Celadépend là encore davantage de facteurs extérieurs et matériels. 3. Lebonheur dépend bien souvent de celui des autres, qui sont en même temps un des obstacles à notre bonheur. L’homme est un être social (désir de reconnaissance), moral, un être de relation qui désire lebonheur de ses proches. Et ce bonheur des autres nous Le sujet Dépend-il de nous d’être heureux ? Le corrigé Ce sujet invitait à s’interroger sur les conditions de notre bonheur et sur la possibilité d’être heureux. Il est vrai que le bonheur dépend de facteurs extérieurs face auxquels nous sommes souvent impuissants, mais justement, cette impuissance est-elle totale ? N’a-t-on pas des moyens de faire » notre bonheur ? Et ces moyens ont-ils des limites à leur tour ? N’est-ce pas parce que nous aspirons à être heureux que nous sommes malheureux? Un plan possible I. Le bonheur des conditions objectives extérieures à réunir indépendantes de notre volonté II. L’obstacle au bonheur, c’est plutôt nous ! III. Le bonheur est-ce vraiment un état à rechercher ? I. Le bonheur des conditions objectives et extérieures à réunir 1. Le bonheur, c’est-ce le fait de voir ses désirs et attentes satisfaits. Donc il faut que le monde s’accorde avec nos attentes. Cet accord dépend de conditions objectives extérieures d’où l’idée de l’IBM de Pierre Leroy permettant de calculer le taux de bonheur mondial. d’une part de chance, d’où l’étymologie, étudiée en principe au cours de l’année bon » – heur ». de notre nature d’un côté, tout homme aspire au bonheur Freud et de l’autre, notre nature est un des trois obstacles au bonheur corps voué à la déchéance, à la dissolution. 2. Le bonheur se réduit souvent à une situation être riche, être en bonne santé. Cela dépend là encore davantage de facteurs extérieurs et matériels. 3. Le bonheur dépend bien souvent de celui des autres, qui sont en même temps un des obstacles à notre bonheur. L’homme est un être social désir de reconnaissance, moral, un être de relation qui désire le bonheur de ses proches. Et le bonheur des autres nous échappe. On ne peut faire le bonheur des autres, car cela présupposerait la connaissance de leurs désirs, de leurs aspirations et leur réalisation. II. L’obstacle au bonheur, c’est plutôt nous ! Si le macrocosme ne dépend pas de nous malgré la dimension politique et l’action politique possible, à moins que le politique soit à la botte de l’économique et l’histoire, un simple destin dans les mains de la Providence divine, le bonheur repose sur un accord extérieur/intérieur et dépend en partie de nous. 1. On croit que les obstacles au bonheur sont extérieurs, mais ils sont plutôt intérieurs conscience malheureuse désirs ne pouvant pas être comblés savoir douloureux de ce que nous sommes et de ce que sont les choses fausses représentations qui nous mettent dans des attentes ou peurs infondées c’est ce que souligne la lettre à Ménécée d’Epicure, soulignant que si on se représente bien les Dieux, la mort, le hasard alors on se met à l’abri des troubles et inquiétudes de l’âme, atteignant ainsi l’ataraxie, cette paix de l’âme, cette sérénité qui peut être associé au bonheur 2. Si notre action sur le monde extérieur peut être limitée, d’où une certaine impuissance, il peut y avoir une puissance sur soi, c’est ce qu’enseignent les sagesses stoïciennes ou épicuriennes travailler à maîtriser ce qui dépend de notre désir et de nos représentations la mort et le hasard accorder nos désirs avec le monde principe de Descartes changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde » et avec la nature. se contenter de ce qui est et accepter ce qui nous anime stoïcien se tourner vers des activités qui ne dépendent que de nous vie contemplative, cf. Aristote. 3. La connaissance de soi permet de mieux savoir ce que sont nos désirs, et donc, de ne pas se perdre dans des désirs mimétiques, sources de souffrance. de prendre conscience de l’altérité de l’autre et d’accepter que son bonheur ne dépende pas que de vous. 4. Il faut jurer d’être heureux si le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté » Alain. III. Le bonheur est-ce vraiment un état à rechercher ? Non, sil’état d’être heureux est un état qui ne peut durer et donc être. 1. Or on peut penser que cet état n’est pas accessible simple idéal de l’imagination selon Kant si on entend par là totale satisfaction et cela à cause du renouvellement incessant du désir et de la difficulté d’être sage le sage a en un sens le visage de l’inhumain, il est au-dessus des hommes, comme étranger à l’humanité sur sa Citadelle 2. Le bonheur n’est pas dans un état mais plutôt dans la recherche de cet état. La chasse plutôt que la prise, Pascal. Et si l’état de bonheur pouvait être là, peut-être en découlerait-il un ennui mortel. 3. Tout ne dépendant pas de nous, on devrait plutôt se donner d’autres buts qui, eux, dépendent de nous la vertu Kant et par là se rendre digne d’être heureux la joie Spinoza accessible Extrait Dissertation PhilosophieSUJET : Dépend-il de nous d’être heureux ?INTROLe bonheur est le but final de toute existence. À travers notre vie amoureuse et familiale, ou encore professionnelle, c'est finalement toujours le bonheur que nous recherchons au final. Être heureux peut se traduire par l’idée de bonheur.
/ Podcasts / 7 milliards de voisins Publié le 12/08/2021 - 1210 Le bonheur d'une famille © iStock / evgenyatamanenko Le vrai bonheur ne dépend d’aucun être, d’aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous», disait le Dalaï Lama. Tout le monde recherche et aspire au bonheur. Pourtant, le bonheur n'est ni un état, ni un but et il est différent d’une personne à l’autre. Rediffusion Avec - Julien Peron, auteur du documentaire C'est quoi le bonheur pour vous ? et du jeu de société C’est quoi le bonheur pour vous ? 7 milliards d’individus, 7 milliards de définitions Néo-bienêtre - François Durpaire, maître de conférences en Sciences de l'Éducation à l’Université Cergy Pontoise, membre du Laboratoire BONHEURS Bien-être, Organisations, Numérique, Habitabilité, Éducation, Universalité, Relations, Savoirs et auteur de Histoire mondiale du bonheur éditions du Cherche-Midi - Ibrahim Haïdara, psychologue, cabinet psy2a, Bamako Mali.En fin d’émission, la chronique du psychologue Ibrahima Giroux, Parents, enfants, d'ici et d'ailleurs Comment éduquer nos garçons ?À télécharger rendez-vous hebdomadaire pour aider les parents, Ibrahima Giroux est psychologue à l’UNICEF à Dakar.
Non c’est l’état d’être heureux est un état qui ne peut durer et donc être. 1. Or on peut penser que cet état n’est pas accessible si on entend par là totale satisfaction, renouvellement du désir, difficulté d’être sage. 2. Le bonheur n’est pas dans un état mais plutôt dans la recherche de cet état. (La chasse plutôt
Etre libre et heureux Bonheur et liberté sont liés Tous comme l’argent, un minimum de liberté est nécessaire pour atteindre le bonheur. En effet il est difficile d’être heureux alors que l’on se trouve enfermé en prison. De même si nos déplacement sont constamment épiés et que notre vie privée est surveillé il sera difficile d’être libre. Mais l’important est de se sentir libre même si physiquement on est emprisonné. Ainsi certain prisonnier politique on eu des moment de relatif bonheur en prison. Car ils ont été au bout de leur conviction. Mais la liberté n’est qu’un moyen d’atteindre le bonheur. En effet être libre n’a jamais rendu heureux. A quoi sert la liberté si au final on n’est pas heureux. Il ne sert également à rien de prouver sa liberté au autres, en effet cela au contraire aura tendance à nous rendre malheureux. Un bon exemple est par exemple, l’adolescent essayant sa première cigarette. Il veut prouver au autre qu’il est libre et heureux mais en fait il deviendra dépendant du tabac qui le rendra malheureux. En conclusion le rapport entre liberté et argent est donc très semblable. Sans libertés, le bonheur est difficile à obtenir mais la liberté absolue n’entraîne pas le fait d’être heureux.
Oubien, comme l'étymologie de la "bonne heure" l'indique, le bonheur (comme le malheur) nous arrive sans que nous ne l'ayons jamais cherché, sans que les sujets que nous sommes n'en aient jamais envisagé la
Podcast Play in new window Download Cliquez ici pour vous abonner sur Spotify ou ici pour l’écouter sur l’itunes. Bonjour, bienvenue dans ce nouveau podcast d’Apprendre la philosophie, je suis Caroline et dans cet épisode nous allons nous demander si le bonheur dépend de nous. Pour répondre à ce sujet nous allons nous intéresser tout particulièrement à ce que pourrait répondre Epicure sur cette question. Tout d’abord nous pouvons remarquer que la réponse ne va pas de soi. Si l’on se réfère à l’étymologie, le bonheur semble d’abord lié à la chance. En effet, bonheur, vient de bon » d’une part et heur » d’autre part, qui en ancien français signifie la chance ou la fortune. Le terme français heur » vient lui-même du latin augurium qui signifie augure » ou présage ». Alors si l’on s’en tient à l’origine du mot, atteindre le bon heur c’est avoir une bonne chance ou être favorisé par les circonstances. En ce sens, le bonheur, que l’on peut d’abord définir comme un état de satisfaction durable, semble donc dépendre du hasard plutôt que de nous-mêmes et des actions que nous pourrions entreprendre pour y arriver. Cependant, Epicure, dans La Lettre à Ménécée s’oppose à cette thèse et entend montrer que le bonheur dépend bien de nous, c’est-à-dire de nos choix et de nos actions. Selon lui, Il est possible d’atteindre le bonheur notamment grâce à la philosophie. Première précision importante, pour Epicure, le bonheur c’est le plaisir, mais il faut ici faire attention aux contresens, car par plaisir Epicure entend la suppression de la douleur. Il ne s’agit donc pas de dire qu’il faut multiplier les désirs et les plaisirs et que cela nous rendra heureux comme peut le faire un hédoniste. Au contraire, pour Epicure, on est heureux quand on ne souffre pas ! Il le dit en ces termes La santé du corps, la tranquillité de l’âme sont la perfection de la vie heureuse ». Etre heureux pour Epicure c’est être en bonne santé physique et atteindre une certaine tranquillité. Cette définition du bonheur est singulière et fort éloignée de la conception commune que l’on peut avoir du bonheur. Alors si le bonheur dépend de nous pour Epicure, comment faire pour ne pas souffrir ni dans son corps ni dans son âme ? Epicure donne, en effet, plusieurs recommandations pour atteindre le bonheur. Tout d’abord point important il faut limiter ses désirs, voir se défaire de certains désirs. En effet,Pour Epicure, le désir est un manque de quelque chose, c’est quelque chose que l’on a pas encore, mais que l’on souhaite obtenir. Alors, le désir apparaît d’abord comme un manque, une douleur. Et Si l’on désire quelque chose de difficile à obtenir cela sera plus douloureux encore car nous ne sommes pas sûrs de l’atteindre ou cela va prendre du temps. Le désir excessif peut donc nous rendre inquiet et nous faire souffrir. Selon Epicure, Si nous sommes perpétuellement inquiets car nous voulons absolument des biens de luxe et n’y arrivons pas alors nous ne sommes pas heureux. C’est pourquoi pour Epicure si nous voulons Atteindre le bonheur il nous faut limiter nos désirs pour ne garder que les désirs les plus simples à satisfaire. Il dit ainsi dans la Lettre à Ménécée C’est un grand bien à notre avis que de se suffire à soi-même, non qu’il faille toujours vivre de peu, mais afin que si l’abondance nous manque, nous sachions nous contenter du peu que nous aurons ». Epicure met ici l’accent sur un autre point important, si nous devenons trop dépendant du confort et de l’abondance, si nous y sommes totalement habitué au point que nous ne pouvons plus nous en passer, alors si nous venons à perdre ce confort, nous serons extrêmement malheureux. Au contraire, quelqu’un qui garde l’habitude de pouvoir se satisfaire de peu ne souffrira pas plus que ça s’il vient à perdre ses richesses car il aura su continuer à se satisfaire de plaisirs simples. Donc pour Epicure le bonheur c’est l’absence de souffrance dans l’âme nous l’avons vu. Mais, selon lui, le bonheur c’est aussi l’absence de souffrance dans le corps. En effet, Epicure considère que pour être heureux, nous devons également atteindre l’absence de souffrance dans le corps ou aponie en grec. Or, Cela n’est possible que si nous menons une vie réglée sans faire trop d’excès. C’est donc faire un contresens sur Epicure que de penser qu’il invite à multiplier les plaisirs et désirs de toutes sortes et à vivre dans la débauche. Les plaisirs excessifs et l’intempérance conduisent selon lui à des douleurs et à des maladies. Ainsi, il dit Quand donc nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs des voluptueux inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées, ainsi que l’écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste, pour le corps, à ne pas souffrir et, pour l’âme, à être sans trouble. » Donc pour Epicure, pour être heureux, il faut limiter ses désirs afin de ne pas souffrir dans son âme et de ne pas souffrir dans son corps. Et il essaie de se prémunir contre de mauvaise compréhension de sa doctrine. Alors le bonheur dépend il de nous ? Pour Epicure oui, car nous pouvons apprendre à distinguer entre les bons désirs qui ne nous font pas souffrir qu’il appelle les désirs naturels et nécessaire et les mauvais désirs qui eux nous font souffrir et qu’ils appellent non naturels et non nécessaires. Epicure fût un ascète, il mène une vie austère en se contentant de peu. Il défend que le bonheur peut s’atteindre ainsi car celui qui ne souffre pas de ses excès et n’a pas l’âme troublée par des désirs futiles vit paisiblement. Cela suppose de distinguer entre les bons désirs qui sont ceux qui vont pouvoir être satisfaits aisément et répondent à un besoin naturel et les mauvais désirs qui vont nous rendre malades et sont difficiles à satisfaire. Epicure considère alors qu’il nous faut renoncer à tous les désirs non naturels et non nécessaires comme par exemple manger des mets luxueux, vivre dans de riches demeures ou posséder quantité de biens matériels superflus, pour préférer les désirs naturels et nécessaires, par exemple, manger simplement, boire, avoir un toit, philosopher… Voilà pour cet épisode j’espère qu’il vous aura aidé à mieux comprendre les enjeux sur cette question et la réponse d’Epicure, si vous voulez davantage de contenu sur le thème du bonheur, je vous invite à vous rendre sur mon blog apprendre la philosophie. Si vous avez aimé, n'hésitez pas à partager !
Pourrépondre de manière affirmative à la question de savoir s’il dépend de nous d’être heureux, il faudrait pouvoir prouver dans tous les domaines de la vie dont
Dissertation Doit-on tout faire pour être heureux ? Définir les termes du sujet Devoir Doit-on ? » peut signifier a-t-on le devoir ? » ou est-il bon de ? ». Cela suppose qu’on ait le choix il s’agit donc d’une question morale, qui implique que l’on justifie ce choix. Tout faire Tout faire » signifie faire tout ce qu’il nous est possible de faire, en vertu de nos forces et de nos capacités ». Cela peut également signifier faire n’importe quoi ». En ce sens, la question signifie doit-on employer tous les moyens, quels qu’ils soient, pour parvenir à cette fin ? Bonheur Étymologiquement, bonheur vient de augurium, qui en latin signifie chance » le bonheur nous adviendrait par hasard, indépendamment de notre volonté ou de nos mérites. S’il est impossible de définir les conditions du bonheur, puisque les mêmes choses ne nous rendent pas tous heureux, on peut en revanche définir le bonheur comme un sentiment de satisfaction durable, distinct, en cela, du bien-être qui ne désigne que la sensation de satisfaction ponctuelle du corps. Dégager la problématique Construire un plan Les titres en couleurs servent à guider la lecture et ne doivent en aucun cas figurer sur la copie. Introduction [Reformulation du sujet] Il s’agit ici de se demander s’il est impératif d’ordonner notre vie à la visée du bonheur. A priori, il peut sembler paradoxal de faire de la quête du bonheur un impératif ne le recherchons-nous pas naturellement ? [Définition des termes du sujet] Doit-on ? » peut signifier a-t-on le devoir ? », ou est-il bon de ? ». Tout faire » signifie faire tout ce qu’il nous est possible de faire, en vertu de nos forces et de nos capacités », ou encore faire n’importe quoi ». Le bonheur est un sentiment de satisfaction durable, distinct en cela du bien-être, qui ne désigne, lui, que la sensation de satisfaction ponctuelle du corps. Ce terme vient du latin augurium, qui signifie chance » le bonheur – comme le malheur, d’ailleurs – nous adviendrait par hasard, indépendamment de notre volonté. [Problématique] Mais alors, ne serait-il pas absurde de tout faire pour devenir heureux ? Et, à supposer que nous puissions faire notre propre bonheur, sa poursuite justifie-t-elle toutes les actions entreprises en vue de l’obtenir ? [Annonce du plan] Nous verrons d’abord qu’on ne doit pas tout faire pour être heureux dans la mesure où la quête du bonheur ne peut faire l’objet d’un impératif. Mais si la poursuite du bonheur ne peut pas justifier tous nos actes, si en ce sens nous ne devons pas faire n’importe quoi pour être heureux, pourtant ne devons-nous pas faire tout notre possible pour l’être ? 1. On ne doit pas tout faire pour être heureux A. Le bonheur ne dépend pas de nous Dans un premier temps, on pourrait penser qu’on ne doit pas tout faire pour être heureux dans la mesure où ordonner toutes nos actions à la poursuite du bonheur pourrait sembler absurde. En effet, si, comme son étymologie l’indique, le bonheur ne dépend pas de nous, s’il ne dépend pas de nos efforts ni de notre volonté, mais du hasard et de la chance, alors tout ce que nous ferions en vue de l’obtenir serait vain. Si le bonheur nous advient de façon accidentelle, sans résulter de nos efforts ni de notre vertu, alors il ne saurait devenir le but de notre vie, auquel nous devrions ordonner tous nos actes. B. Le bonheur ne doit pas être le but de notre vie C’est précisément ce que remarque Kant le bonheur nous advient ou non, indépendamment de ce que nous faisons. De fait, nous pouvons être vicieux et heureux, comme vertueux et malheureux. Par conséquent, le bonheur ne saurait être le but de notre vie et le principe de nos actions, puisque la poursuite du bonheur peut nous incliner indifféremment au vice comme à la vertu. Si tout faire », c’est faire le bien comme le mal, alors nous ne pouvons en aucun cas avoir l’obligation morale de tout faire pour être heureux. Un devoir est en effet une obligation morale, et aucun impératif moral ne pourrait nous prescrire, sans contradiction, de faire le bien comme le mal. La seule chose que nous devons faire, dit Kant, ce qu’il est en notre pouvoir de faire et ce qui peut être une obligation morale pour nous, c’est d’écouter notre raison, faculté morale propre à l’homme, afin de réaliser notre humanité en devenant vertueux. Par conséquent, nous devons tout faire pour être vertueux, y compris sacrifier, si besoin est, notre bonheur à cette quête morale. [Transition] Pourtant, le bonheur ne peut-il en aucun cas être un but pour nous ? N’y a-t-il aucun moyen de l’obtenir, ne dépend-il pas du tout de nos efforts ? Et, finalement, est-il si sûr que la poursuite du bonheur nous incline nécessairement à faire n’importe quoi ? 2. On ne doit pas faire n’importe quoi pour être heureux A. Le vice rend malheureux Dans un second temps, on peut pourtant se demander s’il est vrai que le bonheur advient indépendamment de nos efforts, et s’il est certain que le vice comme la vertu puissent nous conduire au bonheur. Que l’on ne doive pas faire tout et n’importe quoi », c’est-à-dire que l’on ne doive pas emprunter les chemins du vice pour parvenir au bonheur, c’est précisément ce que démontre Rousseau dans la Lettre à M. d’Offreville, en établissant le caractère fallacieux de l’idée d’un bonheur obtenu par le vice. S’il n’est pas suffisant, dit Rousseau, de faire le bien pour être heureux – le bonheur dépendant pour une bonne part de l’obtention de biens qui ne dépend pas de notre conduite morale –, faire le bien procure pourtant une satisfaction, condition nécessaire d’accès au bonheur. Celui qui fait le mal, dit Rousseau, ne peut jouir que d’un faux bonheur et se trouve incapable de supporter les maux. En ce sens, on peut donc dire qu’il est insensé de faire n’importe quoi si l’on veut être heureux ce que nous interdit le vice, c’est la possibilité même de jouir d’un vrai bonheur. B. La poursuite du bonheur implique d’être vertueux Que la poursuite du bonheur ne doive pas nous porter à faire n’importe quoi, c’est encore ce que démontre Spinoza, en définissant la vertu comme le fait de se conformer à ce que veut notre nature, et le vice comme le fait de tourner le dos à ce que veut notre nature. Mais que veut notre nature ? Notre nature veut que nous conservions et développions notre être, dit Spinoza. Or, le bonheur, dit-il, consiste pour l’homme à pouvoir conserver son être ». Ainsi, pour obtenir le bonheur, nous devons nous écarter des passions tristes, qui diminuent notre puissance d’agir. Si la nature nous pousse à chercher le bonheur, elle nous pousse à chercher notre utile propre, qui coïncide avec celui d’autrui pour devenir heureux, il est donc nécessaire d’adopter des principes moraux qui ne sont pas contraignants mais nécessaires pour réaliser notre bonheur. [Transition] Mais alors, si nous voyons ce qu’il nous faut éviter pour devenir heureux, savons-nous aussi ce qu’il faut faire ? Que nous est-il possible de faire pour obtenir le bonheur ? Est-il si certain qu’il ne soit pas entièrement en notre pouvoir ? 3. On doit faire tout ce qui est en notre pouvoir pour être heureux A. Le bonheur est le but de notre vie S’il est faux de croire que faire tout et n’importe quoi, y compris le mal, nous procurera le bonheur, il est en revanche tout à fait justifié de mettre toutes nos forces au service de cette quête. C’est en particulier ce qu’indique Épicure nous devons tout mettre en œuvre pour devenir heureux, d’une part parce que le bonheur est l’ultime fin, le plus grand bien pour nous, ce que nous indique la nature en nous poussant spontanément à le rechercher. D’autre part parce que nous pouvons tous devenir heureux, à condition, précisément, de ne pas céder aux diverses passions liées à notre ignorance. B. Il existe une méthode du bonheur Dans la Lettre à Ménécée, Épicure développe ainsi une méthode du bonheur, nommée tetrapharmakos quadruple remède, qui entend nous apprendre à accéder à un bonheur défini comme ataraxie, c’est-à-dire absence de troubles ». Que faut-il faire pour être heureux ? La première condition d’accès au bonheur, dit-il, est de combattre les craintes qui nous empêchent de bien vivre. Ces craintes fondamentales des dieux, de la mort reposent en premier lieu sur une ignorance à laquelle il est possible de remédier par la philosophie, entendue comme soin de l’âme », médecine qui s’appuie sur la connaissance pour nous délivrer des troubles. Une fois débarrassés des craintes, nous pourrons combattre l’illimitation du désir qui nous jette bien souvent dans de faux plaisirs et nous voue à la souffrance et notre incapacité à endurer la douleur. Enfin, nous pourrons apprendre à agir selon un calcul des plaisirs et des peines, en vue d’obtenir le plus grand bonheur. Ainsi, il est bon de faire tout ce qu’il nous est possible de faire pour être heureux, non seulement parce que le bonheur est ce pour quoi nous sommes faits, mais parce qu’il est en notre pouvoir d’apprendre à devenir heureux. Conclusion En définitive, on peut dire que si la poursuite du bonheur ne peut pas faire l’objet d’un devoir au sens d’obligation morale, elle apparaît pourtant comme une quête légitime. Il est faux de dire qu’il faille faire tout et n’importe quoi pourvu qu’on atteigne le bonheur, puisque la conduite déréglée, l’action sans principe, nous plonge dans l’incertitude et le malheur. En revanche, il convient de mettre toutes nos forces au service de la recherche du bonheur, en ce qu’il est la fin ultime que la nature nous donne les moyens d’atteindre. Dépendil de nous d’être heureux ? il y a 6 ans Pour ceux qui n’avaient pas remarqué, cette question, qui portait sur la notion du bonheur, correspondait à
Ce petit ouvrage essaie de circonscrire une seule et unique question notre bonheur dépend-il de nous ou bien des circonstances extérieures et fortuites... Lire la suite 8,00 € Neuf Expédié sous 6 à 12 jours Livré chez vous entre le 31 août et le 6 septembre Ce petit ouvrage essaie de circonscrire une seule et unique question notre bonheur dépend-il de nous ou bien des circonstances extérieures et fortuites ? Peut-on considérer que les sujets prennent l'initiative de la quête active de leur bonheur, qu'ils sont en mesure de disposer des moyens visant à ce but et qu'ainsi ils contribuent à l'atteindre, selon leur propre puissance d'agir et de vivre ? Ou bien, comme l'étymologie de la "bonne heure" l'indique, le bonheur comme le malheur nous arrive sans que nous ne l'ayons jamais cherché, sans que les sujets que nous sommes n'en aient jamais envisagé la possibilité, et qu'il relève de ce qui, à la lettre et comme toutes les choses essentielles de notre vie, ne dépend point de nous. Le bonheur est-il ainsi cette "dépendance heureuse" dont parle Levinas ? Date de parution 12/02/2019 Editeur Collection ISBN 978-88-6976-179-9 EAN 9788869761799 Format Grand Format Présentation Broché Nb. de pages 47 pages Poids Kg Dimensions 14,0 cm × 21,0 cm × 0,4 cm Biographie de Gérard Bensussan Gérard Bensussan est professeur émérite de philosophie à l'Université de Strasbourg. Il a longtemps été chercheur aux Archives Husserl de Paris Ecole Normale Supérieure. Il est membre de plusieurs centres de recherche en France et à l'étranger et il a enseigné dans le monde entier. Ses principaux ouvrages sont Questions Juives I 988, La philosophie allemande dans la pensée juive 1998, Franz Rosenzweig. Existence et philosophie 2000, Le temps messianique. Temps historique et temps vécu 2001, Marx le sortant 2007, Ethique et expérience. Levinas politique 2008, Dans la forme du monde 2009, Les Ages du monde de Schelling. Une traduction de l'absolu 2015, Les deux morales 2019.
. 308 589 299 103 142 770 734 759

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