UnprĂ©nom n’est pas seulement donnĂ©, il est avant tout destinĂ© Ă  ĂȘtre portĂ©. On se rend bien compte qu’aux pĂ©riodes de grande migration vers le continent, les Corses francisaient leur prĂ©nom si cela n’était pas fait au moment de la dĂ©claration en mairie. Dans notre Ăźle, le prĂ©nom avait une vocation premiĂšre : la perpĂ©tuation

Introduction 1Dans l’ombre des laiteries de l’appellation Roquefort durant presque un siĂšcle, les fromages des bergers-fromagers corses sortent depuis les annĂ©es 80 d’une existence domestique qui les confinait jusqu’ici Ă  des transactions locales dominĂ©es par des relations d’interconnaissances familiales et villageoises. Suite Ă  l’arrĂȘt de la collecte des laits Ă  Roquefort » et Ă  la faveur de la croissance touristique, de nombreux Ă©leveurs, jusqu’ici livreurs de laits, ont transformĂ© leur lait pour une production fermiĂšre bĂątie Ă  partir des savoir-faire fromagers locaux. 1 TPE trĂšs petites entreprises ; PME petites et moyennes entreprises. 2Dans le mĂȘme temps, une vingtaine de TPE dont quelques PME1 de taille rĂ©gionale, ont pris en charge une partie de la transformation des laits livrĂ©s Ă  Roquefort pour la fabrication de fromages de factures diverses, plus ou moins inspirĂ©s de la tradition, et destinĂ©s Ă  l’approvisionnement de marchĂ©s urbains et extĂ©rieurs Ă  l’üle Casabianca & Prost 1999. L’appel Ă  produire plus, engendrĂ© par une demande largement insatisfaite, conduit aujourd’hui Ă  un foisonnement de types de produits et de marques qui s’inspirent tout autant des productions fromagĂšres traditionnelles types rĂ©gionaux que des grands standards technologiques caillĂ©s lactiques, pĂątes molles, pĂątes pressĂ©es etc.. Ce dynamisme commercial tend Ă  donner une image brouillĂ©e du patrimoine fromager insulaire qui risque de nuire Ă  sa rĂ©putation. 3Le succĂšs commercial obtenu gĂ©nĂšre des conflits entre les producteurs fermiers, les Ă©leveurs-livreurs et les entreprises laitiĂšres. Les tensions portent sur la lĂ©gitimitĂ© Ă  utiliser l’image des fromages de l’üle, mais aussi sur les cadres mis en place pour dĂ©finir une identitĂ© fromagĂšre lĂ©gitime » des productions corses. La crĂ©ation d’une interprofession n’a pas dĂ©bouchĂ© sur des compromis, et les justifications dĂ©ployĂ©es sur le choix des composantes qui comptent pour la dĂ©finition des fromages ne dĂ©passent pas les conflits. Aucune vĂ©ritable controverse ne parvient Ă  dĂ©finir la place Ă  accorder aux pratiques d’élevage, au type de lait cru ou pasteurisĂ©, Ă  leurs caractĂ©ristiques, aux pratiques de transformation susceptibles de fournir un cadre pour la dĂ©finition des fromages Millet 2017. C’est dans ce contexte que trois dossiers de certification officielle de l’origine ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s Ă  l’INAO. Cependant, ces dĂ©marches qui s’inspirent de trois types de fromages traditionnels, loin d’enclencher une dynamique de coopĂ©ration vertueuse, fournissent pour l’heure un cadre aux conflits entre les tenants d’une production typique et fermiĂšre et les tenants d’une valorisation Ă©conomique de la rĂ©putation fromagĂšre de la Corse de plus grande ampleur Sorba et al., 2016. 4L’article interroge les tentatives de construction d’une origine corse par les acteurs professionnels et non professionnels engagĂ©s dans la reconnaissance des fromages de l’üle, suite Ă  l’arrĂȘt de la fabrication du roquefort Ă  partir des laits corses. Il analyse les modes d’existence des fromages, les formes d’organisation, les valeurs, les composantes et les objets qui soutiennent les diverses entreprises de qualification. 5La premiĂšre partie de l’article prĂ©sente le contexte initial Ă  partir duquel va s’ériger la question de la reconnaissance des fromages. Elle s’attache Ă  identifier les modes d’existence des fromages traditionnels pendant l’ùre Roquefort. La deuxiĂšme partie dĂ©crit le foisonnement des entreprises, des types et des marques de fromages, suite au retrait des laiteries de Roquefort. La troisiĂšme partie prĂ©sente les enjeux liĂ©s aux dynamiques de qualification de l’origine, les conflits et les controverses qu’elles engendrent. Dans une derniĂšre partie, des pistes de discussions sur la qualification de l’origine gĂ©ographique sont proposĂ©es au regard des nouveaux enjeux alimentaires. Du mode d’existence des fromages traditionnels sous l’ùre Roquefort Une communautĂ© agropastorale, ses fromages et ses rĂ©seaux 6Nous connaissons peu de choses sur les fromages, leurs caractĂ©ristiques, les pratiques de fabrication, leur distribution spatiale, leurs Ă©changes Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur de l’üle Ă©changes commerciaux via la diaspora et leur Ă©volution au cours des deux derniers siĂšcles. Les seuls travaux disponibles dĂ©crivent une consommation paradoxale dans laquelle le fromage constitue un pilier de l’alimentation sans qu’on lui reconnaisse, semble-t-il, le statut alimentaire Ă  la hauteur de ce qu’il est aujourd’hui. Le produit est rĂ©duit Ă  un accompagnement du pain ». Tous se passe comme si le fromage souffrait du stigmate adressĂ© au berger, et par lui aux petits ruminants, notamment Ă  la chĂšvre. C’est ce que suggĂšre Pesteil qui note que, dans le questionnaire de l’an X, les maires interrogĂ©s Ă©vitent de prĂ©ciser les usages liĂ©s Ă  la fabrication fromagĂšre Pesteil 2016. 7L’omniprĂ©sence des fromages dans l’alimentation insulaire quotidienne des Corses ne peut ĂȘtre remise en cause Ravis Giordani 2001. Mais Ă  la diffĂ©rence du brocciu fromage au lactosĂ©rum maintes fois dĂ©crits dans les rĂ©cits de voyage et les chroniques locales, souvent avec emphase, le fromage ne semble pas digne de figurer parmi les aliments honorĂ©s sur les tables corses. Ces pratiques d’échange des fromages Ă©taient encore communes Ă  la fin du XXĂšme siĂšcle. 8Ricciardi-Bartoli 1992 nous rapporte un tĂ©moignage obtenu dans les annĂ©es 70 auprĂšs d’une villageoise les bergers venaient au village et nous achetions 50 kg de fromages pour l’annĂ©e, mais ça ne suffisait pas toujours, alors on achetait Ă  l’épicerie des fromages du continent, de la Vache qui rit ou du GruyĂšre ». Ce tĂ©moignage donne une indication sur le statut du produit en indiquant sa gĂ©nĂ©ricitĂ© et sa substituabilitĂ© par des produits extĂ©rieurs et ici de laits d’autres espĂšces. 9Des travaux d’enquĂȘtes Ă©tablis sur la base de tĂ©moignages oraux et Ă©crits ont tentĂ© de dĂ©gager quelques traits des Ă©changes et des usages des fromages au siĂšcle dernier Sorba & Biancarelli 2017. Dans les villages, les familles s’approvisionnaient localement et les populations des deux villes, Ajaccio et Bastia, achetaient leurs fromages auprĂšs de marchands ambulants Figure 1. Selon la pĂ©riode de l’annĂ©e, les produits Ă©taient achetĂ©s frais, Ă  quelques semaines, ou prĂȘts Ă  ĂȘtre consommĂ©s. AchetĂ©s frais, ils Ă©taient placĂ©s dans des caves puis dans une caisse a media » pour un report de consommation. Les soins apportĂ©s aux fromages permettaient de rĂ©aliser une soudure entre les pĂ©riodes de production. Figure 1 Marchands de fromage du Niolu dĂ©but XIXe 2 Cette description sommaire n’intĂšgre pas, faute d’élĂ©ments suffisants, les Ă©changes commerciaux de ... 10L’économie du produit s’inscrivait dans un registre que l’on peut qualifier de domestique Ă  l’intĂ©rieur duquel l’usager participait, Ă  la suite du berger-fromager, au travail de transformation du produit de fromagerie en aliment. L’usage des produits, consommĂ©s en l’état ou cuisinĂ©s, se faisait ainsi dans la continuitĂ© des pratiques de caillage du lait. Dans l’üle et Ă  l’extĂ©rieur de l’üle, les fromages sont dĂ©signĂ©s par le nom du producteur, son appartenance familiale et son village2. Au sein de la communautĂ© des producteurs et des usagers, nul n’est besoin de qualifier les fromages que l’on s’offre le plus souvent, dont on connaĂźt la forme, le format, le goĂ»t et Ă  propos desquels les jugements sont faits avec la prudence qui sied Ă  la rĂ©ciprocitĂ© des Ă©changes. 11À cĂŽtĂ© de la production assurĂ©e par les bergers-fromagers, un artisanat reposant sur quelques affineurs est signalĂ© notamment au cours du XXe siĂšcle Ă  Calinzana. Il consistait Ă  rĂ©munĂ©rer en nature ou en espĂšces des tĂąches d’affinage, confiĂ©es la plupart du temps Ă  des femmes de la rĂ©gion9. Cette activitĂ© n’a cependant pas dĂ©bouchĂ© sur une organisation artisanale ou industrielle de la production du fromage Ă©ponyme. 12En tout Ă©tat de cause, la question de la reconnaissance des fromages corses n’est pas posĂ©e durant une grande partie du XXe siĂšcle. Les Ă©changes se rĂ©alisent sans la nĂ©cessitĂ© d’énoncer les qualitĂ©s des fromages qui demeurent dans une forme de gĂ©nĂ©ricitĂ© alimentaire. Dans l’ombre de Roquefort 13Sans bouleverser l’organisation rĂ©glĂ©e des Ă©changes domestiques des fromages corses, l’organisation industrielle de la collecte des laits effectuĂ©e par Roquefort transforme en profondeur l’économie laitiĂšre insulaire et les modes d’existence des fabrications fromagĂšres locales. Figure 2 Laiteries et aires de collecte Espinasse, 1931 14De 1893, date de l’installation de la premiĂšre laiterie aveyronnaise Louis Rigal Ă  Lumio nord-est de l’üle, jusqu’au dĂ©sengagement de la marque en 1980, l’économie laitiĂšre insulaire est placĂ©e sous un monopole de collecte. À l’exception de la production laitiĂšre de montagne, la quasi-totalitĂ© des laits de brebis est transformĂ©e sur place en fromages blancs. Ces derniers sont ensuite expĂ©diĂ©s dans les caves de l’Aveyron pour ĂȘtre affinĂ©s en Roquefort. En 1962, au plus fort de la collecte, les laiteries de Roquefort traiteront 12 000 tonnes de fromage blanc fabriquĂ© Ă  partir de laits achetĂ©s Ă  des prix infĂ©rieurs Ă  ceux pratiquĂ©s dans l’Aveyron Figure 2 Vabre 2010. 15Un tel systĂšme Ă©conomique laisse peu de place Ă  la transformation fromagĂšre locale, le berger autrefois fromager n’est plus qu’un livreur de lait, perdant ainsi de son prestige, ses compĂ©tences de fromager ne sont plus valorisĂ©es » Delfosse & Prost 1998. La production fromagĂšre locale est rĂ©duite durant presque tout le XXe siĂšcle, Ă  l’utilisation de laits de chĂšvre non achetĂ©s par l’industriel ou de laits de producteurs transhumants. Figure 3 Laiterie Roquefort du village de Soriu Haute-Corse 16L’absence de concurrence et le dĂ©tournement des laits vers des fabrications extĂ©rieures Ă  la tradition fromagĂšre insulaire sont Ă  l’origine de l’établissement d’un marchĂ© captif exercĂ© sur les matiĂšres premiĂšres. L’omniprĂ©sence des industriels aveyronnais et le confinement domestique des fromages locaux expliquent en partie l’absence de certification officielle, dans une Ăźle pourtant fortement marquĂ©e par le pastoralismeMillet 2017. Le dĂ©sengagement des industriels aveyronnais 17Suite Ă  une prĂ©sence de prĂšs d’un siĂšcle, la marque Roquefort se dĂ©sengage en 1980 du bassin laitier corse Delfosse & Prost 1998. Le fameux Roquefort SociĂ©tĂ© ne sera plus fabriquĂ© Ă  partir de laits en provenance de l’üle. DĂšs lors, l’économie laitiĂšre insulaire se structure autour de trois types d’activitĂ©s 18-Le retrait des industriels n’est que partiel, une laiterie moderne est construite par la SociĂ©tĂ© des Caves dans le nord de l’üle dans laquelle seront fabriquĂ©s des produits dits de diversification », dont la Feta. L’attractivitĂ© touristique de la Corse et l’existence d’une population habituĂ©e Ă  la consommation de fromages de brebis n’échappent pas aux responsables de la SociĂ©tĂ© des Caves et ils entendent bien diversifier leur gamme en y ajoutant des productions inspirĂ©es des fromages locaux, dont le Corsica ». 19Ensuite, la libĂ©ration partielle des laits, consĂ©cutive au dĂ©sengagement de l’AOC, favorise le dĂ©veloppement d’entreprises de transformation laitiĂšre insulaires. La moitiĂ© des laits rĂ©coltĂ©s par Roquefort est dĂ©sormais collectĂ©e par les laiteries locales. L’arrĂȘt de de la fabrication de fromages de marque Roquefort-SociĂ©tĂ© stoppe l’hĂ©gĂ©monie de la SociĂ©tĂ© des Caves, conduit Ă  une concurrence et Ă  une augmentation des prix du lait de brebis dont vont tirer parti les Ă©leveurs-apporteurs. Les autres laiteries, quant Ă  elles, s’agrandissent Ă  la faveur du marchĂ© des fromages de type corse, qui ne cesse de croĂźtre. 20Enfin, une consĂ©quence majeure du dĂ©sengagement va ĂȘtre la conversion de nombreux Ă©leveurs-apporteurs Ă  la production fromagĂšre fermiĂšre. Celle-ci va se faire Ă  partir des savoir-faire locaux et pour la fabrication des fromages traditionnels. Ce point est d’importance pour comprendre les enjeux actuels de reconnaissance et de certification de l’origine. En effet, la rapiditĂ© de la conversion vers des fabrications traditionnelles, sans encadrement technique dĂ©diĂ©, dĂ©montre la persistance de savoirs locaux et une rĂ©appropriation par voie de transmission familiale et de voisinage. 21Si aucune Ă©tude n’a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă  ce jour sur les modalitĂ©s d’apprentissage de ces producteurs convertis Ă  la production fermiĂšre, on constate une distribution gĂ©ographique non alĂ©atoire des savoirs fromagers sur le territoire insulaire. Des aires gĂ©ographiques se dessinent au sein desquelles on note la prĂ©valence d’un type technologique. 22Ainsi, durant le siĂšcle dernier, le mode d’existence des fromages corses repose sur la production et la circulation de produits rĂ©gies par des usages communautaires. L’origine des fromages corses ne fait pas dĂ©bat. Les produits sont littĂ©ralement encastrĂ©s dans la sociĂ©tĂ© villageoise Granovetter 1985. Le jugement de la qualitĂ© des produits semble contenu dans les usages et circule par des Ă©changes d’interconnaissances. Ce sont les flux de laits qui constituent le centre de l’économie laitiĂšre conventionnelle. Suite au dĂ©sengagement de l’AOP roquefort, les fromages traditionnels et leurs attachements locaux vont rĂ©apparaĂźtre au-devant de la scĂšne aux cĂŽtĂ©s d’autres productions qui vont reconfigurer les Ă©changes marchands. La reconnaissance des fromages est dĂ©sormais au centre des enjeux de la qualification et, plus gĂ©nĂ©ralement, de la structuration de la filiĂšre. 23Nous allons voir comment la libĂ©ration des laits, prĂ©cĂ©demment livrĂ©s aux laiteries dĂ©diĂ©es Ă  la fabrication du roquefort, et l’émergence des producteurs fermiers, ont produit l’ouverture et la confrontation des fromages traditionnels Ă  de nouvelles configurations des Ă©changes. La Corse une origine aux identitĂ©s fromagĂšres multiples La persistance de pratiques fromagĂšres traditionnelles et territoriales 
 3 Cinq types de fromages correspondant aux berceaux de production traditionnels sont retenus u ca ... 24Au tournant des annĂ©es 80, la production fermiĂšre est repĂ©rable autour des types » traditionnels prĂ©sentant un mĂȘme air de famille » et une mĂȘme provenance territoriale3. En effet, le long sĂ©jour de roquefort en Corse ne s’est pas traduit par la perte des savoir-faire fromagers locaux Prost et al. 1996. Nous avons vu que les laiteries de roquefort ne collectaient pas l’ensemble des laits produits. Les laits de chĂšvre, les laits produits l’étĂ© en montagne et les laits destinĂ©s Ă  la fabrication de fromages rĂ©servĂ©s Ă  l’alimentation familiale ont assurĂ© la continuitĂ© des fabrications traditionnelles. Mais, si les nĂ©o-installĂ©s n’ont pas fabriquĂ© de roquefort ou un produit dĂ©rivĂ©, c’est aussi parce que les fromages traditionnels Ă©taient tenus » par les clientĂšles locales par leurs usages, leurs goĂ»ts. Les choix technologiques se rĂ©vĂšlent ĂȘtre le fruit d’une inscription dans une culture technique qui connecte les pratiques de fabrication et les usages de consommation sensu lato approvisionnement, conservation, pratiques culinaires et sociabilitĂ© alimentaire, etc.. 
mais une identitĂ© commerciale aujourd’hui brouillĂ©e 25Si les Ă©changes domestiques sont aujourd’hui en partie dĂ©litĂ©s, la personne du producteur ne disparait pas pour autant des transactions. Le berger-fromager, son identitĂ© et ses liens avec la sociĂ©tĂ© locale, notamment avec le village, sont mĂ©diĂ©s par des Ă©quipements marchands conventionnels, notamment par les Ă©tiquettes apposĂ©es sur les fromages. Tout se passe comme si la personnalisation des transactions de la pĂ©riode antĂ©rieure se prolongeait sur les marchĂ©s de proximitĂ©. Les Ă©tals se peuplent d’une multitude de rĂ©fĂ©rences commerciales particularisĂ©es par les patronymes. 26Les entreprises fromagĂšres adoptent quant Ă  elles des technologies standards, fondĂ©es sur la pasteurisation des laits. On trouve dans les commerces des productions fermiĂšres issues des pratiques fromagĂšres locales mais Ă©galement des grands standards de fromagerie tommes, crottins, bĂ»ches, fromages aux herbes, etc. Figure 4. L’adoption croissante de pratiques fromagĂšres d’introduction rĂ©cente et le dĂ©litement des pratiques traditionnelles convergent vers une Ă©rosion du patrimoine fromager insulaire et de sa diversitĂ©. Figure 4 La variĂ©tĂ© des fromages corses en Libre-Service Sorba, 2007 27La diversification de l’offre mais aussi de la demande, alimentĂ©e par le tourisme et une forte Ă©conomie rĂ©sidentielle, font que les Ă©changes ne sont plus captifs des relations domestiques. En diversifiant les technologies, les producteurs captent de nouvelles clientĂšles et crĂ©ent de nouveaux liens commerciaux Cochoy 2004. Il s’agit de satisfaire une demande, en cours de changement, Ă  la recherche Ă  la fois de produits typiques et de standards fromagers. 28La demande en fromages corses est maximale l’étĂ© au moment mĂȘme oĂč la production laitiĂšre insulaire est quasi nulle. Alors que les fromages fermiers sont vendus dans leur quasi-totalitĂ© avant juillet, la production des entreprises fromagĂšres ne parvient pas Ă  satisfaire la demande touristique estivale. A noter que les entreprises fromagĂšres assurent la plus grande partie des ventes rĂ©alisĂ©es sur les marchĂ©s extĂ©rieurs Ă  l’üle. Ainsi, en dĂ©pit de l’absence de toute qualification formelle, officielle ou mĂȘme locale et, par consĂ©quent, de toute information apportĂ©e aux consommateurs sur les qualitĂ©s des produits, les fromages corses se vendent bien. Les reconfigurations sociales et commerciales en cours fragilisent l’identitĂ© des fromages corses regroupĂ©e dĂ©sormais autour de la seule banniĂšre corse. 29C’est ainsi que dans cette pĂ©riode qui suit le retrait de Roquefort-SociĂ©tĂ©, une identitĂ© des fromages se construit par dĂ©faut, Ă  partir de dĂ©nominations sans lien avec la tradition fromagĂšre de l’üle et ses territoires. Les types traditionnels sont dĂ©signĂ©s par des catĂ©gories technologiques ou par des catĂ©gories rĂ©glementaires. Les administrations et les producteurs adoptent eux-mĂȘmes des dĂ©signations telles que pĂątes pressĂ©es », pĂątes molles », croĂ»tes lavĂ©es », croĂ»tes fleuries » ou encore, dans un registre rĂ©glementaire diffĂ©rent, les produits fermiers » ou les fromages laitiers ». Le plus Ă©tonnant est que ces catĂ©gories gĂ©nĂ©riques sont souvent intĂ©grĂ©es Ă  la description associĂ©e Ă  l’origine en lieu et place des dĂ©nominations locales. Une gĂ©nĂ©ricitĂ© extĂ©rieure qui aboutit Ă  une existence sans nom propre et Ă  une image brouillĂ©e, qui s’oppose Ă  toute possibilitĂ© d’attribution de qualitĂ©s en rapport avec l’origine gĂ©ographique. Mise en visibilitĂ© et dĂ©nomination de types de fromages territoriaux 30Loin d’ĂȘtre au cƓur des enjeux, la dĂ©finition de l’origine des fromages corses n’est pas traitĂ©e. Les produits ne sont pas connectĂ©s aux conditions d’élevage et aux caractĂ©ristiques des laits, pourtant originales races locales, mode d’élevage, savoirs de conduite. En Ă©vitant de qualifier les fromages sui generis, tels qu’ils sont reconnus dans les berceaux de production, les organisations de producteurs se privent des appuis nĂ©cessaires Ă  leur reconnaissance au-delĂ  de leur territoire. L’évocation allĂ©gorique est de mise et les qualitĂ©s des fromages corses semblent aller de soi. Le dĂ©litement des relations entre producteurs et connaisseurs locaux conduit au dĂ©ploiement de caractĂ©ristiques construites Ă  partir d’un Ă©quipement promotionnel et marchand inspirĂ© d’une image gĂ©nĂ©rique des fromages corses et des clichĂ©s qui l’accompagnent figure 4 Sorba & AĂŻt Mouloud 2014. 31C’est dans ce contexte marquĂ© par l’ignorance, voire la dĂ©nĂ©gation, des fromages locaux de la part des organisations professionnelles que la foire rĂ©gionale aux fromages fermiers de Venacu organise en 2001 la premiĂšre Ă©dition du Concours RĂ©gional des Fromages Fermiers de Corse. Le choix du lieu n’est pas neutre. Venacu, haut lieu du pastoralisme insulaire, lĂ©gitime le dispositif auprĂšs de la profession et de la sociĂ©tĂ© locale. La lĂ©gitimitĂ© du concours est clairement patrimoniale. Elle se fonde sur l’idĂ©e que le patrimoine fromager est l’affaire de tous les Corses, professionnels et non professionnels. Le concours Ă©largit l’exercice collectif de dĂ©finition des qualitĂ©s des fromages Ă  partir du goĂ»t des amateurs et connaisseurs locaux, producteurs et non producteurs, constituĂ©s en jury rĂ©gional Figure 5. Figure 5 Concours rĂ©gional des fromages fermiers de Corse Sorba, 2019 4 Il faut noter que, jusqu’ici, la littĂ©rature spĂ©cialisĂ©e française et internationale ne faisait que ... 32L’idĂ©e d’une typicitĂ© territoriale naĂźt et se concrĂ©tise autour des cinq types de fromage dont la rĂ©putation est la plus vivace et la plus assurĂ©e4. La dĂ©finition des types dĂ©bute par l’élaboration d’un descriptif sensoriel Ă©volutif qui s’appuie sur des dĂ©gustations prĂ©paratoires au concours lui-mĂȘme. Figure 6 SĂ©lection de fromages par berceau de production Sorba, 2011 33Le jury rĂ©gional s’engage dans une construction progressive des territoires fromagers en mobilisant la notion de berceau de production » Figure 6. 34Les acteurs ont bien conscience que la fragmentation commerciale - et technologique - du patrimoine fromager insulaire fragilise la reconnaissance de l’origine et potentiellement la rĂ©putation des produits Sorba 2017. Cependant, le choix des composantes communes pour la dĂ©finition de l’origine corse est loin d’ĂȘtre simple. Les acteurs en prĂ©sence L’interprofession laitiĂšre une reconnaissance institutionnelle 35L’Interprofession LaitiĂšre Ovine et Caprine de Corse ILOCC est créée en 1995 avec un fort soutien de l’Etat. Pour la premiĂšre fois, la profession fromagĂšre insulaire fait l’objet d’une reconnaissance Ă©tablie en dehors du giron roquefort. L’Interprofession est formellement constituĂ©e de trois collĂšges le collĂšge des entreprises laitiĂšres 18 PME et TPE produisant 70% de la production fromagĂšre de l’üle, celui des Ă©leveurs apporteurs qui leur fournissent le lait et, enfin, celui des producteurs fermiers qui reprĂ©sente 350 exploitations produisant 30 % de la production fromagĂšre insulaire. 5 En 2020, le prix du litre de lait de brebis est en moyenne de 1,30€ en Corse, de 0,90€ dans l’Aveyr ... 36Avec l’interprofession, l’Etat et sa reprĂ©sentation rĂ©gionale, la DRAAF Direction RĂ©gionale de l’Agriculture et de la ForĂȘt entendait doter la filiĂšre d’une organisation permettant de rĂ©guler le marchĂ© des laits et de pacifier les relations entre les diffĂ©rents opĂ©rateurs, devenues tendues suite aux importations de lait. Une pratique particuliĂšrement lucrative du fait de l’écart des prix du lait5, notamment avec la Sardaigne distante de seulement quelques kilomĂštres. Une proximitĂ© qui met en tension constante le systĂšme fromager dans son ensemble du fait des possibilitĂ©s d’importation offertes aux laiteries. À noter que les fromages sont vendus en Corse Ă  un prix supĂ©rieur Ă  la Sardaigne, mais dans une moindre mesure que les laits achetĂ©s deux fois plus chers. La crĂ©ation de l’association des producteurs fermiers Casgiu Casanu 6 Au plan rĂ©glementaire, les fromages fermiers DĂ©cret 2007-628 sont dĂ©finis dans les termes suivant ... 37Dans une rĂ©gion oĂč l’existence de bergers-fromagers et la pratique de la vente directe sont particuliĂšrement importantes et anciennes, la crĂ©ation d’une association de producteurs fermiers est tardive. L’association Casgiu Casanu » est créée Ă  la foire de Venacu en 1999 pour dĂ©fendre les producteurs fermiers, face notamment aux entreprises fromagĂšres. L’association prend en charge, non pas la dĂ©finition des fromages traditionnels, mais la reconnaissance du statut de producteur fermier ». Il s’agit par-lĂ  de valoriser la diversitĂ© des productions fermiĂšres face Ă  la standardisation industrielle ». L’identitĂ© fermiĂšre revendiquĂ©e s’appuie Ă©galement sur la dĂ©fense de valeurs Ă©thiques. La profession de foi de l’association souligne que les productions fermiĂšres sont de taille humaine », que la proximitĂ© des Ă©changes » constitue un gage de solidaritĂ© entre les producteurs et les consommateurs ». Cependant, si la mention fromage fermier » impose de fait la provenance corse des laits utilisĂ©s, elle ne pose pas d’obligation formelle vis-Ă -vis de la tradition fromagĂšre locale et ne constitue donc ni une preuve ni une reconnaissance de l’origine des fromages6. 38L’interprofession laitiĂšre est, dĂšs le dĂ©part, le siĂšge de dĂ©saccord sur les composantes de l’identitĂ© des fromages corses du cĂŽtĂ© des entreprises fromagĂšres, il est attendu de la certification officielle des fromages une augmentation de l’efficacitĂ© Ă©conomique des entreprises en augmentant notamment la productivitĂ© laitiĂšre des exploitations d’élevage. Du cĂŽtĂ© des producteurs fermiers, l’enjeu est la prĂ©servation d’une agriculture paysanne » fondĂ©e sur une production laitiĂšre locale et durable ». Conflits sur les composantes productives de l’identitĂ© fromagĂšre des produits 39L’insuffisance des volumes de lait produits en Corse au regard de la demande estivale en fromages constitue la 1Ăšre cause des conflits entre les producteurs fermiers et les entreprises fromagĂšres. La plus grande productivitĂ© des Ă©levages demandĂ©e par les entreprises fromagĂšres est justifiĂ©e par l’insuffisance de la production laitiĂšre insulaire d’étĂ©. De lĂ , l’importation des laits Ă  cette pĂ©riode est prĂ©sentĂ©e comme une nĂ©cessitĂ© vis-Ă -vis de l’entreprise et de l’emploi. 40Le raisonnement est quantitatif et la question de l’origine des laits et de leur qualitĂ© spĂ©cifique n’est pas abordĂ©e, de mĂȘme que leur contribution Ă  l’expression des caractĂ©ristiques des fromages insulaires. Les laits sont maintenus dans une gĂ©nĂ©ricitĂ© muette et demeurent substituables. Aucune stratĂ©gie concertĂ©e n’est Ă©laborĂ©e au sein de l’interprofession pour fonder les laits et les fromages sur l’origine, au sens dĂ©fini par l’INAO, c’est-Ă -dire en tant que combinaison de facteurs naturels et humains ». 41Ce qui constitue l’enjeu principal est l’usage commercial de la rĂ©fĂ©rence Ă  la Corse sur les Ă©tiquettes des fromages. La valorisation collective des atouts dont disposent les filiĂšres ovines et caprines insulaires pratiques pastorales, l’existence de races locales, des savoir Ă©lever et des savoir fabriquer n’apparaĂźt pas comme une nĂ©cessitĂ© Sorba et al. 2016. 7 Il est difficile de savoir Ă  qui s’adressent ces interpellations publiques, aux consommateurs en gĂ© ... 42C’est en interpellant l’opinion publique locale par voie de presse que la dispute va se poursuivre7. La mise en problĂšme de l’authenticitĂ© et de l’origine va faire Ă©merger deux composantes de la reconnaissance jusqu’ici exprimĂ©es Ă  bas bruits. 43La premiĂšre concerne la publicisation des relations entre les laits et les qualitĂ©s liĂ©es Ă  l’origine des fromages. Peut-on faire des fromages corses Ă  partir de laits produits Ă  l’extĂ©rieur de l’üle ? L’interpellation publique pointe les importations mais aussi la pasteurisation des laits. Elle fournit un argument aux producteurs fermiers mettant en Ɠuvre des laits crus non thermisĂ©s. 44La seconde concerne les pratiques de fabrication associĂ©es aux berceaux de production traditionnels dont l’existence publique est rĂ©vĂ©lĂ©e par le concours rĂ©gional de la foire aux fromages de Venacu. La foire devient de fait un acteur indirect du conflit intervenant en contrepoint de l’interprofession. La sociĂ©tĂ© locale, ainsi que les producteurs fermiers dans leur grande majoritĂ©, voient dans le concours un moyen de donner une visibilitĂ© et un nom aux types de fromages traditionnels. La certification de l’origine dans l’impasse 45En l’absence d’une reconnaissance officielle de l’origine corse, chacun est autorisĂ© Ă  associer son produit ou son entreprise Ă  la Corse, de mĂȘme que chacun se sent fondĂ© Ă  s’engager dans une dĂ©nonciation publique des autres producteurs. De surcroĂźt, rien n’interdit un producteur d’utiliser l’image de la corse sur les Ă©tiquettes de fromages fabriquĂ©s avec des matiĂšres premiĂšres d’importation. Il s’en suit un climat de dĂ©fiance rendant la coexistence entre les diffĂ©rentes unitĂ©s de production difficile et sujette au conflit. De fait, la Corse fonctionne comme une marque collective Ă  moindre frais, sans accord prĂ©alable de ses titulaires patrimoniaux Ollagnon 1984 ; Michon et al. 2012. 46La dĂ©nomination des fromages au moyen de la typologie du concours rĂ©gional va servir d’impulsion et de base pour le dĂ©pĂŽt officiel de quatre dossiers de reconnaissance auprĂšs de l’INAO Institut National de l’Origine et de la QualitĂ©. Trois sont dĂ©posĂ©s par des associations fermiĂšres proches de l’association Casgiu Casanu et un autre par l’ILOCC. Cependant, l’effet de cadrage qui aurait pu ĂȘtre attendu des demandes de reconnaissance n’aura pas lieu. Les conditions de production des laits races, milieux de production et savoir-faire de conduite pas plus que les pratiques fromagĂšres ne font l’objet d’une rĂ©flexion collective. AprĂšs le passage des commissions d’enquĂȘte, et faute de suivi, les dossiers finissent par ĂȘtre classĂ©s sans suite par les instances de l’INAO. 47L’examen des processus de qualification des fromages corses et des conflits qu’ils engendrent, suggĂšre plusieurs pistes de rĂ©flexions. La premiĂšre porte sur les conditions de passage d’un registre domestique, nĂ©cessaire Ă  la construction de l’origine corse, Ă  une valorisation marchande et Ă  la reconfiguration de l’existence des fromages qu’elle suppose. La rĂ©ussite suppose une maĂźtrise collective des effets du dĂ©sencastrement » social et technique, et donc le risque de dĂ©sancrage », des fromages de leur berceau de production, phĂ©nomĂšne qui conduirait Ă  banaliser le patrimoine fromager insulaire. Une tension apparaĂźt entre la construction conjointe de l’origine et celle d’une rĂ©putation collective. Une origine corse plurielle construite sur un faisceau de liens aux territoires Le dĂ©litement des anciens liens aux berceaux de production et le risque de dĂ©sancrage 48Nous avons vu que les liens entre les bergers-fromagers, leurs animaux, leur lait, les fabrications, en un mot les pratiques productives, Ă©taient autrefois directement connectĂ©s aux usages locaux des fromages. L’affaiblissement et les changements de consommation consĂ©cutifs Ă  la disparition des clientĂšles villageoises, Ă  l’urbanisation et au tourisme les ont distendus durant la pĂ©riode rĂ©cente. La mobilisation des savoirs locaux ne suffit plus Ă  la rĂ©alisation des transactions marchandes. Les plis », pour reprendre la notion proposĂ©e par Bessy et Chateauraynaud, qui activaient des repĂšres permettant des prises » par les clients, ont disparu Bessy & Chateauraynaud 1993. Ces plis enfermaient une histoire que le mangeur d’aujourd’hui ne connaĂźt plus Figure 7 et 8. Figures 7 et 8 Savoir-faire fromagers casgiu sartinesu Sorba, 2007 49Les anciens liens et l’encastrement culturel ne suffisent plus Ă  maintenir les types de fromage territoriaux. Comment maintenir l’origine en la dynamisant par de nouveaux liens ? Comment attacher les fromages aux nouvelles clientĂšles ? ConfrontĂ©s Ă  des marchĂ©s distants, les laiteries ont anticipĂ© mais leur stratĂ©gie est surtout quantitative il s’agit d’approvisionner une demande non satisfaite en fromage corse ». 50Les bergers-fromagers ayant statut de producteurs fermiers depuis la crĂ©ation de Casgiu Casanu ont, quant Ă  eux, travaillĂ© Ă  une requalification de leur production en fromage fermier. La gĂ©nĂ©ricitĂ© fermiĂšre est en phase de devenir une identitĂ© en soi. Le rapport direct aux clientĂšles rend possible au fil des transactions des emprunts Ă  des types technologiques inconnus jusqu’ici en Corse caillĂ© lactique, fromages aux herbes. 51Une fois accompli, le dĂ©s-encastrement du mode domestique impose de donner une nouvelle existence au patrimoine fromager de Corse, autre que marchande et personnalisĂ©e. Le challenge auquel les producteurs et au-delĂ , nous l’avons vu, les amateurs de fromages corses doivent faire face, appelle un processus dynamique de qualification-requalification qui puisse soutenir une reconnaissance durable et appropriĂ©e des fromages Callon et al. 2000. 52On observe donc actuellement une tension entre les attachements locaux » et les nouveaux attachements » qui risque d’aboutir Ă  un Ă©clatement du patrimoine fromager insulaire et in fine Ă  l’impossibilitĂ© d’une quelconque reconnaissance collective. 53La requalification des produits traditionnels en produits marchands, qu’implique une nouvelle insertion aux marchĂ©s, se traduit par une simplification des liens et, corrĂ©lativement, par une complexification des procĂ©dures de dĂ©finition et de contrĂŽle, consĂ©cutives Ă  une dĂ©lĂ©gation de la gestion de la qualitĂ© d’origine Ă  d’autres acteurs, notamment aux professions du marchĂ© Cochoy & Dubuisson-Quellier 2000. 54Nous l’avons vu, la provenance des laits est au cƓur des conflits entre les fromageries fermiĂšres et industrielles. Le lait matĂ©rialise et constitue le faisceau de liens nĂ©cessaire Ă  l’établissement de l’origine. Dans le cas des systĂšmes d’élevage corses, c’est le lait qui associe les composantes productives traditionnelles, comme les races, les pratiques ou l’alimentation sur parcours de plaine ou d’estive Figures 9 et 10. Ses aptitudes fromagĂšres spĂ©cifiques matiĂšres grasses et protĂ©iques, flores microbiennes dĂ©terminent les caractĂ©ristiques des fromages et les pratiques de fabrication. Or, les caractĂ©ristiques qualitatives des laits, pourtant essentielles dans le processus de reconnaissance, ont peu de place dans le travail de qualification des fromages au regard des enjeux quantitatifs. Figures 9 et 10 Savoir-faire pastoraux conduite en estive, Plateau du Cuscionu Sorba 2011 55Par ailleurs, l’initiative de la foire et du concours qui dĂ©finit les types par territoire met un coin Ă  une vision unique de la Corse et de ses productions un territoire perçu comme indivisible et sans nuance. Sans dĂ©nomination et sans ancrage territorial, comment est-il possible d’attribuer aux productions fromagĂšres corses des qualitĂ©s identifiables ? 56L’exercice de dĂ©nomination pose en soi deux problĂšmes pouvant faire obstacle Ă  la qualification et Ă  la certification 57-En permettant le passage d’un aliment du quotidien Ă  la qualification d’un produit d’exception, le fromage corse Ă©chappe en partie Ă  l’idĂ©e d’un prix juste, Ă©quitable, dans une sociĂ©tĂ© fondamentalement restĂ©e segmentaire Gil 1984. 58Ensuite, la dĂ©nomination des types ne clĂŽt pas le conflit de lĂ©gitimitĂ© entre fermiers et laitiers. Bien au contraire, l’antĂ©rioritĂ© dans la tradition est revendiquĂ©e par chaque catĂ©gorie d’opĂ©rateur et les pratiques de fabrication traditionnelles connaissent une Ă©rosion manifeste. Le double dĂ©pĂŽt d’une certification du fromage de type venachese illustre les implications clivantes inattendues de la mise en visibilitĂ© par le concours rĂ©gional des types territoriaux. Repenser l’ancrage par l’intĂ©gration des usages de consommation 59La figure du concours est stimulante lorsqu’on cherche Ă  comprendre les mĂ©canismes sociotechniques de la reconnaissance d’un produit alimentaire Ă  contenu patrimonial. Le concours organise une scĂšne nouvelle Ă  laquelle participent des acteurs habituellement polarisĂ©s par le marchĂ©, entre producteur-vendeur et consommateur-acheteur. La force du dispositif concours doit ĂȘtre recherchĂ©e dans la sĂ©quence d’évaluation elle-mĂȘme le huis-clos des Ă©preuves et la proclamation publique des rĂ©sultats. L’adresse faite in fine Ă  la sociĂ©tĂ© locale a valeur de prescription des qualitĂ©s Ă  partager pour trouver sa place dans l’identitĂ© locale. Avec le concours de fromages de Venacu, la notion de produit identitaire Taddei & Antomarchi 2017 trouve sa pleine expression. En effet, la reconnaissance des fromages et des personnes est liĂ©e dans un registre identitaire. 60L’enseignement du cas des fromages corses est cependant plus large. La qualification des fromages, activĂ©e par le truchement du concours rĂ©gional de la foire de Venacu, met en Ă©vidence les ressorts de l’ancrage au territoire des produits alimentaires de terroir. Il s’agit bien d’un double ancrage auxquels il faut s’intĂ©resser celui du lien des produits aux pratiques de production, mais tout autant des liens aux usages locaux. Or, pour l’heure, aucun dispositif ne garantit ce double ancrage. En dĂ©pit de la rĂ©forme de l’INAO de 2006, les consommateurs locaux ne participent pas Ă  la dĂ©finition des produits. Tout au plus sont-ils conviĂ©s aux contrĂŽles des produits mis en place par les ODG Organismes de DĂ©fense et de Gestion. 61La double inscription de l’ancrage suppose des apprentissages au goĂ»t local qui objectivent l’origine gĂ©ographique. Celle-ci est manifestĂ©e par des traces interprĂ©tables par les usagers locaux. C’est-Ă -dire des repĂšres et des indices significatifs suffisamment explicites pour traduire les usages locaux et fournir les prises nĂ©cessaires Ă  l’évaluation de la nature et de la force de l’ancrage. La plasticitĂ© de ces relations entre les traces et leur interprĂ©tation explique que le double ancrage demeure assurĂ©, en dĂ©pit de la mobilitĂ© des mangeurs Ă©voquĂ©e plus haut et des dynamiques de qualification- requalification. L’origine des fromages face Ă  de nouveaux enjeux de localisation et de proximitĂ© 62Les politiques de reconnaissance des produits et les dispositifs qui l’accompagnent se voient confrontĂ©s Ă  de nouveaux enjeux liĂ©s Ă  la forte remise en cause des rapports entre producteurs et consommateurs. Alors que les promesses du entendaient effacer les distances, c’est bien le retour Ă  une plus grande proximitĂ© physique qui dĂ©termine la transition alimentaire. Que deviennent les qualitĂ©s de produits dont la rĂ©putation s’est bĂątie sur l’origine, comme dans le cas des fromages corses, lorsque sont attendus avec force des attributs liĂ©s Ă  la localitĂ© et la naturalitĂ© ? L’irruption de l’aliment local dans le dĂ©bat sur l’authenticitĂ© des produits sonne dans l’üle comme une rĂ©habilitation de la vente directe, laquelle, si elle est traditionnelle, ne garantit en rien le respect de la tradition fromagĂšre
 Conclusion 63La recherche prĂ©sentĂ©e met en Ă©vidence la complexitĂ© attachĂ©e Ă  la dĂ©finition des produits de terroir, Ă  partir du cas de la relance et de la reconnaissance par la certification de l’origine, des productions fromagĂšres traditionnelles de Corse. Elle confirme, aprĂšs de nombreux autres travaux Delfosse & Letablier 1999 ; de Sainte Marie et al. 1995 ; BĂ©rard & Marchenay 1995 ; Bouche et al. 2010, le caractĂšre construit de l’origine des produits ainsi que la singularitĂ© des trajectoires de relance. La relance procĂšde d’une dĂ©finition d’autant moins univoque que le produit est culturellement ancrĂ© Dubeuf & Sorba 2002. 64En comparaison Ă  d’autres rĂ©gions fromagĂšres, la reconnaissance des fromages corses traditionnels s’est constituĂ©e en problĂšme tardivement et, comme nous l’avons vu, elle n’est pas encore acquise. Est-ce le fait de la longue prĂ©sence de Roquefort dans l’üle ? De la pluralitĂ© des fromages et d’un excĂšs des points d’ancrage » multipliant les liens Ă  dĂ©faire et Ă  refaire autre part et autrement ? Du caractĂšre vendeur de l’üle, particuliĂšrement auprĂšs d’une demande touristique ? L’article n’apporte que des rĂ©ponses partielles. 65L’article montre que la dimension patrimoniale des produits de terroir se rĂ©vĂšle lorsqu’un individu ou un collectif s’attache Ă  les dĂ©finir. La mise en scĂšne des types territoriaux et de leur dĂ©nomination par le concours rĂ©gional a rebattu les cartes, en rendant possible la reconnaissance d’une diffĂ©rence au sein du patrimoine fromager insulaire. Cependant, l’importance historique du nombre de bergers-fromagers regroupĂ©s aujourd’hui par le statut de producteurs fermiers d’une part, et la stratĂ©gie de gamme d’entreprises laitiĂšres tournĂ©es vers une clientĂšle touristique de passage d’autre part, rendent difficile une gouvernance susceptible de dĂ©finir et de protĂ©ger durablement les fromages traditionnels. Le dĂ©s-encastrement des fromages vis-Ă -vis des savoirs locaux, de la culture technique et des usages culinaires fait aujourd’hui courir le risque d’un dĂ©s-ancrage. 66Un effort certain a Ă©tĂ© entrepris ces derniĂšres annĂ©es par des acteurs associatifs et des groupes professionnels pour identifier et dĂ©crire les productions fromagĂšres insulaires. La dĂ©nomination des fromages traditionnels a trouvĂ© un lieu d’expression publique par la constitution d’associations de dĂ©fense et des demandes de reconnaissance des types de fromages par territoire. Cependant la dĂ©marche pour l’heure est restĂ©e sans suite. Les fromages traditionnels sont aujourd’hui en concurrence avec d’autres choix technologiques Ă  la fois rĂ©munĂ©rateurs et demandant moins de soins d’affinage caillĂ©s lactiques, tomes et tomettes, fromages frais etc.. Le succĂšs de l’image de la Corse sur les marchĂ©s va-t-elle jouer contre la tradition, va-t-elle conduire Ă  la disparition de son patrimoine fromager ? 67L’enjeu est grand. Il en va du maintien des activitĂ©s d’élevage, notamment de leur composante pastorale, face Ă  l’importation croissante des laits et Ă  la stagnation de la production laitiĂšre locale. L’article dĂ©fend une configuration du systĂšme fromager fondĂ©e sur le double ancrage, par les pratiques productives et par les usages culinaires, que les seules forces du marchĂ©, mĂȘme de proximitĂ© et en vente directe, ne parviendront pas Ă  stabiliser. A la faveur d’un retour au circuit de proximitĂ©, la reconnaissance des fromages, ou au moins une partie d’entre eux, peut trouver une nouvelle lĂ©gitimitĂ© qui va cependant devoir intĂ©grer les nouvelles attentes en matiĂšre de naturalitĂ© et de proximitĂ©. La possibilitĂ© d’un flĂ©chissement de la qualification des produits par l’origine au profit d’autres grandeurs et d’autres valeurs est posĂ©e.
Description Le Brocciu est un fromage de lactosĂ©rum fabriquĂ© Ă  partir du petit lait (lactosĂ©rum) de chĂšvre et/ou de brebis, rĂ©cupĂ©rĂ© aprĂšs la fabrication fromagĂšre. Au cours de la fabrication du Brocciu, on ajoute au petit lait du sel et du lait entier. Il contient au minimum 40 % de matiĂšre grasse et 20 % de matiĂšres sĂšches. ...comme au recherchons pour le compte de notre client un rayonniste en pharmacie H/F Nous sommes Ă  la recherche d'un rayonniste/conditionneur... Emploi en CDITemps complet ...et mener Ă  bien les projets de rayonnement et mettre en Ɠuvre la politique... ...postuler- A partir de bac+3 en management/sĂ©curitĂ© dĂ©fense ;- Une... ContratTravail le weekend860 € ...POSTELe Centre d'Ă©tudes stratĂ©giques de la Marine CESM contribue au rayonnement de la Marine nationale. Ses objectifs faire connaĂźtre le fait... ...colloque du CESM, le/la volontaire officier aspirant VOA ChargĂ© de rayonnement et Ă©vĂ©nementiel participe au rayonnement de la Marine et Ă  sa communication... Au sein d'une grande surface, vous serez en charge du rayon de la coupe au service charcuterie la mise en rayon installation, balisage, Ă©tiquetage,... 1 €Vous serez affectĂ©e au rayon charcuterie,fromage, les roulements vous pourrez ĂȘtre Ă©galement affectĂ© Ă  la poissonnerie avec bien Ă©videmment... ContratTravail le weekend1 700 € a 2 000 € ...Nous recherchons une Magasinier/Rayonniste Pharmacie H/F. Nous... ...laboratoires rĂ©fĂ©rents - Entretenir les rayons, mettre Ă  jour les Ă©tiquettes... Emploi en CDIEmploi en CDDTravail le weekend ...un de ses clients un MAGASINIER RAYONNISTE H/F sur Bastia pour un poste en CDI... ...listing des quantitĂ©s dans les rayons. Vous prĂ©parez les commandes en respectant... Emploi en CDITemps complet Poste En lien avec chacun des CIRFA de son secteur, le Volontaire Officier Aspirant sera amenĂ© Ă  promouvoir et valoriser le recrutement " Officier...Emploi en CDITravail le weekend ...Objectif de la formation DĂ©veloppez votre leadership Ă  travers un management transversal efficace Les environnements Ă©conomique et technologique... Objectif de la formation MaĂźtrisez la conduite de projets de transformations techniques et organisationnels Les mutations technologiques, Ă©conomiques... ...Objectif de la formation Devenez un expert du management et du marketing sportif ! Le MBA Marketing et Management du Sport prĂ©pare les futurs... ...l'atteinte des rĂ©sultats. En effet, gĂ©rer une Ă©quipe en adoptant un management stratĂ©gique permet Ă  l'entreprise d'avoir une prise de dĂ©cision intelligente... 2 100 € a 2 300 € ...meilleur de vos Ă©quipes et, aprĂšs une premiĂšre expĂ©rience rĂ©ussie dans le management d’équipe dans la restauration ou le commerce, vous brĂ»lez de faire... ...chaque jour davantage la fonction "clĂ©" de l'entreprise, le mĂ©tier de manager d'unitĂ© marchande reprĂ©sente un bon potentiel de postes Ă  pourvoir, dĂšs... ...Objectif de la formation Le management, Ă©tape essentielle pour le dĂ©veloppement en entreprise ! GrĂące Ă  cette formation, vous serez en mesure... ...un professionnel compĂ©tent dans la gestion de la relation clients, le management d'Ă©quipes, la gestion de la performance et le dĂ©veloppement... ...nouveaux collaborateurs, pilotage de la performance... La formation Graduate Manager de Relation client Ă  distance vous prĂ©pare au management d'une Ă©quipe... ...la PrĂ©fecture de Paris et dont le rayon d'action est est... ...notre programme dĂ©posĂ© de SUCCESS MANAGEMENTℱ ciblĂ© et individualisĂ©. Vous pourrez... 860 € ...et d'une revue semestrielle ;- Rayonnement organisation de sĂ©minaires... ...de bureautique et des Content Management System CMS ;- Bonnes notions... LeBrocciu, le fromage AOP corse. Le Brocciu est un fromage de chĂšvre et/ou de brebis fabriquĂ© en Corse. Ce fromage s’inscrit dans des savoir-faire ancestraux de la filiĂšre laitiĂšre qui occupe une place importante dans l’agriculture de l’üle de BeautĂ©. 14 mars 2022 Info +
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20mars 2018 - Je continue ma cuisine "retour de Corse" avec une recette que nous apprécions particuliÚrement. Le "brocciu" est le mets national et le régal de la Corse. Il est célÚbre entre tous les fromages, et qui n'en n'a pas goûté ne connaßt pas l'ßle. Emile Bergerat

"L'Ă©tape Gourmande" vous propose un nouveau rendez-vous itinĂ©rant entre Nantes et Bordeaux. En vous emmenant Ă  la rencontre des saveurs et des producteurs locaux, Nathalie Helal est accompagnĂ©e Sandrine Audegond. Historienne des vins, elle est l'auteure de l'Aromabook du vin pour apprendre Ă  allier vins et saveurs de l'assiette. Nathalie Helal et Sandrine Audegond dans "L'Ă©tape Gourmande" © Radio France La chocolaterie Vincent Guerlais Au dĂ©part de Nantes, intĂ©ressons-nous Ă  une chocolaterie d'exception qui fĂȘte son quart de siĂšcle. De 2008 Ă  2012, la chocolaterie Vincent Guerlais a Ă©tĂ© l'un des dix laurĂ©ats nationaux du prix du meilleur chocolatier de France dĂ©cernĂ© par l'association des Croqueurs de Chocolat. Cette chocolaterie, avec ses six boutiques dans le dĂ©partement de la Loire-Atlantique, propose des pĂątisseries fines, macarons moelleux ou encore chocolats subtils. La nouvelle spĂ©cialitĂ© de la maison ? Le "P'tit Beurre by Vincent". Le petit-beurre est en effet une spĂ©cialitĂ© bien locale que Vincent Guerlais a choisi de revisiter en enrobant le biscuit pralinĂ© d'une couche de chocolat fondant. Il reste des "vrais" pĂȘcheurs dans la ville de Bordeaux. Ceux-ci, comme Jean-Marie Hauchecorne, laissent des nasses dans la Garonne pour remonter anguilles, crevettes blanches ou silures. Ancien consultant des grandes sociĂ©tĂ©s, Jean-Marie Hauchecorne est devenu pĂȘcheur dans l'Ăąme. Il revend ce qu'il pĂȘche aux restaurateurs et amateurs du coin. Amoureux du patrimoine et de la richesse que reprĂ©sente la Garonne, il fait aussi dĂ©couvrir le fleuve et ses secrets. "L'Ă©tape Gourmande" s'arrĂȘte Ă©galement Ă  la chocolaterie Saunion avec Thierry Lalet. DistinguĂ©e par le label d'État "Entreprise du Patrimoine Vivant" EPV, la maison Saunion confectionne des gourmandises depuis 1893. La fabrication est artisanale dans un atelier de Bordeaux. Une spĂ©cialitĂ© Ă  connaĂźtre ? Les guinettes bordelaises, ces bonbons de chocolat avec des cerises Ă  l'alcool cachĂ©es Ă  l'intĂ©rieur.
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U BROCCIU. Le fromage Brocciu est au lait de brebis Corse. Il est trĂšs apprĂ©ciĂ© des Corses qui le dĂ©signent comme leur fromage national ». Qui n'en a pas goĂ»tĂ© ne connaĂźt pas l'Île » Ă©crivait dĂ©jĂ  Émile Bergerat Ă  la fin du XIXe fromage Brocciu bĂ©nĂ©ficie d’une appellation d’origine contrĂŽlĂ©e AOC depuis 1983, et c’est le seul AOC qui soit fabriquĂ© Ă  base de lactosĂ©rum le petit-lait que l’on jette usuellement ou que l’on donne au cochons, mais qui contient des protĂ©ines. La fabrication d’un kilo de ce fromage Corse nĂ©cessite 11 litres de lait de brebis. Le petit-lait est chauffĂ©e Ă  35°C, puis salĂ©. On y ajoute alors 15% de lait entier avant de monter la tempĂ©rature Ă  90°C. Les particules blanches sont Ă©cumĂ©es et dĂ©posĂ©es dans des faisselles Fattoghje ou casgiaghje par couche fromage Brocciu se prĂ©sente sous la forme d’une boule aplatie moulĂ©e en canestre » , dans une petite corbeille. Le Brocciu est vendu sur les marchĂ©s dans des petits paniers d’osier qu’il faut rapporter au vendeur. Son poids varie entre 500g et 1 kilo. Le fromage Brocciu est fabriquĂ© de l’Hiver jusqu’au dĂ©but de l’étĂ©. Le fromage Brocciu peut aussi ĂȘtre affinĂ© aprĂšs 21 jours on l’appele le Brocciu Passu. Lorsqu'il sĂšche, sa pĂąte se couvre d'une fine pellicule de couleur blanc cassĂ© Ă  du cahier des charges AOC Fromage Luc avant gout de ce que vous trouverez aussi dans le livre L’autre Corse».
Avecles fromages traditionnels de l’üle de beautĂ©, point de dĂ©ception, vous tomberez toujours sur un goĂ»t qui s’affirme. On peut classifier les fromages corses en 5 grandes familles. Elles correspondent aux aires gĂ©ographiques et communes oĂč sont produits ces fromages. Leur histoire est profondĂ©ment liĂ©e aux bergers corses et aux
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en corse il est le fromage national