aucun visage ne saurait exprimer l’expression Ă©motionnelle arborĂ©e. En effet, aucune contraction musculaire ne saurait la produire. Il rectifie la faute » en prĂ©sentant une statue ayant une tĂȘte identique mais dont le visage est modelĂ© en respectant la physiologie des mouvements expressifs de la face. Sa dĂ©monstration prĂȘte Ă  rĂ©flexion bien qu’aucun systĂšme d’analyse objectif ne puisse coder les Ă©lĂ©ments faciaux discordants d’un visage tel que celui du Laocoon, n’importe qui est pourtant en mesure de reconnaĂźtre la douleur morale et le dĂ©sespoir qu’il exprime admirablement 
 – L’émotion un patron de rĂ©ponses multi-componentielles 33 Concevoir l’émotion comme patron de rĂ©ponses multi-componentielles permet de rendre compte de la grande variĂ©tĂ© des manifestations Ă©motionnelles. Dans le langage courant, le mot Ă©motion » est utilisĂ© pour dĂ©signer des rĂ©ponses manifestant l’excitation vigoureuse du systĂšme nerveux autonome et autres mouvements vĂ©hĂ©ments comme des grimaces faciales, gestes prononcĂ©s des mains, gesticulations des bras, courir Ă  toute vitesse, donner des coups de poing, fracasser des plats, crier Ă  voix haute 
 Mais les cinq modalitĂ©s de base peuvent se manifester de façons bien diffĂ©rentes. Il y a autant de manifestations simples et subtiles qu’il y en a de grossiĂšres, amples ou violentes. Certaines peuvent ĂȘtre Ă©laborĂ©es, d’autres fragmentaires un battement de paupiĂšres en rĂ©ponse Ă  une remarque dĂ©nigrante, un froncement des sourcils Ă  peine perceptible lors d’un souvenir douloureux, l’interruption de ses pensĂ©es pour regarder briĂšvement dans le vide, ou un simple regard foudroyant adressĂ© Ă  son contradicteur lors d’une controverse. Le plus dissimulĂ© des composants est celui des rĂ©actions limitĂ©es aux actions neuronales, comme celles observĂ©es et enregistrĂ©es lors des expĂ©riences de Jeannerod 2006, et qui ne se manifestent peut-ĂȘtre que seulement au sujet Ă  travers ses sentiments conscients. L’occurrence d’une Ă©motion peut ne consister qu’en une seule action impulsive, ou en une suite d’actions qui partagent la mĂȘme modification de relation, comme dans une querelle oĂč insultes, reproches, coups et menaces s’enchaĂźnent. Les suites d’actions peuvent manifester une prĂ©sĂ©ance radicale, ou montrer une certaine retenue ou contrĂŽle, celle qui adoucit les reproches et modĂšre la violence ou transforme la brutalitĂ© de l’approche Ă©rotique en la rendant douce et gentille. Les actions peuvent Ă©galement ne consister qu’en une seule fraction d’action, comme les yeux devenant juste humides ou l’attitude du corps seulement un peu tendue. Une expĂ©rience d’émotion peut encore ĂȘtre limitĂ©e Ă  des expĂ©riences conscientes de l’évaluation d’un Ă©vĂ©nement ou d’une disposition Ă  l’action, sans qu’il n’y ait aucune activitĂ© motrice. C’est le cas lors de l’observation attentive des mouvements d’autrui, qui donne lieu aux activitĂ©s de neurones de miroir » Rizzolatti et al., 1999, et lors des Ă©motions raffinĂ©es » Frijda & Sundararajan, 2007, c’est-Ă -dire des Ă©motions entiĂšrement virtuelles, suscitĂ©es lors de l’imagination d’une action ou Ă©voquĂ©es par l’empathie avec une personne perçue ou par une description verbale Frijda, 2013. 34 L’ Ă©motion » peut dĂšs lors ĂȘtre dĂ©finie par des manifestations prononcĂ©es, comme les grandes agitations, autant que par des manifestations bien moins saisissantes voire modestes, mais traduisant toujours l’une des modalitĂ©s de base. Ainsi, certains Ă©pisodes de chagrin sont trop grands pour les larmes ; certaines marques d’amour ne se manifestent que par une caresse fugace ou par une attention et une rĂȘverie que la passion seule peut donner » Madame de La Fayette, La princesse de ClĂšves. Quoi qu’il en soit, le mot Ă©motion » est gĂ©nĂ©ralement rĂ©servĂ© pour les rĂ©ponses multi-componentielles d’une durĂ©e plus ou moins brĂšve – entre quelques secondes et plusieurs jours. C’est la durĂ©e des rĂ©ponses aiguĂ«s telles que les excitations du systĂšme nerveux autonome, les dispositions Ă  l’action et autres engagements interactifs avec un antĂ©cĂ©dent Ă©motionnel. 35 Mais les effets de telles rĂ©ponses ne se limitent pas Ă  leur phase aiguĂ«. Elles laissent des traces cognitives et sociales durables. De fait, un prolongement caractĂ©ristique de tout Ă©pisode Ă©motionnel est le partage social des Ă©motions qui s’en ensuit quasi inĂ©vitablement RimĂ©, 2009. Elles entraĂźnent aussi des changements dans la relation Ă  l’objet. La rencontre avec l’ami avec qui l’on vient de se quereller est dorĂ©navant plus rĂ©servĂ©e. On pourrait appeler ces traces des attitudes affectives latentes ». Le patron d’évaluation prĂ©alable Ă  l’épisode Ă©motionnel est dorĂ©navant modifiĂ©. Ce nouveau patron suscite dĂ©sormais une nouvelle disposition Ă  Ă©prouver certaines Ă©motions – ou attitudes corporelles – envers l’objet. La seule mention du nom de l’ami provoque maintenant une froideur qui n’existait pas avant. 4. – Conclusion 36 La psychologie oscille depuis toujours entre une approche physiologique de l’émotion et une approche intellectualiste, nĂ©gligeant ainsi, dans la vie affective, ce qui est authentiquement affectif. Dans la vie courante, le terme Ă©motion dĂ©signe en premier lieu des phĂ©nomĂšnes expĂ©rientiels extra » ordinaires. Comme l’ont soulignĂ© Aristote ou Descartes, ces phĂ©nomĂšnes sont marquĂ©s par une dimension cinesthĂ©sique qui leur est caractĂ©ristique. En effet, les ressentis Ă©motionnels sont des perceptions de l’engagement dynamique du corps dans l’interaction. Pourtant, la qualitĂ© cinesthĂ©sique des Ă©motions a toujours Ă©tĂ© dĂ©laissĂ©e par la plupart des thĂ©ories psychologiques. Cet article prĂ©sente les arguments plaidant en faveur d’un modĂšle perceptif de l’émotion qui trouve sa place entre une vision naturaliste et une vision intellectualiste. Ce modĂšle perceptif, qui s’inscrit dans une conception relationnelle du concept d’émotion, explicite le lien entre intentionnalitĂ© et phĂ©nomĂ©nologie, deux dimensions des Ă©motions que les thĂ©ories psychologiques ont jusqu’à prĂ©sent peinĂ© Ă  concilier. Il accorde un rĂŽle central Ă  la cinesthĂ©sie, faisant de l’émotion une relation sujet–objet transitoire conçue dans un systĂšme perception–action Warren, 2006. 37 Cette contribution propose ainsi des arguments en faveur de l’idĂ©e que les Ă©motions sont des attitudes corporelles exprimant la relation du sujet Ă  l’objet Ă©motionnel. Ces arguments sont basĂ©s sur les rĂ©centes avancĂ©es des sciences cognitives notamment en matiĂšre de cognition incarnĂ©e. Ces avancĂ©es dictent l’abandon d’une description catĂ©gorielle en faveur d’une description fonctionnelle des Ă©motions. En effet, le recours au concept de fonction » permet de dĂ©laisser celui de substance » auquel Ernst Cassirer 1908 avait recours et Ă  sa suite de nombreux psychologues. La psychologie d’inspiration naturaliste a fait de l’émotion une substance, substance qui saisit » la personne. L’émotion ne saisit pas. Elle n’envahit pas. Elle ne s’installe pas en transit ». L’émotion s’incarne. Elle se matĂ©rialise sous la forme d’une relation Ă  l’objet. L’émotion est l’attitude prise vis-Ă -vis de l’objet qui requiert cette rĂ©ponse, elle est la disposition Ă  l’action requise par l’objet. Les Ă©motions sont ainsi des relations transitoires, ce sont des rapports Ă  l’objet Ă  un moment donnĂ©. L’attitude adoptĂ©e constitue le rapport Ă  l’objet instaurĂ© par la personne. L’attitude est une mise en relation ; et la perception de l’attitude est la perception de cette relation. C’est pourquoi tout comportement a un sens, sens qui est saisi par l’observateur. Le sens n’est pas surajoutĂ© l’enfant qui pleure son doudou perdu n’est pas un enfant qui exprime » sa tristesse », c’est un enfant dĂ©sespĂ©rĂ© par cette perte. La tristesse n’est pas une substance qui viendrait saisir l’enfant et s’exprimer Ă  ses dĂ©pens ». Les pleurs de l’enfant relĂšvent d’une sĂ©miose, c’est-Ă -dire un ensemble signe–contexte–signification » Rosenthal & Visetti, 2010. Le comportement expressif de l’enfant traduit son attitude, sa relation Ă  l’objet, qui est ici une relation de perte. 38 Les avancĂ©es actuelles des sciences cognitives soulignent le soubassement moteur des Ă©motions et Ă©tayent la conception relationnelle prĂ©sentĂ©e ici. L’approche neuro-phĂ©nomĂ©nale soutenue par Northoff 2012, en particulier, Ă©largit le concept de cognition incarnĂ©e en dĂ©fendant l’idĂ©e que les Ă©motions sont constituĂ©es de la relation triadique environnement–corps–cerveau. Les donnĂ©es issues des recherches en neuro-imagerie sur les mĂ©canismes neuronaux sous-tendant les Ă©motions montrent ainsi que la relation entre l’environnement, le corps et le cerveau est constitutive de l’expĂ©rience subjective Ă©motionnelle. De sorte que les diffĂ©rentes Ă©motions ou expĂ©riences subjectives Ă©motionnelles reflĂštent les diffĂ©rentes relations sujet–objet, c’est-Ă -dire les diffĂ©rentes relations au monde du sujet, dont les termes pour les dĂ©signer varient selon les cultures humaines. 39 Ce que le langage courant dĂ©signe par Ă©motion » sont des ensembles de phĂ©nomĂšnes comportementaux et expĂ©rientiels. Dans cet article, les noms d’émotions – joie, tristesse, peur, etc. – pourraient disparaĂźtre. Ce que ces noms du langage courant visent Ă  indiquer est ici remplacĂ© par les modalitĂ©s et fonctions sous-jacentes. Cette approche permet de dĂ©passer la controverse de la dĂ©finition de l’émotion dans laquelle la psychologie s’est longtemps enlisĂ©e. Aucune dĂ©finition ne pourra jamais inclure tous les exemplaires Ă©motionnels, car il est impossible de fournir des descriptions uniformes complĂštes des exemplaires de tristesse », colĂšre », peur », honte », et de leurs Ă©quivalents dans d’autres langages. Il n’est pas possible non plus de fournir des taxonomies exhaustives d’exemplaires discrets. C’est ce qu’ont notamment soulignĂ© Barrett 2006, Russell 2003 et Scherer 2005. Dans la prĂ©sente approche du processus Ă©motionnel, les notions de modalitĂ©s ou de fonctions peuvent ĂȘtre appliquĂ©es Ă  diffĂ©rents niveaux d’analyse, du social au neuronal en passant par le niveau interactionnel. 40 Reçu le 29 mai 2013. 41 RĂ©vision acceptĂ©e le 25 novembre 2013. Notes [1] Remerciements. Les auteurs tiennent Ă  remercier les experts anonymes pour leurs prĂ©cieux commentaires qui leur ont permis d’amender le texte original.

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croyance que tout objet a une ame